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Citations de Tahar Bekri (42)


Se posent
les merles
sur les rebords de leurs chants courbes
les puits miroitent sous mon visage ému
les dorures safranées et la plume noire
je chasse l'oripeau du mirage rajeuni

Mis au rebut sur les bordures, le saule
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J'entends
au loin
évadées de vos déserts
des braises comme des cymbales
rouler sur des cordes de sang
assourdies par le discorde et le vent

Tapie dans la brûlure, ma rage
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Apeurée
terre
affaiblie par le doute et l'oubli
comme une chanson amère
calcinée
sera ta rébellion ou olivier en fleurs

Née de la douleur du bourgeon, la rosée
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Et des parchemins enfouis sous terre
Trésors centenaires pour sauver le savoir
Ce désert peu clément qui jouxte la mer
Avance jusqu'à ta table
Et toi dans les bras de l'océan
Généreux et grande profusion
Les pirogues chargées et lourdes
Les monticules de poissons à même le sable
Nul asphalte mais la savate en tourments
A Nouakchott te surprenaient les palmiers
Parmi les dunes les caravanes de véhicules
As-tu permis terre au sable de se coucher
Sous le goudron tant de tissus légers et frivoles
Caressés par le petit vent l'acacia robuste
Défiant la canicule la nuit attendue sous les étoiles
Tu libérais les peaux de leurs barrières
Le poème tissé de couleurs pour abolir les murs
Te voici terre vibrante dédiée aux déserts
Loin des épines où jaillit ton amour
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Ce n'est pas ton cœur qui bat
Mais la terre qui te rappelle ton nom
Tant de cris retenus
Dans un puits sans fond
Cette plume migratrice
Amie de l'inconnu
T'arrache à l'endurance
Depuis longtemps
Que de mots sacrifiés
Sur l'autel des discours
Combien d'ailes faut-il à la rivière
Pour passer par-dessus le pont
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Rivière

Rivière emportée par les vœux de la source
Séparée de toi-même poussée toujours devant
Tu réunis eaux douces et bois morts
Choisis-tu ta course
Ou dois-tu te plier aux chutes et aux versants

As-tu besoin de tous ces ponts
Pour joindre les rives
Traverser forêts et champs
Tant de bruyère suffit-elle pour consoler
Les demeures quittées depuis longtemps

As-tu hâte d'être dans les bras de la mer
Chargée des modestes présents
Pourtant il faudra battre les torrents
Ton cœur radeau ultime
Pour triompher de la boue au fond

Le voyage jamais reposé des années
Tu laisses derrière toi chênes et vallons
Le passé vivace arraché aux solitudes
La réminiscence peuplée d'ombres
Les berges inondées et fertiles

Rivière ouverte au passage des vents
Accompagnée des chants des rameurs
Réveillé par les paysages qui défilent
As-tu séduit les merles pour le départ
Ou rassurer le soleil qui se couche à l'horizon
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Dehors, il fait très froid. Il gèle même. De ma fenêtre, j'aperçois le cerisier totalement nu, les flocons de neige retenus par les larges palmes du palmier, à côté de l'olivier. Deux arbres, toujours verts, même en cette saison. Ils défient l'hiver, le ciel gris. Un vrai cadeau de les voir garder leurs feuilles, par tous les temps. Il y a quelques années, des propriétaires dans l'immeuble ont fait arracher l'unique bouleau, bien que frêle, car, ont-ils dit, il bouchait la vue à un habitant. Comment ne pas ressentir le vide qu'il laisse, son absence ?
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J’ai cueilli pour toi



J’ai cueilli pour toi
Des jardins de roses
Aux pétales de lumière
Les fragrances diffuses
Dans les demeures d’attache
Cette treille grimpante dans le jalon
De tes bras pour consoler mes murs
Diras-tu aux hirondelles
Toutes ces années apprivoisées
Comme des ratures renouvelées
Je ne suis pas un nuage d’été
À l’errance facile
Mais le ciel lourd de ses pluies
Amant des automnes raffermis
La semence qui lève
Dans la terre noircie
Pour les meilleurs épis
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Dans la pénombre des océans



Dans la pénombre des océans
Où finit la terre
Loin de toi ma geôlière
J’écoutais Haendel
Son Tremblement de terre de Rome
Comme granit dans la démesure de la fissure
L’île de Groix en face
Où Bourguiba faisait surface
Barbe généreuse et yeux perçants
Où le phare balayait la mer
Ses signaux verts battaient la nuit plaintive
Je ne savais si les airs du hautbois
Suppliaient l’océan d’être plus clément
Ou si les vagues frappant les rochers
Libéraient la falaise des bunkers de brume
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Si j’étais cantate de Jean-Sébastien Bach



