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4.98/5 (sur 62 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Auteur de nouvelles :
- LE DOSSIER K - Lauréate 2019 du XXXIème concours francophone de la nouvelle - revue L'Encrier Renversé
- LE DIEU DES HOMMES - 2ème prix du concours 2019 de nouvelles de la Mairie d'Ozoir la Ferrière
- RADIO RELOJ - 2ème prix du concours de nouvelles 2019 du Chat Pitre de Roquefeuil
- SOY UN EXILIADO TOTAL - Collectif Récits de voyages - Médiathèque du Pays Viganais et Festival Là-bas d'ici 2019
- COMME LE THE PREND LA VAPEUR - Lauréate 2017 du concours de nouvelles Arcade de Taninges
- AU MOINDRE GALHAUBAN - Revue l'Encrier Renversé n° 75 - 2016
- CAPITAINE D'OCTOBRE - Collectif L'été d'octobre rose

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"Sophie est un Stromboli. Une comtesse aux pieds nus, une fille du vent, une Mowgli sans panthère."
(Le capitaine de La Madrugada)
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Mince croissant de lune sont les vivants, comme une franchise trahie du jour. Mes chats sentinelles veillent les portes ouvertes de leurs cages déçues. Vert est mon orgueil de femme debout.
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Je me souviens avoir longé les rivages de Daryâ yê Khazar, la Mer des Khazars, et avoir remonté le cours de la Sefid-Rud, la Rivière Blanche, pour apercevoir les monts Alborz. C’est le pays du thé rouge. A Lahijan, dans une tchây-khaneh, une maison du thé, le vieil Ahmad prépare un breuvage opaque, dans une théière de cuivre, dilué ensuite dans l’eau brûlante du samovar. L’étranger que je suis est ignorant, il ne sait rien du thé rouge, rien des traditions millénaires du peuple Gilaki. Alors Ahmad lui enseigne : « Tu places le sucre entre tes dents et tu attends. Tu patientes, tu laisses faire le samovar. Il faut que ta vie prenne son temps comme le thé prend la vapeur. »
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Keyvân a les larmes aux yeux quand il me confie qu'Azita est « djendé », putain, mais j'ignore si ses larmes sont de dépit, de colère ou de honte.
Je suis revenu seul au parc Laleh, à la tombée de la nuit, espérant apercevoir Azita l'interdite. En vain. Sur le chemin du retour, j'ai fredonné une berceuse séfarade en Ladino, me demandant si le mot djendé existait au masculin.
- Parc Laleh / Comme le thé prend la vapeur -
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Noire est la chaise vide du mot attendre.
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Les papillons de mes nuits mûres s'affolent. Je garde pourtant le Grand Enchanteur tatoué sur ma ligne de chance. Encre mauve pour sauver mes âges accomplis des ruses.
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Rafler leur vie, mais pas ce qu’ils ont été. Impuissants contre la flèche du temps, incapables de tuer le passé et le vécu familier de vos exterminés, de raturer le souvenir et la mémoire quotidienne de vos victimes, vous avez alors assassiné leurs rêves de lendemain et pris vos fracas pour des victoires. Entendez-les, ils sont vainqueurs, morts mais chacun vainqueur d'avoir vécu, même brièvement. Vous, artisans criminels du jamais plus, avez perdu contre vos victimes ; une seule photo d'eux, un seul prénom est une victoire à tout jamais : rien n'extermine le miracle de ce qui a été. Gerhard a été. Bref, furtif mais irréductible, pour toujours il a eu lieu, Gerhard a eu lieu pour le monde, pour moi ; Gerhard dans mes bras est votre irréversible défaite.
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La lumière aveuglante du matin frappe les vitres comme des impacts de balle. L’infirmière en chef m’a précédée. Le dossier K s’est éteint hier d’une faiblesse du cœur, c’est mieux ainsi, annonce-t-elle, plus empesée qu'une idole-cloche béotienne, en me tapotant l’omoplate.
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Ma peau en cage ; la femme m'oublie. ; elle rit de leur enfant, de son amour victorieux, luisant comme une lame de couteau. Elle est mon couteau. Mon sabordage. Son rire, son juge. Mes barreaux et leur ombre corrosive imprimée sur mes entrailles échouées.
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Les maîtres ne meurent pas, c'est ce que je croyais enfant, ils sont éternels, à l'abri de tout à l'ombre des guardarrayas : la richesse de leur vie les protège des maladies et de la mort. Et les enfants du maître, de si beaux enfants à la peau claire, bien vêtus, radieux, sûrs d'eux. Je haïssais leur sourire autant que la rutilance de leur désinvolture et celle du vernis de leurs chaussures.
Je maudissais Amalia, l’aînée, ses lisses cheveux caramel, ses joues veloutées et ses dents si blanches. Elle adorait les mangues immaculées. Elle ne m’aimait pas, moi je l’aimais. Je boitais et Amalia riait. Ses dents blanches. Je l'aimais, je voulais Amalia, les mangues et Amalia, lui retirer ses souliers vernis, la couvrir de ma sueur, lécher la poudre d'hostie de sa peau, ma faim calmée par sa voix douce et éduquée lisant la légende d'Ambaco y Aguatí, chante Amalia, chante mon aimée, petite tortue insaisissable, jicotea, ma jicoteíta, pendant que je te soumets à moi : Aguati, langué, langué, langué…
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Mon père était ouvrier agricole au Central Jaronú, à Esmeralda, dans la province orientale de Camagüey, né comme mon grand-père au pied d'un trapiche dont les trois cylindres lui broieront le poignet droit. Tous deux savaient : les dollars américains, la dictature, son désordre et les maîtres du sucre. Mon père, ses mains laborieuses, sanglantes de zafra et sucrées de mélasse, la touffeur obscure du barracón où survivait notre famille, ma mère salie depuis toute jeune par le maître, la haine muette de mon père. Ma mère à qui le maître avait appris à lire, friand des légendes qu'elle lui contait pendant que sa sueur d'homme riche la déshonorait : celle du chien invisible de Ramonita Oramas, ou encore celle du moquequen de Orúmbila et Olofi, grands amateurs de chair de donzelle blanche et distinguée.
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