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3.83/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Depuis son doctorat de théologie en 2012, Sylvaine Landrivon explore les fondements bibliques d'une différence complémentaire entre masculin et féminin. Elle est actuellement responsable pédagogique de " Théo en ligne " à la Faculté catholique de Lyon.

Source : decitre
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Sylvaine Landrivon présente son livre "Faite-les taire, Judith un enseignement subversif" à la librairie La Procure de Lyon - mai 2014


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Dans la suite du récit, Marie de Béthanie n'est plus jamais mentionnée. Elle semble avoir laissé sa place auprès du Seigneur à d'autres femmes, mais là encore il nous faut suivre de façon privilégiée le fil johannique. Nous retrouvons Marie, la Mère de Jésus, et une autre femme qui apparaît sitôt le silence revenu sur les compagnes de Béthanie : la Magdaléenne.
Avant de prendre toute son ampleur dans le quatrième évangile, cette Marie communément dite de Magdala fait de brèves apparitions dans les évangiles synoptiques. Elle est mentionnée pour sa présence à la croix et lors de la résurrection. Seul Luc I'intègre plus tôt à l'histoire de Jésus.
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Tant que Jésus demeure, des femmes entourent et collaborent à son enseignement. Elles vont pourtant être condamnées à disparaitre ou à servir en mode "dégradé". Cette néantisation ne sera toutefois pas immédiate. Aussi longtemps que perdurera le souvenir historique de leur action, les femmes conserveront un rôle au sein de l'ecclésia. Les lettres de Paul montrent, par exemple, que le souvenir de cette célébration domestique demeure, et que le modèle garde sa vigueur durant les temps de constitution des premières communautés. D'ailleurs, la rédaction du Nouveau Testament n'a pu échapper à l'obéissance factuelle de la vérité, se condamnant à ce que les exégètes nomment «le critère d'embarras » que nous avons déjà évoqué. Il est probable que, si les évangélistes avaient pu raconter les récits des faits et gestes de Jésus sans accorder autant de place à ces êtres jugés socialement inférieurs et inaptes à transmettre que sont les femmes, ils les auraient sans doute volontiers exposés autrement.
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Les exégètes appellent "critère d'embarras" des situations qui n'aident pas les évangélistes à la diffusion du message, mais au contraire risquent de heurter leur auditoire. Lorsqu'ils les conservent malgré tout, c'est qu'ils ne trouvent pas légitime pour la vérité de les dissimuler. Or, ils témoignent de ces affinités électives féminines dans des scènes qui pourraient paraître incongrues et qui, en outre, disqualifient quelque peu les hommes présents. Dans les évangiles, les femmes ne doutent jamais, comprennent les paroles de Jésus, ne trahissent pas.
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Or, une femme nommée Marie est présente au pied de la croix; une femme nommée Marie se trouve en larmes en larmes au tombeau, désemparée, ne comprenant plus ce qu'elle avait perçu, avant d'être appelée par son nom. Et là cette même Marie, retrouvant enfin celui qu'elle aime, reçoit de Lui la confirmation de sa divinité. Chez Jean, le Christ la mandate, elle seule, pour annoncer tout ce que contient leur rencontre: sa résurrection et le dévoilement clair du lien entre son Père et Lui.
Si nous sortons de l'embrouillamini orchestré par par certains théologiens soucieux de desservir la cause des femmes, comment ne pas faire le lien entre les diverses scènes johanniques et attribuer à la même femme cette relation privilégiée avec le Seigneur? N'aurait-elle pas gagné ce nouveau qualificatif comme gratification de sa fidélité et de sa clairvoyance dévoilée par son geste d'onction?
Une telle hypothèse place évidemment Marie, tout à la fois sceur de Marthe - donc amie – et Magdaléenne, autrement dit « tour de veille», gardienne de la révélation, dans une telle proximité avec le Christ, que celle des autres disciples en pâlit dangereusement.
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Tout, dans cette scène du retour de Lazare à la vie, nous renvoie à ce que va traverser Jésus dans sa Pâque. Comment ne pas voir que là, comme au terme, ce sont électivement les femmes qui sont les interlocutrices de la Révélation? Marthe puis Marie de Béthanie ne font qu'anticiper par la volonté de Jésus le dialogue qui sera repris avec la Magdaléenne. Cet exercice préparatoire, où les disciples clairvoyantes et croyantes sont déjà des femmes -comme ce sera le cas au pied de la croix -n'a pas laissé plus de fondement à l'institutionnalisation de leur rôle que l'échange près du tombeau, au matin de Pâques. Pire: ces témoignages sont souvent gommés par des interprétations caricaturales reposant sur des stéréotypes patriarcaux auxquels une certaine notion de service va servir de solde.
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Ainsi les femmes de la Bible ont un message à transmettre pour aujourd'hui, et celles citées ici ne sont pas les seules. Les moyens de modérer leurs témoignages ont été la plupart du temps de les édulcorer ou de les déformer. Une autre méthode a consisté à opposer ces figures féminines les unes aux autres, comme Eve à Marie par exemple, ou à les amalgamer, au point qu'il faut parfois des siècles, puis des années par-dessus ces siècles, pour remettre de l'ordre et redonner leur pertinence à certaines d'entre elles, parmi les plus dignes d'être honorées. Nous tenterons de démêler cet écheveau consciencieusement enchevêtré autour des différentes Maries de l'Évangile. Mais il faudra également reprendre à nouveaux frais certaines interprétations concernant des personnages masculins, trop vite orientées pour entretenir une misogynie qui ne leur est pas imputable.
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Marie Madeleine a donc été cantonnée dans un rôle arbitrairement "femellisé" jusqu'à la caricature, par l'Occident chrétien. Pleurs, longs cheveux éparpillés, corps à demi dénudé... Et à travers cette corporéité outrageusement spécialisée s'est mise en place une illustration de la théologie de la rétribution, montrant que là où le péché avait abondé (sic !), le repentir avait fait son œuvre vers un amour total. Or nous venons de voir que rien ne permet d'établir ce lien entre le péché de luxure et Marie de Magdala, que ce portrait n'est pas le seul recevable, et que selon une autre approche, elle peut bien au contraire servir de modèle à une transmission de la parole.
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Notre suggestion affleure : puisque Simon a été appelé Pierre, Marie ne pourrait-elle pas être dite Magdaléenne, « tour de garde », tout en résidant à Béthanie ?
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Il est temps de rejoindre ceux qui sentent que Dieu murmure en eux mais ne savent plus en vivre, faute de se sentir reconnus par une Eglise sclérosée, qui juge au lieu d'accueillir.
Telle est la raison de mon engagement dans des actions féministes catholiques. Telle est aussi sans doute celle qui me pousse depuis des années à pointer dans l'Ecriture, pour les rendre visibles, les fondements solides qui justifient cette démarche.
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[...] à aucun moment, Marie n'est référée à la locution magdal autrement que par è magdalènè, c'est-à-dire avec un article défini, comme pour la qualifier directement par le terme que le narrateur emploie. Que déduire de cette observation?
La première hypothèse, et la plus importante, est de considérer que cette qualification de Magdeleine ne viendrait pas d'une ville nommée Magdala. Il n'est jamais écrit apo Magdalas dans les douze indications de son nom. Aussitôt, une série de questions s'im- pose: s'il s'agit malgré tout d'une ville, où se trouve Magdala ? Ce lieu est-il mentionné ailleurs dans le Nouveau Testament, voire dans le Premier?
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