Si j’étais cantate de Jean-Sébastien Bach
Dans la forêt aux mille chênes
Pierre de chapelle
Sans calvaire
Près de la source
Où les hortensias
Ont remplacé les lavandières
Où tes pas
Caressaient les néfliers sauvages
Par les chemins ombreux
Bordés de mûriers et de fougères
Je sèmerais ton nom
Fleur de sel
Perle des jours
Parmi les embruns nourris
Des ailes du goéland
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Je te confie vieux désert



Je te confie vieux désert
La soif des caravanes illustres
Dans la traversée des fièvres solennelles
Sans armatures remèdes à la félonie
Les poitrines indifférentes à l’opprobre
Ouvertes et hospitalières
Sous le soleil sans monopole
Les aigles en provenance des plateaux
Comme des pléthores épanouies
Dis vieux désert
Combien de dunes résistantes à l’ossature
Dois-tu remuer
Pour libérer la tempête de son dû
Combien d’années dois-tu nourrir
Pour alléger la rose de sable
De son silence de verre
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Tahar Bekri
Aimer la pierre abandonné sur le chemin



Aimer la pierre abandonné sur le chemin
Depuis la nuit des temps
Le coquelicot fragile
Loin des bottes des conquérants
Le bouleau qui attend le printemps
Des ailes d’un cheval ailé aimant
Pousseront à la montagne endormie
Ou les cendres d’un volcan
Et si le printemps est en retard
Attends le bourgeon difficile
La neige sera promue
À la source où tu te désaltères
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Comment peuvent-ils promettre
Le paradis là-haut
Quand ils couvrent
Ici-bas les femmes de suie

Nuls éclats de rose
Sur leurs joues
Mais la giclure du sang meurtri
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Au mur qui sépare
Préfère le muret qui réunit
A côté duquel un figuier
A poussé pour le partage
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Si on t'impose l'obscurité
Résiste
En t'imaginant un tournesol

Chaque jour se lèvera
Grandi de tes pétales

Pour éclairer ta lampe
Une goutte d'huile suffit
Elle vaut plus qu'une mine d'or

Mais qui voit la souffrance
De la flamme
Quand elle se consume
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Ce n'est point avec le bois
Que se chauffe le corps
Mais avec la rose épanouie
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Si tu es loin de chez toi
Habite les quatre vents
Comme un pollen

Ne hurle pas à la lune

Sa beauté
Suffit pour apaiser ta douleur

Ne médis pas l’obstacle
Dressé pour enfreindre ta marche

Méprise-le en élevant
Ton pas plus haut que celui du
funambule
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Tahar Bekri
RETOUR À NOUAKCHOTT
(fragment)
     
Je te retrouve dans le souffle du vent
Exsangue brûlé par le sable sans relâche
Tant de dunes impatientes le long de ma route
Surgissent des limbes de l’inconsolé mirage
     
Les caravanes portées par la distance d’antan
Immobiles et langoureuses l’ombre aussi rare
Que l’acacia sec et endurci sous le soleil de plomb
Mon chant comme prière implorant le firmament
     
J’ai de toi désert la soif affranchie des frontières
Le rêve qui s’enlise ensablé habillé de lumière
Tout l’océan aimant chargé de lourdes pirogues
Butin d’arc-en-ciel pour des frères noirs et blancs
     
Où as-tu égaré fleuve ton limon pour nourrir la terre ?
     
Mauritanie, 2003
     
Retour à Nouakchott, in Confluences poétiques N° 1,
Mercure de France, 2006 (p. 28).
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Lampedusa

Si ta main se ferme contre la pierre
Si ton olivier fait peur aux oiseaux
Si ta porte est un rideau de fer
Si ta cloche est sourde aux cris de la mer
Si l'horizon remplit ton cœur d'épouvantails
Si ta carabine tire sur les radeaux de fortune

Comment peux-tu honorer la terre ?

Si ton cactus ne sait donner que des épines
Si ton muret est une frontière pour les rapaces
Si ta vigne ne partage pas ses raisins
Si ton rivage vomit les corps anonymes
Si ton cimetière ne vaut pas une prière
Si ton rêve est une mouette empaillée

Comment peux-tu aimer la liberté ?

p 37
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Souviens-toi hiver
(...)
Il s'immola par le feu qui lui brûla les lèvres la parole humiliée de mille baillons
( p 10)
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