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Citations de Tim Corey (25)


Cela commença tout d’abord par un mal de tête effroyable, qui s’estompa aussitôt que je tentai de me retourner. Une douleur lancinante me paralysa le bas du dos, un peu comme si j’avais dormi depuis quinze jours dans de mauvaises conditions. Je tentai de remonter la couverture sur mes jambes, mais je ne la trouvai pas. Je tâtai ce qui aurait dû être mon matelas, et je constatai que j’étais étendu sur le sol.
Vint ensuite la désagréable impression de ne pas être à ma place. Comment avais-je pu tomber du lit sans m’en apercevoir ? Je me redressai, puis, assis sur le sol, je tentai de prendre appui sur le rebord du lit pour me mettre debout. Je ne trouvai pas ce foutu rebord. J’avais dû tomber et rouler sur le sol. Je me frottai la tête, conscient que j’avais peut-être un peu trop abusé de l’alcool lors de la soirée de la veille. Mais de là à ne pas me sentir tomber du lit ! Je ne me félicitais pas de cette beuverie, et me dis en mon for intérieur : « Adam Brockner, ça t’apprendra à picoler comme un trou. Tu feras attention la prochaine fois ! »
Je tournai la tête pour apercevoir l’heure, mais je n’arrivai pas à distinguer les chiffres lumineux de mon radio-réveil. Peut-être avais-je entraîné celui-ci dans ma chute ? Si c’était le cas, je craignais qu’il ne fonctionne plus. Je regardai de l’autre côté et aperçus la lumière du jour qui filtrait à travers les volets. Au moins le jour s’était-il levé et avais-je une petite indication supplémentaire. De toute manière, il fallait que je me lève. Je me mis debout et fis quelques pas mal assurés. L’effet de l’alcool bu la veille, sûrement. C’est à ce moment qu’un détail me frappa : la fenêtre paraissait être placée très bas dans le mur, trop bas d’ailleurs. En tout cas, plus bas que je ne l’avais laissée hier soir. Je m’avançai en titubant. J’avais l’impression que le sang me montait à la tête, la douleur s’étant amplifiée depuis que je m’étais relevé. J’avançai la main vers la poignée de la fenêtre et en tâtai le montant sans trouver cette fameuse poignée. Je finis par la saisir bien plus bas, elle aussi, puisque je dus me baisser. J’ouvris la fenêtre puis, machinalement, je saisis le loquet lui aussi placé plus bas, pour ouvrir les volets. Il résista, puis finit par céder, sans m’être rendu compte que j’avais dû pour cela l’ouvrir à l’envers. Le soleil m’éblouit et je dus fermer les yeux quelques instants. Je ne saisis pas l’importance du bouleversement tout de suite…
Je hurlai et me raccrochai tant bien que mal à la fenêtre. J’espérai simplement que la poignée tiendrait bon et que je ne tomberais pas dans la rue, m’écrasant ainsi lamentablement sur le trottoir. Mon cœur battait la chamade, et je ne pus lâcher la poignée. Je cherchai un moyen de revenir dans ma chambre, mais après quelques instants, je constatai que j’étais toujours à l’intérieur de celle-ci. J’avais paniqué en me voyant la tête à l’envers, plongé vers le sol, mais j’avais pourtant bien les pieds sur le plancher. Ou du moins sur le plafond…
Imaginez la peur panique qui vous saisit quand, ouvrant votre fenêtre, vous constatez qu’à la place d’un beau ciel bleu, au-dessus de votre tête, vous avez votre jardin, ainsi que la rue et les lampadaires plantés régulièrement tous les cinq mètres. Ne penseriez-vous pas comme moi que, par un malencontreux hasard, vous venez de trébucher et que vous vous retrouvez la tête à l’envers, prêt à faire le grand plongeon par la fenêtre de votre chambre ? Ce n’est qu’après quelques instants, et après avoir constaté que vous ne tombez pas, que le jardin est bien au-dessus de vous, et que vous vous tenez fermement debout sur le plafond, que vous arrêtez de crier.
Mais le plus effrayant, ce n’est pas le jardin au-dessus de votre tête. C’est le vide au-dessous. Car si ce qui était en dessous est maintenant au-dessus, l’inverse est aussi vrai : le ciel est maintenant sous vos pieds. Et c’est bien là le problème !
