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3.78/5 (sur 53 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Dacca , le 08/10/1975
Biographie :

Tahmima Anam est née à Dacca, au Bangladesh, et a grandi à Paris, New York et Bangkok.

Elle vient d’une famille d’écrivains : son grand-père était un célèbre satiriste politique, son père est rédacteur en chef d’un des plus grands quotidiens anglais du Bangladesh, The Daily Star.

Tahmima Anam a passé un doctorat en anthropologie sociale à l’Université de Harvard et ses articles ont été publiés dans le magazine Granta, The Guardian et le New York Times. Elle est actuellement assistante de rédaction au New Statesman.

Une vie de choix (A Golden Age) (2007) est son premier roman.

Source : www.les-deux-terres.com
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Hay Festival A une époque de turbulences internationales et d'insécurité ; une époque où le monde voit des migrations de personnes échapper aux terreurs immédiates de la guerre et aux perturbations du changement climatique ; à l'heure des identités multiples et fluides, Tahmima Anam, la romancière du Bangladesh, interroge la notion de frontières nationales. Où tracez-vous la ligne? Elle ré-imagine les murs et les postes de contrôle comme des lieux d'accueil et de refuge. Une partie de notre série 30 reformations au Hay Festival 2017.


Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Je le crois pas, je le laisse dire – qu’est-ce qui reste aux vieux, sinon les oreilles des jeunes ?
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Treize. Ce bréchet brisé qu’était son pays avait treize ans. Pas très vieux, à première vue, mais au cours de cette période, on avait vu et revu les blindés défiler. On avait élu et nommé des dirigeants. Assassiné deux présidents. A ses débuts, le pays avait commencé à se cannibaliser lui-même, tuant les paysans du Sud, noyant des villages pour installer des barrages, rasant les vieux arbres de la forêt de Modhupur. Un pays en action : prompt à se mettre en colère, prompt à s’autodétruire.
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Le jour de la fête de l'Indépendance, Maya alluma la télévision et vit le Dictateur déposer des gerbes au Shaheed Minar, le monument aux martyrs. Il avait une petite tête sombre et de larges épaules bardées de décorations militaires. Le mois précédent il avait tenté de changer le nom du pays en république islamique du Bangladesh. Et, avant cela, il avait acheté deux Rolls-Royce, une pour lui, une autre pour sa maîtresse.
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Cachée par son sari, Mrs Chowdhury portait un anneau en or qui retenait les clés des armoires et autres verrous de la maison : celle du cellier pour le sucre et l'huile, celle du portail d'entrée, celle de derrière, celle du salon (toujours fermé à double tour, fauteuils recouverts de draps, sauf pour les grandes occasions), celle de la glacière, et surtout celle du coffre à bijoux, scellé à son almirah en fer, la plus solide des armoires que possédait Mrs Chowdhury.
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Lentement, la ville s’adapta à l’occupation. Comme elle s’adapta à la présence des soldats en faction au coin des rues, à leurs uniformes empesés, à leurs visages pâles et grimaçants. La ville s’adapta aux tanks, lourdement installés au milieu des routes, et aux check points où des soldats inspectaient les voitures, aboyaient des ordres à des conducteurs qui hochaient la tête et agitaient les bras pour assurer de leur innocence. La ville s’adapta aussi au silence, car il n’y avait plus ni discours, ni défilés, ni manifestations ; rien qu’un calme immobile et angoissant, interrompu deux fois par jour par la sirène du couvre-feu.
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1971 Décembre

