Tammara Webber

-Tu sais, quand je vous observais, tous les deux, j'avais l'impression que tu faisais partie des meubles, pour lui. T'avais beau être à côté de lui et lui tenir la main, il ne te voyait pas.
Je ne me souvenais même plus du nombre de fois où j'avais ressenti ça, quand j'étais avec Kennedy.
-Je ne voulais pas que tu aies de la peine, mais je ne pouvais pas m'empêcher de souhaiter que tu te sépares de lui. Et je devais me répéter sans cesse que, de toute façon, même si un jour vous n'étiez plus ensemble, je ne pourrais pas t'avoir. Et puis tu n'es pas venue le jour du partiel - ni au cours suivant, ni au suivant. J'ai commencé à m'inquiéter. Ton copain a continuer à venir, et il est resté plutôt réservé au départ. Mais avant la fin de la semaine, des filles flirtaient avec lui avant d'entrer dans l'amphi, et à la façon dont il réagissait, j'ai compris ce qui était arrivé. J'étais persuadé que tu avais laissé tomber le cours, et même si c'était égoïste de ma part, j'étais hyper content. Sans m'en rendre compte, j'ai commencée à te chercher partout sur le campus.

-Dis donc, t'as combien de jobs, au juste? Serveur, Maître Yoda de l'autodéfense, réparateur en tout genre, agent de stationnement - eh, ça veut dire que c'est toi qui m'as mis une prune au printemps dernier pour m'être garée en double file pendant deux misérables minutes le temps de courir rendre un bouquin à la bibliothèque?
Ses épaules se relâchèrent d'un cran en voyant que je le taquinais, et je fus récompensée par son fameux sourire indéfinissable.

Dernier paragraphe du livre, Remerciements de l'auteur :

« Pour celles qui se retrouvent dans l’histoire racontée ici : si vous n’avez pas encore parlé, faites-le. Même si cela fait des mois, des années, des décennies. Confiez-vous à quelqu’un. On garde le silence pour la simple et bonne raison qu’on endosse une responsabilité qui n’aurait pas dû être la nôtre au départ ; sans compter la honte, qui n’est jamais bien loin. Pardonnez-vous pour une chose dont vous n’êtes pas et n’avez jamais été coupable. Si vous vous êtes fait agresser, ce n’est pas parce que vous avez pris la mauvaise décision, que vous avez fait confiance à la mauvaise personne, que vous vous êtes sentie trop faible physiquement ou trop tétanisée par la peur. Ce n’est pas votre faute, et ça ne le sera jamais.
Si c’est possible, faites-vous aider par un professionnel. Dans toutes les facs, il y a des conseillers à la disposition des étudiants – et ce que vous leur direz restera toujours confidentiel. Il existe aussi des numéros gratuits, et de plus en plus de forums sur Internet, qui vous aideront à libérer votre parole. »

Quand tu es passé devant moi, ça a eu l'air de te surprendre un peu, mais de te faire plaisir. Contrairement aux autres, tu ne trouvais pas normal que le premier type venu te tienne la porte. Tu m'as souri et gentiment remercié, et c'est là que j'ai vraiment fondu.

Ecoute, les mecs, c'est l'équivalent humain des chiens. Les femmes savent ça depuis la nuit des temps. Les mecs n'ont pas envie qu'on leur coure après, ce sont eux, les chasseurs. Alors si tu veux en attraper un, il faut que tu fasses en sorte que ce soit lui qui te coure après.

Jacqueline, c'est exactement le genre de chose que les femmes doivent pouvoir se dire ! J'en ai rien à foutre s'il était bourré.

 Jacqueline,

Ne me parlez plus de faire le saut de l’ange, s’il vous plaît. Avez-vous seulement idée de la catastrophe que ce serait pour ma carrière de tuteur ?? À défaut d’autre chose, pensez aux conséquences que votre acte désespéré aurait sur ma réputation. 
À chaque tutorat, je distribue une fiche d’exercices aux étudiants. Je vous envoie en pièce jointe celles des trois dernières semaines. Servez-vous-en pour vous guider, ou bien faites les exercices et renvoyez-les-moi, pour que je puisse voir où ça coince et vous aider.
En fait, je suis un cursus d’ingénieur, mais on nous oblige à prendre éco en option. Pour autant, je trouve que tout le monde devrait en faire : c’est un très bon point de départ pour comprendre comment l’argent, la politique et le commerce s’associent pour engendrer cet énorme chaos qu’est notre système économique.
LM

P-S : Comment ça s’est passé pour vos élèves au concours ? Et sinon, je ne veux pas dire, mais votre ex m’a tout l’air d’être un crétin. 

