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Citations de Sophie Anderson (19)


Donc, il n'y a que toi, ta grand-mère, ton choucas et ta maison qui marche, reprend-il d'un air interrogateur.
- Oui, et nous bougeons beaucoup, donc je ne vais pas à l'école. C'est une vie très solitaire.
Je ris, bien que ce ne soit pas drôle.
- On peut aussi se sentir seul à l'école, même quand on est au milieu de pleins de gens.
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Baba disait que ce n'est pas la durée d'une vie qui compte, mais sa douceur.
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Ce sont les jeunes qui ont le plus de mal à franchir la Porte. Il semble injuste que leur temps sur terre ait été si court. Baba dit que ce qui compte, ce n´est pas la longueur d'une vie, mais sa douceur. Elle dit que certaines âmes apprennent vite ce qu’elles sont venues apprendre sur terre et que d'autres ont besoin de plus de temps. Je ne vois pas pourquoi nous ne pouvons pas tous vivre longuement et paisiblement, leçon ou pas leçon.
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Baba me gronderait si elle savait que je disais la vérité, mais j’ai appris depuis longtemps que personne ne me crois quand je dis que la maison marche et que c’est beaucoup plus facile que d’inventer des mensonges encore plus ridicules.
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La maison vit pour les Morts. Baba aussi. Elle virevolte d'un invité à un autre, son corps déformé par la vieillesse désormais aussi léger qu'un oiseau-mouche.
Les rares fois où des Vivants se sont approchés de la maison, je les ai entendus chuchoter. Je les ai entendus dire que Baba est une sorcière, laide et hideuse, un monstre. Je les ai entendus dire qu'elle dévore les gens. Mais ils ne l'ont jamais vue ainsi. Elle est belle quand elle danse parmi les Morts et leur apporte réconfort et joie. J'aime son large sourire qui laisse voir ses dents de travers, son gros nez couvert de verrues, ses cheveux blancs clairsemés qui s'échappent de son foulard orné de têtes de mort et de fleurs. J'aime son gros ventre confortable et ses jambes courtes et arquées. J'aime la façon dont elle met tout le monde à l'aise. Quand les Morts arrivent ici, ils sont perdus et désorientés, mais ils repartent calmes et apaisés, prêts pour leur voyage.
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Mais demain, c'est le début du Grand Dégel. Le Grand Fleuve gelé va se libérer de la glace, et la Forêt blanche va perdre son manteau blanc. Je vais pouvoir retourner me promener sous le vert tout neuf des arbres, sans aller bien loin car, sinon, Mamochka s'inquiète. Mais la seule pensée de me tenir sous un saule qui se balance ou un sapin qui chuchote me fait frissonner de bonheur.
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-Je ne veux pas être la Gardienne de la Porte, dis-je d'une petite voix tremblante. (Je me racle la gorge et j'essaie de parler plus fermement) Je ne veux pas passer ma vie à guider les Morts et à ressentir toutes leurs joies et toutes leurs peines. Je veux vivre ma propre vie avec mes propres joies et mes propres peines.
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Quand un livre rencontre un lecteur, les possibilités sont aussi infinies que les étoiles dans le ciel.
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Lentement, [la Tsarine Ourse] s’approche de moi, sort à la lumière, les muscles ondulants, chaque mouvement plein de puissance et de grâce. La force émane d’elle, et elle arbore un air de calme fierté, comme si elle savait exactement qui elle était. Là, en ce moment précis, je veux lui ressembler.
Les questions meurent sur ma langue. Le long museau brun de la Tsarine Ourse se tend vers moi, sa truffle noire et brillante frémit tandis qu'elle hume l'air qui nous sépare, puis elle me salue d'un long grognement paisible et s’assied à côté de moi.
La masse de son corps s'incurve autour de mon dos, et je m'effondre contre elle. Je connais la sensation de son pelage épais et chaud. Je connais le rythme de sa respiration et le battement de son cœur au fond de sa poitrine. Je glisse mes doigts dans la fourrure de son cou et j'enfouis mon visage dans son corps, comme je le faisais, toute petite. Je me recroqueville en une petite boule compacte, entourée par ses bras immenses. Elle se tourne et lèche mon visage de sa langue douce et humide, et je ferme les yeux. Toutes les années qui se sont écoulées depuis que je suis partie s'estompent, jusqu'à ce qu’il ne me reste plus qu'un faible souvenir de Mamochka dans notre maison à l'orée de la forêt au loin, très loin, et ce moment dans lequel je me sens enfin à ma place. pg 194
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La dernière flèche de la princesse Nastasia
Il était une fois une grande guerrière qui s'aventura dans la forêt Blanche, Elle s'appelait la princesse Nastasia. Sur son épaule, elle portait un arc et, dans le dos, un carquois. D'une flèche, elle pouvait atteindre le scintillement d'une étoile.
Pendant de nombreuses années, la princesse Nastasia protégea les créatures de la forêt Blanche. Elle chassa les démons aquatiques qui hantaient la rivière. Elle apaisa les esprits des bois dont les hurlements provoquent la pluie et elle sauva l'âme du géant Sans-Mort.
Un beau jour, sur les rivages de la baie Verte, elle rencontra un pêcheur. Ils tombèrent amoureux et eurent une petite fille, un bébé de toute beauté.
Mais avant que leur fille n'ait atteint l'âge d'une lune, le volcan Ardent entra en éruption au nord de la forêt Blanche, et Zmeï, un dragon de feu à trois têtes, fut propulsé dans le ciel. L'époux de Nastasia, qui se trouvait non loin à ce moment-là, fut fait prisonnier par ce monstre furieux.
