Lucienne Eden, une enfant à l'énergie insolente et à l'univers loufoque, vit presque seule sur une île préservée. Un matin, elle découvre sur la plage un garçon de son âge rejeté par la mer au milieu de déchets plastiques. Peu à peu, ils s'apprivoisent. Mais cet endroit idyllique aux parfums d'enfance est menacé : il va falloir se résoudre à le quitter pour le monde réel.
Dans cette comédie écologique et amoureuse, Stéphane Jaubertie explore dans une langue vive les bouleversements de la préadolescence et la naissance du désir. Une apocalypse joyeuse pleine de rebondissements !
Stéphane Jaubertie est auteur de théâtre et comédien. Tous ses textes sont publiés aux éditions Théâtrales et se jouent depuis plus de quinze ans un peu partout en France. Il a été finaliste du prix de la Belle Saison pour l'ensemble de son oeuvre jeune public remis par le Centre national du théâtre en 2015. Sa pièce Lucienne Eden ou l'île perdue est lauréate du Grand Prix de littérature dramatique jeunesse en 2022.
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-Quand tu auras besoin de moi je serai la .
-Quand?
-Quand tu auras des questions.Je n'aurai pas forcement les réponses mais je serai la .
Tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime .
Et dans le corset du Bûcheron, on a vu l'enfant grandir. Jusqu'à la femme épanouie et désirable. A son tour elle est devenue maman. D'une petite fille à la colonne vertébrale parfaite. Un matin de printemps, en tenant sa fille, on l'a vue prendre la route qui traverse le désert et s'achève à la cabane. Mais ni poule, ni Bûcheron, juste une cabane abandonnée, que traverse un vent léger. Derrière la fenêtre, on a vu la jeune mère regarder le désert et le sourire de l'arbre. (jouant la petite fille) Maman ?
Acte I
Scène 1
À Lyon, sur un chantier.
Marcin.– Patron…
Chef.– Mh ?
Marcin.– Bojour patron… je… je besoin parle toi.
Chef.– Plus tard, plus tard.
Marcin.– Besoin maintenant patron… je problème.
Chef.– Quoi problème ! Ne me dis pas qu’y en a encore un d’vous qui s’est
blessé ?
Marcin.– Pas blessé, patron, pas blessé ! C’est… argent.
Chef.– Quoi argent ?
Marcin.– Moi travaille chantier, moi travaille beaucoup, et pas argent… je
enfants.
Chef.– Plus tard, plus tard.
Marcin.– Patron toujours « plus tard plus tard », ma besoin aujourd’hui !
Famille plus argent !
Chef.– Le travail te plaît pas ?
Marcin.– Si, très bon, très bon.
Chef.– Ça te fatigue ?
Marcin.– Non, pas fatigue, bon travail, pas fatigue !
Chef.– C’est pas fatigant ?
Marcin.– Si, si ! Fatigant ! Nuit bien dormir ! Beaucoup travail, beaucoup
fatigue, bon travail !
Livère : [...] Tu sais que mon père va la quitter.
Moi : Il te l'a dit ?
Livère : Même à lui, il en parle pas. Mais ça se voit trop. Il est déjà ailleurs.
Ta mère, et mon père, en fait, c'est dommage qu'ils se comprennent pas. Ils sont pareils. Tous les deux très amoureux. Mais de l'amour. C'est l'amour qu'ils aiment. Jusqu'à ce qu'ils voient qu'il y a quelqu'un derrière. Faut toujours qu'il y ait quelqu'un derrière l'amour, et ça, c'est pas supportable.
Il n'y a que trois jours importants dans la vie d'un homme : hier, aujourd'hui et demain.
Livère : Oh là là. C'est mort, ici.
Moi : C'est la campagne.
Livère : Comme tu dis.
Pourquoi pleure t-on l'homme quand il meurt et non pas quand il nait ?