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Critiques de Stéphane François (13)
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L'occultisme nazi

J'ai découvert ce livre sur le passionnant blog Fragments du Temps Présent, sorte d'observatoire des droites extrêmes (mais pas seulement) rassemblant des universitaires tels Stéphane François (auteur de ce livre), mais aussi Nicolas Lebourg et Jean-Yves Camus.



Depuis les années 1960 s'est développé dans l'imaginaire populaire un lien entre l'occultisme et le nazisme, comme si l'on ne pouvait expliquer l'arrivée au pouvoir et le Reich d'Hitler que comme la manifestation d'une puissance supérieure, divine ou du moins ésotérique. Dans ce livre, Stéphane François s'attache justement à montrer que l'occultisme n'a rien à voir dans la montée du NASDAP ou même la politique menée par Adolf Hitler. Il y avait bien des hauts gradés (notamment Rudolf Hess et Heinrich Himmler) férus d'occultisme, mais ils passaient selon l'auteur plus souvent pour des hurluberlus que pour des prophètes au sein même du parti.



En fait, l'auteur explique que ce rapprochement est dû à une mode éditoriale succédant à la publication du Matin des magiciens de Louis Pauwels et Jacques Bergier. Ces deux auteurs avaient en effet imaginé une persistance du Reich après la guerre, et peut-être même la survie d'Hitler. Comme si tout ça n'avait pu s'arrêter en 1945. Une idée qui plu évidemment aux anciens dignitaires du parti, aux nostalgiques et anciens SS - ce qui s'avère plutôt ironique quand on sait que Jacques Bergier a lui-même été déporté. Aussitôt, des dizaines d'auteurs s'engouffrent dans la brèche, pour continuer et transmettre les savoirs prétendument occultes du nazisme (sur l'origine de l'humanité, la technologie des soucoupes volantes, etc.).



Voilà un ouvrage fort intéressant pour qui s'intéresse à l'histoire en général, et aux "intellectuels" et autres personnages farfelus gravitant autour du parti nazi. Car loin de se contenter d'un réquisitoire, Stéphane François retrace l'histoire détaillée du IIIe Reich, de ses influences idéologiques, mystiques, religieuses, et de ses continuateurs. Si la première partie souffre un peu de son côté parfois parcellaire (puisqu'il s'agit d'un ensemble d'articles réunis ici pour la première fois), qu'on aimerait par exemple en savoir plus sur les auteurs du Matin des magiciens (dont l'assez fascinant Louis Pauwels), la deuxième partie s'avère édifiante, avec les portraits d'intellectuels et de zigues plus ou moins recommandables (plutôt moins que plus, en fait) : Julius Evola, Jean-Paul Bourre, Whilelm Landing, Miguel Serrano et d'autres...



Une réussite, qui donne envie d'encore creuser la question de la survivance du nazisme et de ses "penseurs" aujourd'hui.
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L'occultisme nazi

Le thème de l'occultisme nazi et de ses répercussions réelles ou prétendues a donné lieu à une littérature considérable, tant sous forme d'essais scientifiques ou à prétentions scientifiques que de fiction, romans, BD, jeux vidéo.

Dans ce domaine, on trouve d'indéniables réussites. (Je citerai la tétralogie du Château des Millions d'années" de Stéphane Przybylski ou celle du "Siècle des Chimères" de Philippe Cavalier.

L'oeuvre de Stéphane François constitue une excellente synthèse critique sur la question, qui joue un rôle demythificateur bienvenu.

L'expression"occultisme nazi" recouvre deux phénomènes interdépendants mais distincts.

Tout d'abord l'occultisme nazi tel qu'il a existé dans l'histoire. Selon l'auteur, l'importance du phénomène a été très largement surestimé. Dans l'Allemagne du début du vingtième siècle, il existait des centaines de mouvements"volkisch" (terme difficilement traduisible, designe un mélange de folklore, d'exaltation de la nation allemande et de la race germanique à travers des mythes divers. Pendant ses années de formation, Hitler a côtoyé un certain nombre de ces groupes, qui étaient très présents dans les milieux nationalistes et d'extrême-droite, mais sans jamais en être membre. Certains de ces groupes ont participé à la création du parti national-socialiste mais sans y jouer un rôle majeur ni en être les inspirateurs. Un certain nombre de dirigeants nazis, Himmler le premier, avaient des convictions occultistes. Mais d'autres, tels que Goebbels, Goering, Speer, se moquaient de leurs théories. Et Hitler lui-même n'a cru à aucune théorie occultiste, ne se privant pas de les moquer et ridiculiser en public. Comme l'explique Johann Chapoutot dans la préface, il existait des nazis occultistes, comme il existait des nazis philatélistes. Et cela n'allait pas plus loin quant aux liens entre les deux phénomènes et de la prétendue influence de l'occultisme sur le nazisme.

