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Citations de Tahar Bekri (42)


Dehors, il fait très froid. Il gèle même. De ma fenêtre, j'aperçois le cerisier totalement nu, les flocons de neige retenus par les larges palmes du palmier, à côté de l'olivier. Deux arbres, toujours verts, même en cette saison. Ils défient l'hiver, le ciel gris. Un vrai cadeau de les voir garder leurs feuilles, par tous les temps. Il y a quelques années, des propriétaires dans l'immeuble ont fait arracher l'unique bouleau, bien que frêle, car, ont-ils dit, il bouchait la vue à un habitant. Comment ne pas ressentir le vide qu'il laisse, son absence ?
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"Dis toi que la soie hautaine fut fabriquée par un ver."
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La tragédie palestinienne ne concerne pas que ce peuple, elle illustre la lâcheté des puissants, l'absence de morale internationale, la ruse de l'Histoire.
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Tahar Bekri
RETOUR À NOUAKCHOTT
(fragment)
     
Je te retrouve dans le souffle du vent
Exsangue brûlé par le sable sans relâche
Tant de dunes impatientes le long de ma route
Surgissent des limbes de l’inconsolé mirage
     
Les caravanes portées par la distance d’antan
Immobiles et langoureuses l’ombre aussi rare
Que l’acacia sec et endurci sous le soleil de plomb
Mon chant comme prière implorant le firmament
     
J’ai de toi désert la soif affranchie des frontières
Le rêve qui s’enlise ensablé habillé de lumière
Tout l’océan aimant chargé de lourdes pirogues
Butin d’arc-en-ciel pour des frères noirs et blancs
     
Où as-tu égaré fleuve ton limon pour nourrir la terre ?
     
Mauritanie, 2003
     
Retour à Nouakchott, in Confluences poétiques N° 1,
Mercure de France, 2006 (p. 28).
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Lampedusa

Si ta main se ferme contre la pierre
Si ton olivier fait peur aux oiseaux
Si ta porte est un rideau de fer
Si ta cloche est sourde aux cris de la mer
Si l'horizon remplit ton cœur d'épouvantails
Si ta carabine tire sur les radeaux de fortune

Comment peux-tu honorer la terre ?

Si ton cactus ne sait donner que des épines
Si ton muret est une frontière pour les rapaces
Si ta vigne ne partage pas ses raisins
Si ton rivage vomit les corps anonymes
Si ton cimetière ne vaut pas une prière
Si ton rêve est une mouette empaillée

Comment peux-tu aimer la liberté ?

p 37
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C'est la beauté qui est acte de civilisation, non le fracas des armes......
Je ne veux ni crier avec les loups ni être insensible à la souffrance humaine. Je veux tremper ma plume dans l'encre généreuse et fraternelle, non dans l'ivresse du sang.
Les palmes, c'est pour bercer le visage de la terre ; les rameaux d'olivier, c'est pour apaiser sa douleur. Ah ! Si cette belle neige pouvait laver toutes la laideur sur la face du monde ! Je sais, les poètes ont la tête dans les nuages. Mais qui leur dénie le droit d'aimer... les merveilleux nuages ?
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L'importance d'une parole ne réside pas dans la puissance de son cri mais dans la hauteur du silence qu'elle impose.
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Je ne veux ni crier avec les loups, ni être insensible à la souffrance humaine. Je veux tremper ma plume dans l'encre généreuse et fraternelle, non dans l'ivresse du sang"
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Tahar Bekri
Aimer la pierre abandonné sur le chemin



Aimer la pierre abandonné sur le chemin
Depuis la nuit des temps
Le coquelicot fragile
Loin des bottes des conquérants
Le bouleau qui attend le printemps
Des ailes d’un cheval ailé aimant
Pousseront à la montagne endormie
Ou les cendres d’un volcan
Et si le printemps est en retard
Attends le bourgeon difficile
La neige sera promue
À la source où tu te désaltères
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La poésie a toujours été pour moi une leçon d'humanité. Sa beauté réside dans sa générosité, dans son refus de la laideur, de la haine, de la raison arbitraire. Comment un coeur de poète peut-il accepter tant de violence, tant d'injustice ?
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J’ai cueilli pour toi