Huit jours après la fin de la guerre, Sohail Haque est planté au beau milieu d'un champ de moutarde fanée. Les pétales de la fleur de moutarde séchés au point de tomber en poussière, lui chatouillent les narine et lui rappellent le fumet de la viande, à laquelle il n'a pas goûté depuis des mois. Craquements d'herbes qui gémissent sous ses pas; au-dessus de sa tête, l’œil d'un soleil d'hiver sous sa paupière lourde. Il y a des jours qu'il marche vers le sud, qu'il suit le ruban gris de la route menant à la ville. D'un village à l'autre, tous abandonnés, il s'est nourri de feuilles de bananier, désaltéré dans des mares, embrassant la surface de l'eau et filtrant la mousse entre ses dents. Le troisième jour, un paysan lui a dit que la guerre était finie.
Maintenant, sur le chemin du retour, il s'essaie à prononcer le nom du pays, Bangladesh.
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La bouse sent la rose à côté des excréments humains. Nous régnons sur le monde, mais notre merde sent plus mauvais que celle de n'importe quel animal. Il nous a fallu des cerveaux, des cerveaux puissants, rien que pour trouver le moyen de cacher notre propre puanteur.
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Au loin, il aperçoit une tache dans la plaine.
Une caserne. Il en fait le tour, la main moite serrée sur la crosse de son fusil. Pas un bruit, aucun mouvement. Il s'approche, marchant baissé, le corps rompu aux attitudes martiales, prêt à bondir, jetant des regards furtifs aux limites de son champ de vision, prêt à tirer, le doigt sur la détente. Mais le bâtiment est abandonné.
L'armée en retraite a laissé des traces. Les meubles sentent le tabac, les uniformes pendent encore aux cordes à linge. Il trouve leurs assiettes bien empilées dans un coin, et leurs chaussures, tournées à l'opposé de La Mecque. Des tapis de prière. Il les renifle : un mélange de savon, de craie et de cirage.
Sur le mur de la salle de bains, quelqu'un a écrit Punjab meri Ma. "Punjab, ma mère." Comme ces soldats ont dû haïr le Bengale, se dit-il, haïr ce qu'ils devaient endurer, les pieds qui s'enfonçaient dans la boue, l'air qui se refermait sur eux comme la main d'un criminel, les moustiques, les pluies battantes ininterrompues, la nourriture qui leur donnait la chiasse et les laissait sans forces, déshydratés.
Sohail se demande à présent s'il aurait dû garder un peu de pitié pour ces hommes. Il sent le Sohail d'avant, le géographe pas encore endurci par la guérilla, remuer au fond de lui. C'est dans cette humeur clémente qu'il décide de s'étendre sur une des couchettes avec une cigarette à moitié consumée. C'est cet homme au cœur tendre qui le pousse à explorer la pièce derrière le magasin de munitions. Qui fait coulisser la lourde porte métallique, cherche à tâtons l'interrupteur. Et c'est à cet homme-là que s'offre une vision qui continuera de lui glacer les sangs pour le restant de sa vie.
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Il s’appelait Mo. Il ressemblait à bon nombre d’enfants des rues que j’avais vus vendre des fleurs ou de petits paquets de pop-corn carrés à Dhaka. Ils vous sourient comme si une maison avec air conditionné et train électrique les attendait le soir. Même lorsqu’ils mendient, c’est avec des yeux rieurs, détenteurs d’un secret qu’eux seuls connaissent, à savoir que s’ils pleurent, s’ils ont l’air malheureux ou s’ils montrent quelque chose de leur misère, qui vous serait insupportable, vous partirez sans même leur donner le moindre taka. Mo avait la tête de l’un de ces gamins habitués à se rendre tellement amicaux et indispensables que quiconque leur donnait un peu de nourriture ou d’argent arrivait à la conclusion qu’il était plus simple de continuer à leur en donner plutôt que de se débarrasser d’eux. Je ne savais rien de lui, mais je savais au moins ça : sa gentillesse n’était que de façade, et elle masquait une dizaine d’années de choses terribles que j’ignorerais toujours.
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Il lui confie que c'est la chose la plus importante qui lui soit arrivée. Il a découvert quelque chose, quelque chose qui explique tout. Ne veut-elle pas savoir ce que c'est ? N'est-elle pas curieuse ? Il est pâle, la peau de son visage est tendue. Elle voit que la mort rôde en lui, cette mort dont il a été si proche pendant la guerre, lui et la mort dans un étroit couloir. Maintenant c'est comme une ecchymose qui ne veut pas guérir. Il presse son visage près du sien et elle se rend compte que, cette chose dont il parle, c'est ce qui empêche l'ecchymose de s'étendre de sa joue à ses os et de ses os à son sang.
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