Le deuxième acte du sujet est l'ensemble des thèses contemporaines selon lesquelles les sectes et les théories occultistes seraient les inspiratrices et les créatrices du nazisme et auraient joué un rôle majeur dans son histoire et son évolution.

L'auteur fait remonter ces croyances à l'ouvrage fondateur de Bergier et Pauwels "le matin des magiciens". Cet ouvrage, bien écrit et d'une lecture agréable (Pauwels avait un passé littéraire estimable) a eu un retentissement considérable et puis seulement en France, ainsi que la revue"Planète" revue " de bibliothèque" éclectique et d'une facture technique de qualité. Il convient de préciser tout de suite que Bergier et Pauwels sont innocents des déviances néo-nazies du mouvement d'opinions qu'ils ont créé, et qu'il convient de préciser que Bergier était juif et ancien déporté.

En effet une somme d'ouvrages considérable parut dans les années suivantes ( et la vogue n'en est pas épuisée) émanant d'une mouvance comparable finalement aux anciennes sociétés volkisch, sans aucune filiation directe ou indirecte bien sûr. Dans ces groupuscules, on trouve de tout, mais essentiellement du néo-nazisme plus ou moins dissimulé, avec des ouvrages écrits par d'anciens SS français, tel Saint-Loup, et leur participation active. L'occultisme nazi permit en effet à un certain nombre de gens ayant un lourd passé dans ce domaine de reprendre pied dans le débat public. L'antisémitisme, mère de tous les complotismes et esoterismes, est bien sûr au rendez-vous. Les théories les plus échevelées cohabitent dans cette galaxie : extra-terrestre, refuge nazi dans l'Antarctique ou sur la lune, soucoupes volantes nazies, confréries de maîtres du monde basées dans l'Himalaya,terre creuse...toute tentative d'inventaire serait vaine.

Bien entendu la complosphere sur le net a profité de l'aubaine.



Ce livre, qui fait le tour de la question, est indispensable pour se faire une idée précise du sujet traité et de la montagne d'idées fausses qu'il traine dans son sillage.

L'auteur est un des grands spécialistes du sujet, et la deuxième partie reprend un certain nombre de ses articles.
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Comment vivre ensemble quand on ne vit pas ..

Cet opuscule, rédigé par un collectif d'anthropologues français et paru en 2016, résulte d'un projet éducatif dans un lycée d'Aubervilliers, en banlieue parisienne. Il recense vingt questions délicates auxquelles les auteurs apportent des réponses claires. On démarre par la définition du rôle des anthropologues, puis on continue avec les mythes et religions, avec l'intégration individuelle dans une culture différente, et on finit sur les valeurs portées par notre République.

Evidemment, les auteurs prennent des positions qui sont nettement en opposition à la xénophobie et en faveur de l'accueil des cultures différentes dans notre pays. Ils se présentent comme des scientifiques, qui savent de quoi ils parlent. Mais ils se veulent, aussi, des acteurs qui cherchent à promouvoir le vivre-ensemble dans une France qui parait de plus en plus divisée. Peut-on croire que ce type d'action saura apaiser les réactions de rejet (réciproque) et les peurs qui se répandent en France ?

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Une avant-garde d'extrême droite: Contre-cult..

En à peine 150 pages, le chercheur présente certains thèmes essentiels pour la compréhension d'une famille idéologique bien plus complexe et fine qu'on ne le pense. Tel un entomologiste, Stéphane François décrypte les multiples influences : il souligne l'importance de l'ésotérisme ou de certains mythes comme celui des Vikings.
Lien : https://www.lemonde.fr/idees..
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Le rejet de l'Occident

Cet auteur m’a été recommandé dans le cadre d’une conversation sur cette nébuleuse qui dépasse les clivages politiques traditionnels, et réunissant des courants de pensées divers autour de thématiques “complotistes” ou de visions du monde ésotériques, antimodernes, anti-sciences, etc. Toutes ces étiquettes sont souvent réductrices mais elles permettent de nommer certains mouvements qu’il est parfois difficile de qualifier autrement, et c’est d’ailleurs ce réductionnisme qui motive mon envie de lecture : la littérature sur le sujet et la compréhension de ces mouvements a un train de retard.



