Après avoir lu Les soeurs hiver par Jolan Bertrand, un bijou livresque. Les éditions l’école des loisirs nous offre encore un ouvrage de qualité avec La fille qui parlait ours par Sophie Andersen, traduit de l’anglais par Marie-Anne de Béru. Ce roman jeunesse dès 11 ans a attiré beaucoup de lecteurs sur les réseaux sociaux, moi y compris. Je vous partage mon avis sur cette lecture envoûtante.
La mémoire de Yanka sur son passé est floue. Une grotte, un ours et une sensation de chaleur extrême sont restés dans ses souvenirs. Au cours d’une promenade hivernale, elle a été découverte par sa mère adoptive à l’âge de 2 ans. Depuis, leur relation est fusionnelle, mais tout est encore en désordre dans l’esprit de Yanka. Bien qu’elle ait des sentiments profonds pour Mamochka, elle ressent un vide à l’intérieur et a désespérément besoin de comprendre d’où elle vient.
Yanka se sent comme une étrangère dans ce village. Elle vit pourtant dans un endroit paisible avec sa mère, mais a du mal à s’intégrer aux habitants du village. Ses traits sont étonnants, à 12 ans, elle est grande et forte et elle pousse encore, ce qui la fait se sentir différente quelque part.
Il lui est difficile de communiquer avec les autres. Elle a peu d’amis sauf Sasha, un jeune garçon du voisinage qui entretient une relation sincère et amicale avec elle, son furet domestique, et Anatoli, un personnage mystérieux qui vit dans la forêt, vient de temps en temps lui raconter des histoires et des légendes ce qui lui donne l’espoir d’une réalité cachée sur son passé. Mamochka considère que ses contes sont de la pure fiction. En leur présence, ses craintes sont apaisées par l’affection qu’ils lui portent.
À l’approche du printemps, lors d’une fête au village, un événement se produit et décèle une terrible révélation à Yanka. Elle se retrouve avec des pattes d’ours et la capacité de converser avec les animaux. Tous ces sens se déplacent soudainement, témoignant une autre identité. Une fille mi-humaine, mi-ourse, ce n’est pas commun.
Pris au piège de l’ambiguïté, elle décide de s’aventurer dans la forêt blanche à la recherche de réponses à ses questions, quitte à inquiéter Mamochka et Sacha. Elle emporte des provisions, la carte de la forêt selon Anatoli, et son animal de compagnie, un furet téméraire et intelligent.
Les contes et les légendes se déroulent entre les chapitres, comme des pauses. Il était une fois… nous fait souhaiter que ce soit une réalité pour Yanka. Sophie Anderson nous emmène dans une aventure magique, plus ou moins empreinte de danger, et de rencontres plus ou moins amicales, dans l’espoir d’en savoir plus sur le passé de cette jeune fille. Yanka est déchirée par une série de sentiments contradictoires en direction de la célèbre grotte où vit sa grand-mère Ourse. L’auteure partage avec nous ses impressions les plus profondes sur ses choix et ses croyances futurs. Nous découvrons des malédictions qui perdurent depuis des années en raison de la cupidité, de la trahison et de la vengeance de certains. La plume est légère et agréable et nous réserve beaucoup d’animations et de surprises durant la lecture.
Ce roman magnifiquement illustré en noir et blanc est bouleversant, riche en émotions. Une ode à l’amitié, à l’amour, à l’acceptation de la différence de l’autre, à l’unité et au partage. Encore un coup de cœur aux éditions l’école des loisirs à lire et à offrir autour de vous.
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