Les enquêtes de l'impossible est une série qui mêle enquête et fantastique, écrite par l'autrice italienne Licia Troisi. La traductrice, Isabelle Enderlein vous en dit quelques mots.
Retrouvez le résumé du roman sur notre site internet : https://www.rageot.fr/livre/les-enquetes-de-limpossible-une-amie-sauver-9782700276848
Un ouvrage parrainé par Europe créative.
- Je n'ai jamais su où aller...., murmura-t-elle.
- C'est l'essence de la recherche que tu as décidé de faire. Si on ne se sent pas perdu, on n'est pas en mesure de trouver son chemin...
Tu as peur de vivre! Chaque fois que tu te rends sur le champ de bataille, tu espères inconsciemment recevoir un coup d'épée qui te délivrera de la responsabilité de ta vie. Qu'est-ce que tu crois, qu'il faut du courage pour mourir? Mourir est facile. C'est vivre qui demande du courage. Tu es lâche, Nihal.
On passe sa vie à se fuir soi-même. C'est comme ça.
- Tu veux savoir la vérité ? La vérité, c'est que les gens se lassent vite de la paix. Quand les vieux ennemis ont été abattus, il leur en faut de nouveaux, et les périodes de paix n'ont qu'un seul but : préparer un nouveau bain de sang."
Toute petite déjà, Nihal fréquentait la bande des garçons avec qui elle arpentait Salazar en fomentant d’innombrables sales coups. Et si, au début, elle avait été accueillie avec une certaine méfiance, parce qu’elle tait une fille et parce qu’elle avait un aspect pour le moins étrange, il ne lui avait pas fallu longtemps pour se faire accepter. Quelques duels avaient suffi pour démontrer que pour l’exubérance, bien qu’elle appartînt au sexe féminin, elle n’avait rien à envier aux autres membres du clan.
Dès lors qu’elle fut admise, sa cote ne cessa d’augmenter. Les garçons l’admiraient ; et lorsqu’elle battit Barod, le chef, en combat singulier à l’épée, ils se mirent carrément à l’idolâtrer et l’élirent chef de la bande.
- Pourquoi tu ne dis pas ce que tu penses, pour une fois ? hurla-t-il. Pourquoi ne te mets-tu pas en colère, pourquoi tu ne cries pas ? Fais quelque chose, nom d'un chien ! Dis moi que tu ne veux pas que je m'en aille ! Prouve moi que tu es encore une personne, et pas juste une épée !
- Apprécie la vie, Nihal, et tu sauras pourquoi tu combats.
Dans un moment de confiance particulière, elle lui avoua qu'elle était amoureuse depuis longtemps d'un homme extraordinaire, qui l'apercevait à peine.
Laio accueillit la nouvelle avec perplexité:
- Si cela te rend heureuse... Moi, l'amour ne m'intéresse pas du tout. Les femmes ne savent que pleurnicher et minauder... En un mot, je ne leur trouve rien d'attirant.
- Vraiment? Je suis une femme, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué...
- Oui, mais tu es un guerrier. C'est différent.
Nihal ne sut pas si elle devait être flattée dans son âme de guerrier, ou offensée dans sa féminité.
- Sa blessure ne peut pas être guérie, dit-il doucement.
Nihal le gifla.
- Laïo est mon écuyer, il m'a sauvé la vie ! Il est mon ami ! Je ne peux pas tolérer qu'il meure !
Sennar ne broncha pas et regarda ailleurs.
- Tu dois agir ! reprit-elle, encore plus en colère. Tu n'as pas le droit de le laisser mourir ! Tant qu'il respire, tu dois le soigner !
- Je le voudrais de tout mon coeur, mais plus je récite de formules, plus je sens que sa vie s'en va. C'est comme essayer d'arrêter un fleuve avec les mains.
Nihal se mit à pleurer.
- Non... je ne veux pas..., murmura-t-elle d'une voix qui ne semblait plus la sienne.
- Les gens pensent à tort que la vie est une longue ligne droite. La vie est un cercle, un maudit cercle qui tourne en rond. A la fin, tu te retrouve exactement a ton point de départ .