Des événements récents (crise du Covid, bouleversement économique, reconfigurations géopolitiques, etc.) ont en effet secoué l’opinion publique, et amené des courants divers et auparavant éloignés à partager certaines thèses, certaines explications du monde, certaines revendications. Il est évident que ces courants n’ont pas été jusqu’à se à se fondre entièrement, mais il me semble que ces dynamiques et ces passerelles nouvelles n’ont pas reçu l’analyse à la hauteur de l’importance de leurs enjeux. C’est donc par ce conseil que j’ai découvert cet auteur, en commençant par cet ouvrage, recueil de textes édités sous d’autres formes au préalable et offrant une bonne introduction aux mouvements partageant une veine irrationnelle et/ou complotiste/ésotérique, etc. Il se décompose en quatre parties.



I Méthodologie

II Ésotérisme, “la Tradition” René Guénon

III Différentes expressions du complotisme contemporain (illuminati, anti-maçonnisme, conspirationnisme et/ou antisémitisme

IV Ufologie (Alien Theory, New Age, etc.)



Prises séparément, et dans leur format d'origine, ces synthèses constituent sans doute une bonne introduction à des auteurs ou des sujets obscurs, parfois négligés par la recherche universitaire (trop de sources, trop d’irrationnel, peur du soupçon de complaisance, etc. La partie “méthodologie” est à ce titre assez intéressante) : Guénon, Evola, auteurs de la “Tradition”, franc-maçonnerie (précisons : la franc-maçonnerie décrite ici par un auteur proche de ce courant, mais qui s’emploie à trier le bon grain de l’ivraie, en montrant aussi bien le rôle important qu’elle a pu joué dans la société démocratique moderne, qu'en pointant ses dérives, notamment ésotériques)



Prises globalement en revanche, ces analyses laissent apparaître un parti-pris et un positionnement politique étonnants de la part de l’auteur, particulièrement patents dans l’introduction et dans le plaidoyer pour les Lumières qui clôt l’ouvrage.

Ce positionnement me paraît poser des questions, a fortiori quand on s’attaque à un tel sujet et qu’on fait valoir sa volonté de nuance et de neutralité axiologique. Je vais essayer d’expliquer pourquoi.





Dès l’introduction, nous sommes prévenus. Pour Stéphane François, la quête de sens irrationnel (que notre monde désenchanté n'étouffe pas mais nourrit au contraire) “est polymorphe. Elle peut se manifester : 1/ par un rejet de la modernité technicienne et scientifique, et la défense en retour d’une “autre science” ; 2/ par la promotion de formes de pensée non rationnelles et ar un discours politique extrémiste, etc. ; 3/ par une conception complotiste du monde.(...) L’irrationnel contemporain se nourrit des “fake news” et de la méfiance vis-à-vis de la science et du savoir, qualifiées de “science officielle” ou de “savoir officiel” (...) de la part de personnes ayant déclaré la guerre au progressisme et à l’idéologie du progrès”. Le mot “guerre” est fort, mais c’est le cas : s’il n’y a effectivement pas d”états précis, il y a des personnes qui, inconsciemment, ou consciemment, souhaitent mettre à bas le rationalisme scientifique (...) Ainsi l'irrationnel se nourrit du rejet de la science, de la technique et de progrès scientifique, qui d’après ces théories nous amèneraient forcément vers l'apocalypse, vers l’effondrement civilisationnel.”





On comprend l’analyse de Stéphane François. Il y a d’un côté les progressistes rationalistes. De l’autre les pensées irrationnelles et anti progressistes. Cette opposition me paraît assez manichéenne et son systématisme, qui sous tend la thèse de ce livre, me paraît affaiblir celle-ci assez sérieusement. L’ouvrage, qui se clôt par une conclusion écrite comme un plaidoyer pour les Lumières insiste sur cette grille de lecture basée sur l’opposition entre deux visions. La première, amalgamant ce que Stéphane François souhaite défendre : la modernité, le libéralisme (politique et économique), la manifestation du progrès. L’autre, opposée ou réservée sur ce projet, présentée de manière tout aussi amalgamée : les verts contre le productivisme, les communautariens anglo-saxons qui affirment que le modèle libéral pousse les individus à s’éloigner les uns des autres, la critique de la modernité d’extrême-gauche, la critique de la modernité d'extrême droite, et donc, les complotistes et autres ésotériques de tout bord, etc.