En prime, je savais maintenant ce qu'Erin voulait dire, quand elle parlait d'abdos donnant envie d'être léchés. 

Il emprisonna une de mes mains dans la sienne et je posai l'autre sur sa joue, en me demandant par quel miracle ses yeux pouvaient être d'un bleu aussi glacial et en même temps me réchauffer jusqu'au plus profond de mon âme.

En quelques secondes, j'avais laissé derrière moi une petite ville dont le seul intérêt était un grand centre commercial. Chaque kilomètre parcouru m'éloignait de Kennedy. Et me rapprochait de Lucas. Cela m'interpella de penser que Lucas était la personne vers qui j'allais ; mais depuis le soir de notre rencontre, il avait été un refuge pour moi.

(SMS)

Erin : T’as toujours ton gobelet de café ?
Moi : Oui, pourquoi ?
Erin : Enlève la manchette en carton.
Moi : J’y crois pas !!!
Erin : Son numéro ?
Moi : Comment t’as su ??
Erin : Parce que je sais tout, tu sais bien. ;) Non, en fait, je me suis demandé pourquoi il avait écrit sur ton gobelet puisqu’il a préparé lui-même ta boisson. 

Et Lucas me raconta comment Francis en était venu à s’incruster chez lui.
— Figure-toi qu’il s’est pointé à ma porte un soir, et qu’il a miaulé jusqu’à ce que je le laisse entrer. Ensuite, il a fait la sieste sur le canapé pendant une heure, et il s’est remis à miauler jusqu’à ce que je le fasse sortir. C’est devenu un rituel, et chaque fois, il restait un peu plus longtemps. Et puis, un jour, je me suis rendu compte qu’il avait emménagé. En clair, je suis tombé sur le squatteur le plus gonflé de la terre.

- Mademoiselle Wallace, vous êtes pleine de contradictions.
Je levai un sourcil malicieux.
- Je suis une fille. Ça fait partie du contrat, monsieur Maxfield.

Maman disait toujours que Papi était un homme plein de bon sens.
— Il est comme ton père. Ils voient le monde en noir et blanc.
— Pourquoi ils s’entendent pas, alors ?
— Ils ne sont pas vraiment fâchés, c’est juste qu’ils ne sont pas d’accord sur ce qui doit être noir et ce qui doit être blanc. C’est pour ça qu’ils se chamaillent tout le temps. 

Je n'en savais pas beaucoup sur ce garçon, mais s'il y avait bien une chose dont j'étais certaine, c'était qu'avec lui, j'étais en sécurité.

- Euh, tu nous fais quoi, là ? se moqua-t-elle avec un air méprisant. On t’a jamais dit que cracher ses poumons en public, c’était pas hyper sexy ? Mais j’dis ça, j’dis rien.
Je piquai un fard, mais aussitôt Benji s’exclama par-dessus ma tête :
- Mouais, et tu sais que donner à la moitié de l’amphi, tous les lundis matin, la preuve par A + B que t’es une pouffiasse et une ivrogne, c’est pas hyper sexy non plus ? Mais j’dis ça, j’dis rien…

Le ton grave de savoir s'accentuait encore dans la pénombre. Ses secrets étaient tellement lourds à porter, je n'arrivais même pas à concevoir comment il faisait pour survivre, jour après jour, sans jamais partager.

ce fardeau.

"L'amour n'est pas l'absence de logique
Mais une logique arrangée et réarrangé
Sans cesse remodelée
Pour épouser les contours du cœur"

— Euh, tu nous fais quoi, là ? se moqua-t-elle avec un air méprisant. On t’a jamais dit que cracher ses poumons en public, c’était pas hyper sexy ? Mais j’dis ça, j’dis rien.
Je piquai un fard, mais aussitôt Benji s’exclama par-dessus ma tête :
— Mouais, et tu sais que donner à la moitié de l’amphi, tous les lundis matin, la preuve par A + B que t’es une pouffiasse et une ivrogne, c’est pas hyper sexy non plus ? Mais j’dis ça, j’dis rien…

C'était bien beau de se réveiller et de présenter ses excuses ; mais parfois, c'était trop tard.