J’ai cueilli pour toi
Des jardins de roses
Aux pétales de lumière
Les fragrances diffuses
Dans les demeures d’attache
Cette treille grimpante dans le jalon
De tes bras pour consoler mes murs
Diras-tu aux hirondelles
Toutes ces années apprivoisées
Comme des ratures renouvelées
Je ne suis pas un nuage d’été
À l’errance facile
Mais le ciel lourd de ses pluies
Amant des automnes raffermis
La semence qui lève
Dans la terre noircie
Pour les meilleurs épis
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Que veut-on ? Que les Palestiniens disparaissent de la carte comme les Indiens de l’Amazonie, ou les anciens Américains ?
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« Comment aurais-je pu imaginer que les Palestiniens vivent réfugiés dans leur propre ville ? »
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Comment peuvent-ils promettre
Le paradis là-haut
Quand ils couvrent
Ici-bas les femmes de suie

Nuls éclats de rose
Sur leurs joues
Mais la giclure du sang meurtri
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Et l’écluse
ouverte aux flots de l’intense
Éclats rompus aux rivages des saisons
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Dans la pénombre des océans



Dans la pénombre des océans
Où finit la terre
Loin de toi ma geôlière
J’écoutais Haendel
Son Tremblement de terre de Rome
Comme granit dans la démesure de la fissure
L’île de Groix en face
Où Bourguiba faisait surface
Barbe généreuse et yeux perçants
Où le phare balayait la mer
Ses signaux verts battaient la nuit plaintive
Je ne savais si les airs du hautbois
Suppliaient l’océan d’être plus clément
Ou si les vagues frappant les rochers
Libéraient la falaise des bunkers de brume
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Si on t'impose l'obscurité
Résiste
En t'imaginant un tournesol

Chaque jour se lèvera
Grandi de tes pétales

Pour éclairer ta lampe
Une goutte d'huile suffit
Elle vaut plus qu'une mine d'or

Mais qui voit la souffrance
De la flamme
Quand elle se consume
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Si tu es loin de chez toi
Habite les quatre vents
Comme un pollen

Ne hurle pas à la lune

Sa beauté
Suffit pour apaiser ta douleur

Ne médis pas l’obstacle
Dressé pour enfreindre ta marche

Méprise-le en élevant
Ton pas plus haut que celui du
funambule
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Se posent
les merles
sur les rebords de leurs chants courbes
les puits miroitent sous mon visage ému
les dorures safranées et la plume noire
je chasse l'oripeau du mirage rajeuni

Mis au rebut sur les bordures, le saule
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Rivière

Rivière emportée par les vœux de la source
Séparée de toi-même poussée toujours devant
Tu réunis eaux douces et bois morts
Choisis-tu ta course
Ou dois-tu te plier aux chutes et aux versants

As-tu besoin de tous ces ponts
Pour joindre les rives
Traverser forêts et champs
Tant de bruyère suffit-elle pour consoler
Les demeures quittées depuis longtemps

As-tu hâte d'être dans les bras de la mer
Chargée des modestes présents
Pourtant il faudra battre les torrents
Ton cœur radeau ultime
Pour triompher de la boue au fond

Le voyage jamais reposé des années
Tu laisses derrière toi chênes et vallons
Le passé vivace arraché aux solitudes
La réminiscence peuplée d'ombres
Les berges inondées et fertiles

Rivière ouverte au passage des vents
Accompagnée des chants des rameurs
Réveillé par les paysages qui défilent
As-tu séduit les merles pour le départ
Ou rassurer le soleil qui se couche à l'horizon
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