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Comme pour manifester son accord, une colonne de brume se répandit dans la pièce, sans toutefois qu’on puisse en distinguer la provenance. Il semblait qu'elle se fût matérialisée instantanément aux côtés de l'homme. La fumée se concentra pour finir par ressembler à une créature aux crocs acérés, tout à fait semblable à celle qui s'était chargée d'attaquer le musée.
— Eris, j'aimerais bien que tu prennes une autre forme, quand nous ne sommes que deux. Pas la peine de tenter de m'impressionner, tu sais que cela ne fonctionne pas avec moi.
La colonne se dissipa et une superbe créature de sexe féminin se tint à la place de l'immonde monstre qui se trouvait là quelques instants auparavant.
— Crois-tu vraiment que je cherche à t'impressionner, Ethans ? Oublies-tu qui je suis ?
— Je sais très bien qui tu es, Eris. Et même ton statut de déesse de la discorde ne t'accorde pas la suprématie sur moi.
— Méfie-toi, Ethans. Tout Lord que tu sois, méfie-toi qu'un jour la chance ne tourne.
— Seraient-ce des menaces ?
— Aucunement. Je te préviens, c'est tout. D'autres que moi, moins dévoués à la cause de l'Ombre, pourraient te jalouser et envier la place qui t'a été donnée.
— Si vous aviez été capables de récupérer ce qui fut vôtre un jour, je n'aurais jamais été nommé pour révéler l'Aube de l'Ombre. Et retrouver les pouvoirs et la place qui nous ont été pris autrefois.
— Ne t'en fais pas. Je suis de ton côté.
— Je l'espère bien.
La déesse tourna la tête et regarda la table, sur laquelle brillaient toujours trois symboles dorés.
— Tu as apporté la rune ? Qui comptes-tu réveiller ? Irmin ? Loki ?
— Ramener un dieu à la vie ? Non merci. Même si je dispose des pleins pouvoirs donnés par l'Ombre, je préfère me préserver des caractères belliqueux des dieux anciens. Je dis cela sans vouloir t'offusquer, bien sûr.
— Ne t'en fais pas, je ne le suis en aucun cas. Et je sais le caractère difficile de Loki.
— Pourtant ce serait parfait pour toi. Loki, dieu de la sournoiserie... et de la discorde. Tout comme toi. Vous êtes faits pour vous entendre.
— Ne crois pas cela. Mets en concurrence deux personnalités aux pouvoirs identiques, et tu risques d'obtenir des étincelles.
— Les sortes d'étincelles qui ont mené à votre perte il y a des siècles. L'arrogance des dieux et de certaines créatures surpuissantes ont poussé le royaume de l'Ombre vers sa déchéance, ne laissant que quelques miettes du mal sur terre, disséminées au creux de cerveaux malades d'humains psychopathes. Oh, bien sûr, ces dégénérés ont tenté de faire revivre l'Ombre... Hitler, Raspoutine, Pol Pot... De petits méprisables qui n'ont pas su exploiter les forces invincibles qui se cachaient ici.
— Tous n'ont pas été bercés dans les arcanes de l'Ombre.
— Exactement. C'est pourquoi je prends le relais. Si vous voulez revenir, retrouver le pouvoir et la force qui étaient vôtres, il va vous falloir m'obéir et collaborer. Pour cela je vais avoir besoin d'un peu d'aide très prochainement.
— C'est dans ce but que tu vas connecter la rune ?
— Oui. Je veux réveiller Jörmungand.
— Jörmungand ? On peut rêver plus discret.
— Ce n'est pas de la discrétion dont je vais avoir besoin, au contraire. C'est d'une force de frappe. Quelque chose qui fasse diversion. Et vite.
— Tu penses pouvoir le contrôler ?
— Tu mets mes capacités en doute ?
— Non, du tout. Mais une telle créature... ce n'est qu'une bête !
— Oui, et c'est justement ce qu'il me faut. Une bête irréfléchie, qui va piller, massacrer, sans aucun remords ni pensées. La force brute.
— Je souhaite que ton plan soit couronné de succès.
— Il le sera. Il ne nous manque plus que le triskell. C'est à cela que va me servir le serpent géant. Semer la panique auprès des personnes qui le détiennent.
— Il n'est plus au musée ?
