Citations de T.E. Grau (23)
On ne peut pas tuer une idée.
Ce Fleuve brûlant, à la surface jonchée de flammes.(...). Le voilà. Le noir vient m'emporter, et je suis trop épuisé pour continuer de lutter. Trop fatigué pour me servir encore de la peur. Le Fleuve tumultueux monte et m'engloutit, de plus en plus bruyant tandis que je m'enfonce. Trempé et froid.
Ce n'est pas parce que la méduse est molle, dit une voix, qu'il faut la considérer comme inoffensive ce serait une erreur.
Je vivrai aussi longtemps que possible et entre temps je ferai ce que je dois faire.
C’est ça que font les bêtes.
Survivre.
C’est ce que font les bêtes qui n’ont jamais été des bêtes.
Subir.
Tu ne crois pas que j'ai souffert chaque seconde de ma vie, depuis? Les morts ont le beau rôle. Ils se contentent de disparaître dans le néant. Ce sont les vivants qui écopent de toute la souffrance.
Il savait que la peur pouvait accomplir ce qu’un million de bombes et un milliard de balles ne feraient jamais. Quand on parvient à terrifier un homme, on n’a pas besoin de lui briser le nez et de risquer de se casser la main. Une victoire propre et nette. Tout le monde y gagne quand la peur opère.
Une dentition complète me sourit, des yeux trous noirs, ne laissant deviner si c’est un rictus de folie, d’hilarité ou de meurtre. Rien de tout cela ne ressemble à du Shakespeare et rien en ce monde n’est une scène, parce qu’au théâtre les acteurs ne meurent pas.
Tu ne crois pas que j’ai souffert chaque seconde de ma vie, depuis ? Les morts ont le beau rôle. Ils se contentent de disparaître dans le néant. Ce sont les vivants qui écopent de toute la souffrance.
Ce que j’en dis, c’est que si tous les rois étaient des reines, il y aurait beaucoup moins de larmes en ce monde.
Son cœur des ténèbres à lui se trouvait en Afrique, mais nombreux sont les cœurs qui battent à l’intérieur de nombreuses teintes de ténèbres, certaines plus noires et plus froides que tout ce qu'un écrivain pouvait concevoir ou expérimenter personnellement, pour ensuite y survivre et coucher cela sur le papier.
Le sang est un Fleuve
Qui me ramène dans la jungle
Je m’approche
De la grotte aux os
Où je trouverai le repos
Je ne sens plus rien.
Pourquoi vous a-t-on retrouvé au sud-ouest du Laos, un pays où les soldats des Etats-Unis n'ont pas le droit de mener leurs opérations ? Qui vous a emmené là-bas, et qu'est-ce que vous fabriquiez, en violant la souveraineté internationale, mettant du même coup votre pays dans une situation dangereuse et potentiellement gênante ?
Je n'ai pas besoin de ta terre, et tu n'as pas besoin de la mienne
À partir du moment où un garçon renonce pour de bon aux couches-culottes , tout dans sa vie n’est plus qu’un concours de bite jusqu’au jour où ce garçon meurt.
À partir du moment où un garçon renonce aux couches-culottes, tout dans sa vie n’est plus qu’un concours de bite jusqu’au jour où ce garçon meurt.
J’ai regardé l’incendie de la rue, il s’est étendu aux bâtiments contigus, qui ont cramé comme du papelard. Ce qu’ils étaient plus ou moins : des structures fines comme du papier, construites uniquement pour donner l’illusion d’une maison, d’un foyer. Les gens tout autour de moi couraient en hurlant, hurlaient en courant. On aurait dit une danse du napalm, à la grande époque. Courir en hurlant, la tête entre les mains, les yeux écarquillés, bouche grande ouverte. Peut-être est-ce moi qui ai déclenché l’incendie. Possible .
Peut-être est-ce le Fleuve. Un défilé de tombeaux, des torches minuscules dans des pattes de chats en céramique. Je n’arrive pas à me souvenir, mes mains sentaient l’essence, mais elles ont toujours l’odeur de quelque chose qui pourrait brûler.
Elle est lourde, cette bête, et mes poumons n'arrivent pas à se gonfler, alors ils happent de petites goulées d'air en mini secousses doubles ou triples, juste assez d'air pour éviter que je me noie dans le Fleuve qui a envahi mon lit, sous le poids de ce chien assis sur ma poitrine, qui m'enfonce dans l'eau.
C’est Molosse Noir qui a fait de moi la bête qu’il était auparavant et voulait peut-être encore être avant de se métamorphoser en autre chose. Des échos d’une vie passée, abandonnée après la métamorphose. Jalousie et et désir, tout cela en même temps
Le cerveau avait décidé de protéger le corps , de faire en sorte qu’il continue à accomplir ce que l’impératif génétique lui dictait : se reproduire et non pas obéir à cette mission secondaire consistant à tuer un autre humain ou de nombreux humains, leur refusant le droit de contribuer à l’amélioration de l’espèce , conformément à leur code génétique.
Je vivrai aussi longtemps que possible, et entre-temps je ferai ce que je dois faire.
C’est ça que font les bêtes.
Survivre.
C’est ce que font les bêtes qui n’ont jamais été des bêtes.
Subir.
La pluie perdit en intensité , puis cessa complètement, faisant régner dans la Jeep un silence assourdissant.Le chauffeur se pencha contre le volant et regarda attentivement à travers le pare-brise. Le monde vira de nouveau au vert ,le ciel une bouillie de fumée furieuse.
«Dieu a du finir de pisser, dit-il.
- Dieu habite pas par ici , dit Broussard , s’adressant plus à lui-même qu’au chauffeur.
- Espérons que si , chef, sinon on ira tous en enfer .»