Au milieu de cette défense de l’héritage des Lumières et des droits naturels, des valeurs humanistes et fraternelles, de la séparation des pouvoirs (toutes sortes de choses difficilement contestables) surgit un plaidoyer étonnant pour la franc-maçonnerie libérale. “Bien que” pour citer S. François (et la réserve émise est peut-être encore plus étonnante que le plaidoyer) “certains francs-maçons, y compris libéraux, trouve de plus en plus de charme à des penseurs anti libéraux comme Guénon où est Evola, ou à des doctrines romantiques et relevant d’un imaginaire de droite, comme l’écologie. Ceci ne devrait pas oublier que les loges libérales et républicaines ont pu se développer, en France, grâce à ses pionniers du libéralisme.”



“L’écologie, un imaginaire romantique de droite” (précisons que Stéphane François est de gauche)



Je suis assez stupéfait de l’esprit de confusion et du manque de nuance dans cette manière de nommer les (prétendus) ennemis de la modernité et du libéralisme. Elle ne me paraît pas du tout éclairer l’analyse de courants qui peuvent avoir des points de convergence, mais qu’on ne peut amalgamer de la sorte sans tomber dans une grossière caricature. Cette foi aveugle dans le progrès et dans une version maximaliste et “débridée” des Lumières me paraît en outre assez dangereuse, et je suis surpris de voir une adhésion naïve à ce projet chez quelqu’un comme Stéphane François. Je précise version maximaliste et débridée, mais je ne suis même pas sûr qu’une telle attitude béatement progressiste constitue une fidélité à l’objectif des Lumières.





Il est vrai que les Lumières modernes ont eu comme souci la volonté d’égalité et l’éradication de l'obscurantisme et la superstition pour faire place à la raison et à la foi (Kant, l'Introduction à la Critique de la Raison Pure). Sur ce chemin, plusieurs problèmes majeurs ont surgi, bien résumés par Leo Strauss dans sa critique de la modernité. La dernière illusion de la modernité, pour Strauss, c’est croire que le progrès technique, issu de la vulgarisation des sciences, s'accompagne nécessairement du progrès moral et du progrès social, et qu'il soit ainsi un bien en soi. La raison impose de limiter le progrès à des critères civilisateurs et humanisants, pas de s’y soumettre en ouvrant grand cette boîte de pandore. Or c’est ce pari à l’aveugle que semble vouloir nous inviter à faire S. François. Tous ceux qui n’y consentent pas seraient à l’inverse des ennemis du progrès.





Lisant Léo Strauss en parallèle (”Nihilisme et Politique”, lecture que je ne peux que recommander), j'y rencontre une position démocratique et libérale, qui sait donc reconnaître l’héritage des Lumières (toutes choses défendues par S. François), MAIS qui s’efforce aussi de reconnaître et d’analyser certaines des impasses rencontrées sur le chemin de leur projet. Strauss : “Selon ce projet moderne, la philosophie (ou la science) ne devait plus être entendue comme essentiellement contemplative, mais comme active. Elle devait être au service du soulagement de la condition humaine (the relief of man’s estate), pour employer la belle expression de Bacon. Elle devait être cultivée en vue de la puissance humaine. Elle devait permettre à l’homme de devenir le maître et le possesseur de la nature au moyen de la conquête intellectuelle de la nature. La philosophie ou la science, qui n’étaient originellement qu’une seule et même chose, devaient rendre possible un progrès vers une prospérité toujours plus grande. Ainsi, chacun aura sa part de tous les avantages de la société ou de la vie, et en conséquence rendrait vrai la pleine signification du droit naturel de chacun à la conservation de soi dans le confort (l’expression est de Locke) (...) Le progrès vers vers une prospérité toujours plus grande deviendrait ainsi le progrès vers une liberté et une justice toujours plus grande, ou les rendrait possible.”





Les dangers qui guettaient la civilisation au moment de l’analyse de Strauss sont restés en partie les mêmes (montée des totalitarisme, des nihilismes), d’autres se sont révélés. La montée de l’irrationnel, répétons-le, est un danger. Mais il n’est pas le seul. Il est patent aujourd’hui que le projet de l’homme de se rendre possesseur de la nature se retourne contre lui s’il ne sait pas maîtriser les externalités négatives de son activité et s’il s’emploie à détruire son environnement et le climat. Et que cet idéal de progrès, s’il n’est pas modéré, se retourne contre la possibilité même de la vie sur terre à long terme.





