Au Moyen-Age, et plus tard encore, on supposait qu'un homme condamné à la pendaison éjaculait au moment de rendre son dernier soupir...
Aucune observation scientifique n'a permis de le vérifier.
Considérer l'avortement comme un geste criminel revient, si l'on pousse plus loin la réflexion, à considérer une branlette comme un génocide et la fellation comme de l'anthropophagie !
Notre langue, réputée difficile à apprendre, fait régulièrement l'objet de débats souvent passionnés. Certains voudraient la voir transformée de fond en comble (dans son orthographe en particulier), quand d'autres souhaiteraient qu'elle reste (restât, pour etre puriste!) figée a l'epoque d'une imaginaire "perfection"... Loin de ces attitudes excessives, j'avouerais, simplement, que je l'aime telle qu'elle est, jusque dans les erreurs, et les errements, que l'on peut faire avec elle.
Bien des femmes, on le sait, n'apprécient guère (voire pas du tout) la fellation. Mais combien d'hommes oseraient admettre qu'elle est sans doute pour eux la quintessence du plaisir, en ce qu'elle représente un hommage entier rendu au symbole de leur supposé pouvoir?
On ne parle guère de ces termes obsolètes qui s'en vont doucement. Comme ces malades que l'on dit perdus, ils sont encore près de nous ( on les trouve souvent dans les dictionnaires récents), mais pour combien de temps? Seraient-ils devenus inutiles, comme le laisserait penser une vision instrumentaliste du langage?
Sève, nectar, onction... Le sperme ainsi glorifié confère à la relation sexuelle un caractère quasi religieux.
Citation de Sarane Alexandrian dans "Doctrinal des jouissances amoureuses" : "La fellation complète, avec ingestion de sperme, est un acte de communion religieuse" (L'Eglise n'approuverait guère un tel rapprochement !)