— Non. Quand tu as failli à ta mission, en ne rapportant que l'Ankh, le triskell a été escamoté. Mais je sais par qui. Et je sais où il se trouve. Il sera ici, très bientôt. Je te le promets...
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— Ah, inspecteur, vous êtes là ?
— Non, répondit Vallandier, sans sourire.
Devant la tête ébahie de son collègue, il crut bon de reprendre :
— Oui, Pérétin, je viens d'arriver. Quoi de neuf ce matin ?
— Oh, rien, lui balança Pérétin en haussant les épaules.
— Eh ben, on commence bien la journée !
Il baissa la tête avant de reprendre :
— Ah mais, si. Dis-moi, je viens de croiser les époux Plantin, qui sortaient d'ici. Martine m'a dit qu'elle te les avait envoyés ?
— Ah oui, oui.
— Bah alors ?
— M'en souvenais plus.
— Ils viennent de partir. Faut consulter, Pérétin, ça s'arrange pas !
— Ils voulaient vous voir.
— Oui, je sais. Je leur avais dit que ce n'était pas la peine de se déplacer, qu'on les appellerait si on avait du nouveau dans l'enquête. Je comprends leur inquiétude, mais ce n'est pas en venant nous voir tous les jours qu'on va leur pondre des informations !
— Ah non, mais ils ne venaient pas pour ça.
— Ils sont venus pour quoi, alors ? demanda l'inspecteur, interdit.
— Ils veulent qu'on arrête l'enquête, dit simplement Pérétin sans s'émouvoir.
— Quoi ?
— Oui, ils ont dit que ce n'était plus la peine.
— Comment ça, plus la peine ?
— Oui, c'est fini.
— Ce sera fini quand on aura le fin mot de l'histoire, mais pas avant ! Leur fils est rentré ?
— Oui, apparemment.
— Apparemment ? Tu ne les as pas reçus dans ton bureau ?
— Si si.
— Bah alors ? Ils ne sont quand même pas juste venus pour te dire d'arrêter les recherches ?
L'inspecteur montait le ton, et la pression dans le bureau faisait de même.
— Oui, enfin... ils ont dit que leur fils avait fait une fugue mais que c'était fini. Il était à la maison.
— Depuis quand ?
— Hier, je crois.
— Tu crois ? Dis donc, j'adore quand tu fais dans la précision comme ça ! C'est avec des affirmations de ce genre qu'on va bientôt conclure cette affaire. Il est rentré hier, alors ?
— Oui. C'est ce qu'ils ont affirmé.
— Et il va bien ?
— Oui, d'après ce qu'ils disent.
L'inspecteur n'en revenait pas. Il ne savait pas ce qui le surprenait le plus. Que cette disparition ne soit en réalité qu'une fugue, ou que son adjoint n'ait pas l'air plus informé que cela de la situation, alors qu'il venait juste d'en discuter avec les principaux intéressés. Il baissa les yeux, se prit la tête entre les mains et respira une grande goulée d'air frais. Il sentait que la journée allait être longue. Pérétin, de son côté, attendait patiemment que son supérieur reprenne la conversation, sûrement conscient que ses réponses évasives étaient à l'origine de l'énervement de son patron. Vallandier demanda :
— Mais... ils avaient l'air soulagés ?
— Oui, je dirais que oui.
— Ah bon, ça n'a pas l'air d'être aussi certain que cela.
— Non, c'est juste mon ressenti.
— Leur gamin est bien rentré ?
— Oui, enfin, ils n'ont pas l'air d'en être sûrs à cent pour cent.
— De quoi ?
— Que leur gamin soit là.
Vallandier se prit de nouveau la tête entre les mains. Il souffla un grand coup, et reprit :
— Ils ne sont pas sûrs à cent pour cent que le gamin soit rentré, ou alors ils ne sont pas sûrs que le gamin soit rentré à cent pour cent ?
L'incompréhension se lisait sur le visage de Pérétin. Tout du moins si l'on pouvait lire quelque chose sur ce visage, qui affichait fièrement un quotient intellectuel relativement bas.
— Euh... je vois pas la différence, patron, ajouta-t-il, comme pour confirmer les pensées de Vallandier.
Celui-ci soupira avant d'enchaîner :
— Est-ce qu'ils disent qu'il est rentré parce qu'il y a des signes dans la maison ? Son sac à dos dans sa chambre ? Des affaires qui ont bougé ? Mais ils ne l'ont pas vu personnellement. Donc pas sûrs à cent pour cent ?