Leo Strauss n’a eu de cesse de s’élever contre la tyrannie et son souci était de défendre la démocratie libérale, prouvant aussi qu’on pouvait être “démocrate” sans être “progressiste” à tout crin. Ou à tout le moins sans avoir une vision maximaliste et purement technique du progrès, définition dont la nature indéfinie (il n’y a pas de frontière ou d’horizon au progrès technologique, mais il y a un horizon au progrès humain, quand celui-ci s’attache au bonheur humain)





Je ressors de ce livre en partie éclairé par les informations sur différents courants, mais je suis plus que déçu par le manque de finesse de la réflexion quant à des points de contacts entre ces courants. Le travail d’analyse me paraît assez obtus et il me faudra donc aller chercher dans un autre ouvrage les nuances et le sérieux qui manquent à celui-ci (à moins qu’un tel livre reste à écrire). En refermant ce livre, je me dis que si les meilleurs défenseurs de la modernités et meilleurs spécialistes de l’obscurantisme, sont aussi inconditionnellement et naïvement progressistes, et si farouchement partiaux, nous sommes assez mal barrés.

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Les mystères du nazisme : Aux sources d'un fa..

Stéphane François est bien connu pour ses travaux universitaires sur la conspiration et les mythologies de droite. Avec Les Mystères du Nazisme (PUF, 2015), il nous livre une bonne synthèse sur le fameux ésotérisme nazi, thème largement popularisé depuis le Matin des Magiciens. L’analyse proprement dite de ce courant a déjà été faite à plusieurs reprises et il en ressort toujours la même chose ; à part les élucubrations de Himmler, fondateur du Wevelsburg et de l’Ahnenerbe, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent, les fameuses sociétés secrètes comme le Vril ou Thulé étant au mieux des groupuscules insignifiants, au pire des mythes. En revanche, ce qui est tout à fait intéressant dans cet ouvrage, c’est la façon dont cette thématique a par la suite été récupérée. Sur le plan idéologique, par des auteurs comme Serrano, Saint Loup, Saviri Devi, mais aussi sur le plan « romantique », au point de se glisser dans les méandres de l’archéologie alternative, de l’histoire mystérieuse ou de l’ufologie. Au point que l’occultisme nazi est devenu un véritable phénomène de contre-culture, repris par la fiction littéraire, la BD, le cinéma, voire la musique. Le tableau qui nous en est brossé donne le vertige, l’engouement qu’il suscite étant qualifié par l’auteur de nazimania.

Deux remarques :

J’ai toujours du mal à admettre que les papes de l’archéologie alternative, comme Charroux ou Von Däniken, étaient des racistes pour avoir vu dans les constructions cyclopéennes (pyramides, statues de l’Ile de Pâque, pistes de Nazca…) la marque des extraterrestres, déniant ainsi aux indigènes les capacités nécessaires à ces réalisations. Après tout, Jacques Bergier a aussi donné dans ce type d’explication, alors que juif, il était un rescapé des camps de la mort.

Par ailleurs, et pour l’anecdote, j’ai souri en lisant : certains des scénaristes des œuvres citées ci-dessus évoluent parallèlement dans les milieux de l’occultisme. C’est la cas de Richard Nolane, à l’origine de la bande dessinée Wunderwaffen. Cette proximité offre l’avantage d’accroître leur audience, limitée par définition.



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La Nouvelle Droite et le nazisme, une histo..

Le spécialiste des droites radicales analyse les liens entre le nazisme et ce courant de pensée, né à la fin des années 1960, qui conserve une influence au sein de Reconquête ! comme du Rassemblement national.
Lien : https://www.lemonde.fr/idees..
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La nouvelle droite et ses dissidences

D'un côté, Stéphane François, universitaire spécialisé dans différentes fractions d'extrême-droite, dont j'ai déjà lu quelques livres ou articles.

De l'autre, Le Bord de l'eau, maison d'édition dont j'ai quelques livres en attente dans mes étagères et dont le catalogue me paraît extrêmement pertinent.

Entre les deux, un titre et une thématique qui m'intéresse, notamment dans son sous-titre : "Identité, écologie et paganisme".