Brûlant de rage, Nastasia saisit son arc, le jeta sur son épaule et, tenant son bébé contre sa poitrine, elle escalada la montagne Bleue jusqu'à parvenir à une grotte. Là, le cœur brisé, elle laissa sa fille bien-aimée à la garde de la seule créature dont elle était certaine qu'elle saurait la protéger : la Tsarine Ourse.
Puis, grimpant tout au sommet de la montagne, là où le pic immémorial devient azur comme le ciel, elle tailla six pointes de flèche dans un épais morceau de glace bleue durcie par la poussière des étoiles. Six pointes suffisamment solides et glaciales pour refroidir la colère qui dévore le cœur d'un dragon de feu.
Trois fois le soleil se coucha, trois fois la lune se leva avant que Nastasia n'atteigne le volcan Ardent et qu'elle ne trouve l'antre de Zmeï. Elle se précipita et visa le cœur du dragon, mais celui-ci retenait son époux trop près de lui pour qu'elle ose décocher sa flèche.
À cinq reprises, dans l'intervalle entre deux battements de cœur, Nastasia tira une flèche en direction des trois têtes du dragon et transperça cinq de ses yeux.
Avec un sourire, elle banda son arc pour lancer sa sixième flèche et l'aveugler, mais Zmeï, déployant ses ailes immenses, s'envola de l'antre en emportant dans ses griffes l'époux de Nastasia. Puis, poussant un rugissement de colère, il le laissa tomber dans un tourbillon de feu.
Nastasia fut déchirée de douleur en voyant son époux disparaître dans les flammes.
La poitrine contractée, elle lutta pour ne pas suffoquer. Elle décocha sa dernière flèche et manqua sa cible. La flèche déchira une des ailes de Zmeï. Le dragon retomba en crachant des boules de feu et de braises, et s'effondra sur la princesse, qui ne put lui échapper.
Haut dans le ciel, la dernière flèche poursuivit sa course. Elle vola par-dessus les étoiles, emportant avec elle tout l'amour et toute la force de Nastasia. Elle plongea sous la lune, s'imprégnant au passage de la magie de ses rayons, et vint se planter profondément dans l'écorce d'un grand bouleau élancé.
Les yeux de Nastasia s'emplirent de larmes à la pensée que sa fille serait orpheline. Mais son dernier soupir fut empli de l'espoir qu'un jour elle trouverait cette dernière flèche et qu'alors on se souviendrait de son histoire. pg 35 à 37
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- Si tu veux vivre en tant qu’humain, il faut tendre la main aux autres et les laisser entrer dans ton monde. Je pense que c’est quelque chose que nous avons du mal à faire, toi et moi. Mais demander ou accepter de l’aide, ce n’est jamais aussi difficile qu’on imagine.

Je repense au moment où je suis tombée de la forteresse de glace avant de me transformer en ourse. Des mains se tendaient vers moi, mais j’ai eu trop peur de les saisir. Je pensais qu’elle n’arriveraient pas à me retenir. Je craignais qu’elles ne me laissent tomber. Je craignais de les entraîner dans ma chute. Je regarde le bateau au loin, où m’attendent Moustache, Youri, Ivan, Blakiston, la maison et Elena.
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Il faut que tu arrêtes de penser que la force est liée à la taille de tes muscles ou à la longueur de tes crocs. La vraie force, c’est quelque chose de beaucoup plus délicat. Comme un fil d’araignée. Et vous aurez besoin de tisser vos forces comme une toile d’araignée pour vaincre Zmeï. C’est nous qui serons cette toile.
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Ces filles se sont montrées assez cruelles, mais ne rejette quand même pas les Vivants. Il y a plus de bonnes personnes que de mauvaises dans ce monde. Tu dois juste être prudente et choisir tes amis avec soin.
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Personne n'est à vous pour toujours. Rien ne dure éternellement.
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Nina a entendu dire que les étoiles filantes sont de chèvres célestes dont les sabots frottent sur le ciel quand elles courent.
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Baba disait que ce n'est pas la durée d'une vie qui compte, mais sa douceur. Sans doute peut-on dire la même chose d'une amitié ? Je ne sais combien de temps je pourrais passer avec Benjamin mais je profiterai de chaque instant. Si seulement j'avais davantage profité du temps que j'ai passé avec Baba. Personne n'est à vous pour toujours. Rien ne dure éternellement.
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Je n'arrête pas de ramener nos conversations au présent ou à l'avenir. Nous parlons de ce que nous voulons faire quand nous serons grandes. Nina veux devenir agricultrice, comme son père, et faire pousser des plantes et des fleurs dans le désert pour remplir de vie ces étendues de sable aride. Elle m'explique que, si l'on plante les bonnes graines, alors ne cultive pas seulement des plantes, mais on enrichit le sol, on retient l'eau, on nourrit les insectes, les oiseaux et les animaux. Elle me dit que l'on peut créer des mondes entiers en plantant de minuscules graines et en prenant soin de ce qui pousse.
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Que la force t'accompagne. Sois forte pour le voyage long et ardu qui commence ici. Les étoiles t'appellent. Marche avec gratitude pour ces jours que tu as passé sur terre. Chaque moment est désormais une éternité. Tu porte en toi des souvenirs d'une valeur infinie, l'amour de ta famille et de ta maison.
Serina franchit la Porte et s'éloigna dans les ténèbres.
-Vas en paix et retourne vers les étoiles. Le grand cycle est accompli.
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Baba prend la fleur et la glisse derrière mon oreille. Son parfum familier m'enveloppe : eau de lavande, pâte à pain, bortsch et kvass. Je le respire, et une partie de ma colère disparaît. Elle est toujours là, brûlante dans mon ventre, mais Baba en a fait disparaître le tranchant.
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