— Bah...
— Ou est-ce que le gamin est bien rentré, qu'il est à la maison, mais pas rentré à cent pour cent ?
Devant la tête ahurie de Pérétin, Vallandier soupira de nouveau.
— Ça veut dire qu'il serait rentré mais avec... des morceaux en moins ?
— Mais c'est ce que je te demande, Pérétin ! Pourquoi tu me dis qu'ils n'ont pas l'air d'être sûrs à cent pour cent que leur fils soit revenu ?
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La grenouille bleue prit la parole :
— De toute manière, c’est moi qui ai gagné.
— Coâ ! s’exclamèrent toutes les autres grenouilles d’une seule voix.
— C’est elle qui l’a dit, déclara la grenouille bleue en pointant sa cuisse de grenouille sur Marie.
— Mais je n’ai rien dit de tel !
— Si. Vous avez dit que j’étais la meilleure.
— C’était une façon de parler.
— C’est trop tard. J’ai gagné et c’est tout.
— Coâ ? s’indignèrent les autres grenouilles.
— Mais de quoi parlez-vous, enfin ?
Une grenouille rose s’approcha de Marie, elle avait une voix nasillarde, un peu comme si elle se pinçait le nez. Mais bon, une grenouille, Marie savait bien que ça n'avait pas de nez... sauf.. sauf peut-être si c'était une grenouille à nez ! Ça devait bien exister, après tout. Marie secoua la tête pour sortir de la rêverie dans laquelle elle était encore une fois en train de s'enliser.
— De la course, bien sûr, de la course ! Vous ne lisez pas les journaux ?
— Si, répondit Marie en fronçant les sourcils. De temps en temps… (Même si ce n'était absolument pas vrai, elle espérait que les grenouilles ne s'en apercevraient pas).
— Alors vous avez dû entendre parler de la course de grenouilles ! La gagnante deviendra la grenouille favorite de sa Majesté.
— Sa Majesté ? Il y a bien longtemps qu’il n’y a plus de Majesté. Depuis au moins…
Marie réfléchit mais elle n’avait jamais été très bonne en histoire. Elle ne pouvait donc pas dire avec précision depuis quand il n’y avait plus de Majesté.
— Depuis très longtemps ! finit-elle pour conclure.
— Bien sûr que si, reprit la grenouille rose. Et c’est pour cela que nous faisons la course.
— Et j’ai gagné ! triompha la grenouille bleue.
— Coâ ? fulminèrent ensemble toutes les grenouilles.
— Écoutez, je ne sais pas de quoi vous parlez, mais cela ne me regarde pas.
— Vous l’avez déclarée vainqueur…
— Mais je n’ai rien fait du tout !
— Si, dit la grenouille bleue. Je suis la meilleure.
— Coâ ? crièrent encore une fois toutes les grenouilles.
— Non, je n’ai rien dit de tel, déclara Marie. Je ne vous ai même pas vues faire la course.
— Alors recommençons, proposa une grenouille verte à pois blancs, qui avait une voix énorme, beaucoup trop pour sa petite taille.
— Oui, firent les autres grenouilles.
— Coâ ? protesta la grenouille bleue. Il en est hors de question. C’est moi la meilleure.
— Non. C’est une bonne idée, ajouta Marie, qui souhaitait par dessus tout que la conversation ne s'envenime pas. Recommencez la course. Je vous regarderai. Ainsi, je pourrai dire qui de vous est la meilleure.
— Oui, elle a raison, confirma une grenouille jaune avec un fort accent belge (du moins c'est comme ça que Marie imaginait l'accent belge : comme une personne qui mangeait des frites bien chaudes et qui parlait en même temps).
Marie sourit. Elle aimait quand quelqu’un reconnaissait qu’elle avait raison. Même si ce quelqu’un en ce moment était une grenouille jaune. Mais la grenouille bleue n’était pas de cet avis.
— Je ne ferai pas la course. Je l’ai déjà gagnée !
— Eh bien tant pis, dit Marie. Nous la ferons sans vous.
— Non. On ne peut pas. Il faut dix grenouilles pour faire la course. Si la grenouille bleue ne fait pas la course, il faut que quelqu’un prenne sa place. Vous, par exemple.
— Mais je ne suis pas une grenouille !