Et au final, quelle déception !



Dans une note en préambule, l'on apprend que ce livre est en fait une compilation d'articles. Aïe. Ça ne m'enchante pas trop. Il est annoncé que "les articles parus [...] ont été retravaillés et complétés, les redites existantes d'un article à l'autre ayant été supprimées pour éviter des répétitions inutiles."

Je n'ose imaginer ce qu'aurait donné ce livre sans ces coupes... Ou bien est-ce la mauvaise version qui est partie à l'impression ?

Que de répétitions ! De formules copiées-collées, de citations réutilisées, de redites en tout genre. Jusqu'à avoir la même phrase sur deux pages de suite. Ou bien la même formule en fin d'une note de bas de page, et en début de la phrase suivante dans le texte.

C'est incroyable.



Par ailleurs, mettre "écologie" dans le titre alors qu'un chapitre seulement, sur quatorze, y est consacré, c'est plutôt audacieux. Surtout que dans ce chapitre, si on enlève ce qui a déjà été dit ou ce qui le ressera... Il ne reste plus grand chose.



Ceci étant dit, il y a beaucoup de choses à retenir, d'explications intéressantes et un gros travail sur les sources.

L'un des fils rouges, et qui attire tout particulièrement mon attention, concerne l'aspect "diffusion" de ces idées "néo-droitières", et au-delà. Notamment via de nombreuses maisons d'éditions qu'il est appréciable de pouvoir identifier et relier entre elles via les personnages étant aux manœuvres.



Dans la conclusion, Stéphane François insiste sur la cohérence des idées de la Nouvelle Droite. Mais ce n'est pas la conclusion que je tire personnellement de la lecture de son livre. Les nombreuses brouilles, personnelles, financières ou idéologiques des acteurs (on ne croise que deux femmes, anciennes nazies, dans les plumes de ces mouvements) rendent difficile la description stable de qui sont ces grécistes ou néo-droitiers. Reste la figure tutélaire, et fil conducteur du livre, d'Alain de Benoist, éminence grise et grand graphomane, sous divers pseudonymes.



Un livre raté dans la forme, et j'en suis le premier déçu et désolé.

Il en ressort une impression de "lit de Procuste". Si l'auteur est un spécialiste de la Nouvelle Droite pour l'étudier depuis deux décennies, ce patchwork ne convaint pas dans la "cohérence" qu'il veut apporter aux différents personnages et courants qu'il présente. L'ajout de la notion de "dissidence" dans le titre ne me suffit pas.

Reste une mine d'informations sur ces f(r)anges d'extrême-droite qui ne peuvent qu'être utiles pour mieux appréhender certains discours et leur généalogie. Et, si on le souhaite, pour mieux les combattre.
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Une avant-garde d'extrême droite: Contre-cult..

L'ouvrage est clair, concis. Tout les aspects culturel sont abordés avec : la religion ; l'ésotérisme ; la Franc maçonnerie ; le moyen âge ; les vikings ; le monde de l'édition ; la musique.

L'auteur connait sont sujet et généralise sont propos en parlant également de l'alt right étatsunienne et d'autres mouvements Européen parfois plus trop d'actualité.

Si vous connaissez déjà un peu le sujet il ne vous apprendras pas grand chose. On peut également regretter l'absence de la question russo-Ukrainienne.



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Au delà des vents du nord : L'extrême droite, l..

Ouvrage universitaire sur un sujet complexe et précis.

Intéressant de remonter dans les sources nordiques de l'extrême-droite. Car si l'Aryen est le nec plus ultra pour les nazis, l'hyperboréen n'est pas mal non plus.

Stephane François, spécialiste de l'extrême-droite et de ses courants les plus extrêmes (voire ses travaux avec Emmanuel Kreis sur Le complot cosmique), signe une étude retraçant le fil de l'idéologie de groupes comme le GRECE d'Alain de Benoist. De l'attrait pour les indo-européens à l'intérêt des thèses volkisch, c'est un large réseau de ramifications que le chercheur donne à voir.

Documenté et implacable, une plongée dans l'arrière-cuisine intellectuelle de l'extrême-droite.
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Comment vivre ensemble quand on ne vit pas ..

C’est un très beau travail qu’a réalisé l’éditeur La ville brûle !
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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L'écologie politique

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La modernité en procès: éléments d'un refus du mo..

Un livre foisonnant qui pose autant de questions qu’il apporte de réponses.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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