Citations de Tamora Pierce (51)
(…) tu ne seras heureuse que lorsque tu sauras t’accepter comme tu es.
~ Coram à Alanna, page 158
- Tu crois que je suis prêt ? lui demanda-t-elle d’une toute petite voix.
- Mon opinion importe peu. La seule manière de gagner, pour toi, c’est d’être toi-même convaincu que tu es prêt.
Ce que je peux faire, ou ne pas faire… quelle importance?
— Mais ils ne sont plus, constata Alanna, troublée. Être mort n’aide personne.
— Cela dépend de la façon dont on est mort, objecta Liam qui venait de se joindre à elles. Si ta mort est vaine, c’est une chose. Par son exemple, Kalasin a réveillé la conscience d’un tas de gens qui pensaient que l’on pouvait flouer les K’mir en toute impunité. La mère et le frère de Buri ont permis à Kalasin de dire pourquoi elle se tuait.
— La mort, c’est la mort, répliqua Alanna. Tu ne peux rien faire depuis une tombe, Liam !
- As-tu jamais remarqué que, lorsque tu essaies d'occulter une part de toi-même, les choses se déroulent de telle façon que tu as besoin de cette part-là plus que toute autre ?
(Alanna à Coram)
- Tu es une créature terrifiante, l'admonesta la Voix avec solennité. Tu n'occupes pas la place qui te revient dans la tente de ton père, et ne laisses pas les hommes décider pour toi. Tu montes à cheval comme un homme, tu combats comme un homme, et tu penses comme un homme...
- Je pense comme un être humain, s'emporta-t-elle. Les hommes ne pensent pas différemment des femmes, ils font simplement étalage tout haut de leur capacité à le faire.
- Tu aimes être occupé, n'est-ce pas, écuyer Alan ? s'enquit le duc.
- Je n'aime pas perdre mon temps. Est-ce la même chose ?
- Il y a des choses plus importantes que la naissance. A quoi te servira un mari bien né quand tu auras ton bouclier ?
- Aucun mari ne me servira à quoi que ce soit. Je n'ai pas l'intention de me marier, et encore moins de tomber amoureuse.
- C'est ce que tu dis aujourd'hui. Je suis patient ma fille. J'attendrai des années s'il le faut. Et je ne te reparlerai plus de cela. Je voulais seulement que tu saches que je suis tout à toi, conclut-il en souriant.
- Tu ne l'as pas tué, commença le chevalier. Lui, il l'aurait fait, mais toi, tu ne l'as pas tué.
Alanna avait mal au bras. Elle n'avait pas encore eu le temps d'user de ses pouvoirs pour se soigner. La douleur la rendit laconique.
- Et alors ? Il était stupide. Si je devais tuer tous les imbéciles, je n'aurais même plus le temps de dormir.
- La chambre n'est qu'une pièce, ajouta la déesse en se relevant, et tu y entreras quand le moment sera venu. Le duc Roger n'est qu'un homme, en dépit de l'usage qu'il fait de la sorcellerie. On peut l'affronter, et le vaincre. Mais toi, ma fille, apprends à aimer. Il t'est échu un chemin difficile. L'amour le rendra plu aisé. Bien des choses dépendent de toi, Alanna de Trebond. Ne me déçois pas !
- Tu auras remarqué que mes amis m'appellent Jonathan, ou Jon, ajouta-t-il en posant sa main sur l'épaule d'Alanna.
- Et suis-je votre ami, Votre Altesse ? demanda Alanna en levant les yeux vers lui, sans être certaine de bien comprendre.
- J'en suis persuadé, lui dit-il doucement. J'aimerais que tu le sois.
Il lui tendit la main, qu'elle serra.
- Alors je le suis, Jonathan.
- Ils t'appellent "Majesté"? demanda-t-elle, choquée.
- Pourquoi pas ? Je suis le roi ici, plus roi que celui installé tout en haut de la colline. Mes gens ne lui accorderaient pas un regard, mais ils exaucent mes moindres souhaits.
- J'imagine, dit-elle, dubitative.
George déverrouilla une solide porte.
- Tu es écervelé, jeune Alan, mais tu es poli.
Une cloche qui tintait dans une tour surplombant l’aile des pages réveilla Alanna à l’aube. Elle plongea son visage dans l’eau froide en bougonnant. Encore épuisée de sa chevauchée de cinq jours, elle aurait bien voulu pour une fois faire la grasse matinée.
Gary, bien réveillé et d’une jovialité qui lui parut insolente, vint la chercher alors qu’elle finissait à peine de s’habiller. Alanna, qui avait horreur de prendre un petit déjeuner et se serait contentée d’une pomme, se retrouva devant une assiette débordante servie par Gary.
– Mange, lui conseilla-t-il, tu vas avoir besoin de toutes tes forces.
La cloche tinta de nouveau. Les pages se hâtèrent pour assister à leurs premières leçons de la journée. Alanna courait pour rester à la hauteur de son mentor.
– Première leçon : lecture et écriture, lui expliqua-t-il.
– Mais je sais déjà lire et écrire ! protesta Alanna.
– Ah bon ? Bien. Tu n’as pas idée du nombre d’enfants de nobles qui l’ignorent. Ne t’inquiète pas, jeune Trébond, ajouta-t-il avec un sourire qui lui illumina son visage, je suis sûr que les professeurs te trouveront une occupation.
Mourir pour des choses importantes, c'est mieux que de vivre sans prendre de risques.
Bon nombre de jeunes nobles, en particulier ceux qui ne connaissaient pas très bien Alanna, ne savaient trop que penser de deux femmes avec des épées, l'une d'elles étant de surcroît une étrangère. Leur attitude se transforma très vite en respect pour Buri, et en crainte envers Alanna.
- C'est pas mal, dit-il enfin. Mais ça n'a pas l'air pratique.
Le comprendrait-elle jamais ?
- Ce n'est pas censé être pratique. C'est une robe. Une robe qui fait qu'on se sent belle quand on la porte.
- Se sentir beau n'a jamais fait gagner un combat, rétorqua-t-il, ses yeux d'un indéchiffrable gris pâle.
(Alanna et Liam).
Les contes de fées sont importants (…). Les légendes nous apprennent des choses et guident les chercheurs dans leur quête de la connaissance de l'Histoire.
- (…) L'hiver était mauvais pour le village, avec une famine et un grand froid. Un prêtre itinérant avait convaincu les habitants que s'ils se « purifiaient » eux-mêmes, c'est-à-dire s'ils tuaient leur sorcière, son dieu remplirait leurs greniers de nourriture.
- J'ai vu pareilles choses. Les gens n'ont plus de cervelle quand ils ont faim.
As-tu jamais remarqué que, lorsque tu essaies d'occulter une part de toi-même, les choses se déroulent de telle façon que tu as besoin de cette part-là plus que de toute autre ?
Il n'existait pas de sort précis pour ce qu'elle avait en tête, mais elle était déterminée à ne pas s'avouer vaincue pour autant. Si la volonté d'accomplir l'impossible représentait la plus grande partie de toute magie, il lui suffisait de demander à la terre ce qu'elle désirait. Et ce fut ainsi qu'elle agit.