Toutes les grenouilles se regardèrent, étonnées. Elles n'avaient pas l'air d'être si sûres que cela que Marie n'était pas une de leurs compatriotes.
— En vous mettant à quatre pattes, personne ne fera la différence ! lança une grenouille orange.
— Et d'ailleurs je trouve que vous ressemblez pourtant assez à une grenouille. Une grande grenouille, mais quand même !
— Ou un crapaud ! ajouta la grenouille jaune avec son accent belge.
Marie ne savait comment prendre la remarque. C'était la première fois qu'on lui disait qu'elle ressemblait à un crapaud. Elle préféra ne rien dire.
— Je ne peux quand même pas faire la course contre des grenouilles. Ce serait déloyal. Il faut que la grenouille bleue participe.
Celle-ci était dans son coin de lit, tournée par rapport aux autres, et faisait la tête, les cuisses (de grenouilles) croisées les unes sur les autres. Comment Marie pouvait-elle la décider à refaire la course ?
Soudain, une idée lui vint à l’esprit. Elle fit un clin d’œil aux autres grenouilles et se tourna vers la grenouille bleue, qui boudait toujours.
— Acceptez de faire la course à nouveau.
— Mais je l’ai déjà gagnée. Vous l’avez dit vous-même ! Ça ne sert à rien de recommencer !
— C’est vrai, dit Marie, mais vous pourriez leur montrer, à toutes, que vous êtes la meilleure, en les battant encore une fois. Ainsi, vous serez vraiment la meilleure des meilleures !
La grenouille bleue tourna la tête. Elle sourit de toutes ses dents et rejoignit les autres grenouilles.
— La meilleure des meilleures ! s’exclama-t-elle, en regardant la jeune fille, qui avait eu là une excellente idée.
Marie la suivit de près. Toutes les grenouilles se mirent en ligne. Marie leur demanda :
— Jusqu’où courez-vous ?
— Jusqu’au bout, répondit une grenouille rayée.
— Jusqu’au bout d’où ?
— Jusqu’au bout du bout…
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Comme personne ne répondait ou n'était présent derrière le comptoir, elle prit la poignée de la porte, ouvrit de nouveau, ce qui eut pour effet de pousser une nouvelle fois la petite cloche située au-dessus de celle-ci. Mais aucun son ne retentit. Elle fixa la clochette, actionna la porte encore et encore. Rien à faire, aucun son n'en sortait. Alors qu'elle refermait la porte, elle aperçut un petit panneau, collé sur cette dernière. Elle s'approcha et lut :

« Afin d'économiser la clochette, celle-ci ne sonnera qu'une seule fois par client. Il est donc inutile de jouer avec la porte pour la faire sonner encore et encore... »

Marie se demanda comment on pouvait faire en sorte que la cloche ne sonne qu'une seule fois par client ; cependant elle ne connaissait pas tout au monde, et se dit qu'il y avait sûrement encore bien des choses à découvrir. Comme personne n'était encore intervenu, elle fit quelques pas dans la boutique. Sur de grandes étagères, il y avait un bazar tel qu'elle n'en avait pas vu depuis longtemps. Elle pensa que si sa chambre avait été dans un tel état, sa mère l'aurait privée de sortie pendant au moins une semaine ! Il y avait des écrans de télévision, des réveils entassés les uns sur les autres, puis quelques aquariums avec un ou deux poissons qui tournaient en rond (mais comment pouvait-on réparer un aquarium si les poissons étaient encore dedans ? se demanda Marie), et, au bout de l'allée, un petit enclos avec un poney à l'intérieur. Celui-ci ne bougeait quasiment pas, il mâchouillait de l'herbe, ou du foin, Marie n'en était pas sûre. A son cou pendait un petit écriteau qui disait : « ne pas toucher, peinture fraîche ».
Aussitôt Marie eut envie d'y poser sa main, forcément ! Premièrement parce qu'elle n'avait jamais vu un poney d'aussi près. Deuxièmement parce qu'elle ne savait pas qu'on pouvait faire repeindre son poney, sûrement quand il perdait ses couleurs. L'animal, en la voyant s'approcher, fit un pas en arrière en hennissant. Marie recula, car il lui semblait avoir entendu « Hiiiiii pas touche », même si elle savait que les poneys, tout comme les chevaux, ne parlaient pas français !
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