C'est ça le courage : aller de l'avant même quand on a peur.
C'est une vérité universellement reconnue que toutes les filles du monde finissent un jour par conclure que leur mère est folle.
Elle regarda le ticket de caisse ; 96, 43 dollars.
- Mais enfin, Megan, qu'est ce qui t'a pris ? Tu comptes coucher avec tout l'orchestre ?
- Je n'arrivais pas à me décider. c'était de la folie. Alors, j'en ai pris de plusieurs sortes, expliquai-je en attrapant une boîte. Ceux-ci par exemple, ils sont violets et nervurés, mais maintenant j'ai un doute. Tu penses qu'il va trouver ça cool ou qu'il va me prendre pour une nympho ? (...)
- Il y avait tellement de parfums , en plus...(...)
- j'ai vachement hésité , tu comprends. Il y avait goût tropical et goût bubble-gum, mais je trouvais ça un peu gamin, alors j'ai choisi goût raisin, je me suis dit que c'était plus son genre.
Julia me décocha son regard blasé.
- Megan... Le parfum , c'est pour toi !(...)
Je le savais que c'était pour moi. Evidemment que je le savais.
Quelle conne ! J'aurais dû prendre goût bubble-gum !
(...) le monde du foot était une méritocratie. Peu importait qu'on soit blanc, noir ou bleu tant qu'on savait marquer un but.
Je suis une fille du Texas. Mon arrière-arrière-arrière-grand-père a bravé seul les loups et les cougars pour établir son ranch. S’il a survécu à ça, je devrais pouvoir tenir tête à une Yankee en tailleur Chanel. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai des débuts à faire dans le monde.
Vous entendez sûrement le mot « plomb », d’après le fil à plomb qui sert à mesurer la verticalité des choses, mais l’aplomb dénote également l’équilibre, la stabilité. Imaginez une balance, expliqua-t-elle en levant les deux mains pour joindre le geste à la parole. L’aplomb se caractérise par une attitude posée, calme et sereine, qu’il ne faudrait surtout pas confondre avec une absence d’effort. On ne tient pas en équilibre si on est relâché, sans tonus. Au contraire, pour maintenir son aplomb, il faut exercer un contrôle absolu sur ses émotions, sur ses actions, sur ses pensées et, tout particulièrement, sur son corps. Pensez aux ballerines.
- Il y avait tellement de parfums, en plus...
Elle leva les yeux au ciel, mais je poursuivis.
- J'ai vachement hésité, tu comprends. Il y avait goût tropical et goût bubble-gum, mais je trouvais ça un peu gamin, alors j'ai choisi goût raisin. Je me suis dit que c'était plus son genre.
Julia me décocha son regard blasé.
- Megan... Le parfum, c'est pour toi !
Elle sortit de la cuisine et retourna à son Texas Dip.
Je le savais, que c'était pour moi. Evidemment, que je le savais.
Quelle conne ! J'aurais dû prendre goût bubble-gum !
– Ne t’inquiète pas, je serai là, avec toi, murmura Julia, comme si elle avait lu dans mes pensées.
– Je ne m’inquiète pas, rétorquai-je beaucoup trop vite pour être crédible.
– Si tu le dis, marmonna Julia.
Elle savait mieux que personne que, sous mes airs de confiance bruyante, se cachaient des abîmes d’angoisse concernant les garçons, ma vie sentimentale en général et cette fichue saison qui s’annonçait comme le test ultime de ma féminité.
Il y a quand même une forte probabilité pour que je me ramasse en beauté.
Je mange beaucoup, mais j’ai mes raisons. En moyenne, une fille peut manger entre mille cinq cents et mille huit cents calories par jour et se porter à merveille, mais je ne tombe pas dans la moyenne. Je mesure un mètre soixante-treize pour soixante kilos et, entre les entraînements, les séances de musculation et les matchs, je brûle vingt-huit mille calories par semaine, ce qui est hallucinant.
J’avais été odieuse avec cet homme. Je l’avais insulté, humilié, mal jugé. Il m’avait vue dans le pire des contextes, alors que tout allait mal pour moi, et malgré tout ça, je lui plaisais. Il m’a même dit qu’il était amoureux de moi. Je savais que je pouvais être moi-même en sa compagnie, et ça me redonnait espoir. Je posai la tête sur son épaule, et on se remit à danser.