Nous devons réintroduire dans la société un sens profond du but de l'existence. La tristesse qui règne dans tant de vies devraient nous apprendre que la réussite seule ne suffit pas. La réussite matérielle nous a apporté une étrange banqueroute spirituelle et morale.
Ben Okri, octobre 2008
L'un des "paradoxes de la prospérité" réside dans le fait que les habitants des pays riches ne se rendent pas compte à quel point leur situation est bonne.
Baumol et al. 2007
Une économie fondée sur l'expansion perpetuelle d'une consommation matérialiste alimentée par l'endettement est écologiquement intenable, socialement problématique et économiquement instable.
La théorie économique - en particulier la théorie macroéconomique - est analphabète sur le plan écologique.
Une base essentielle pour comprendre comment construire une macroéconomie d'un type différent, où la stabilité n'est plus fonction de la croissance de la consommation mais émerge par le biais d'investissements stratégiques dans l'emploi, les infrastructures sociales, les technologies durables et l'entretien et la protection des écosystèmes.
Une société moins matérialiste sera plus heureuse. Une société plus égalitaire sera moins anxieuse. Porter une attention plus grande à la communauté et à la participation de chacun à la vie en société réduira la solitude et l'anomie qui ont miné le bien-être dans les économies modernes. Des investissements plus élevés dans les biens publics produiront des retours durables pour la prospérité de la nation. (p. 158)
La prospérité pour un petit nombre, fondée sur la destruction écologique et l'injustice sociale persistante, ne saurait constituer le fondement d'une société civilisée. La reprise économique est vitale. La protection des emplois existants - et la création de nouveaux emplois - est absolument essentielle. Mais il nous est aussi urgemment nécessaire de trouver un sens renouvelé : un engagement plus profond pour la justice dans un monde fini. (page 32)
Ainsi, tout être humain a au moins deux métiers matriciels :
- Un métier de "chargé de projet" - du projet de sa propre vie - et cela ne va pas de soi que de prendre en charge sa propre vie. C’est dans l’intérêt de la société que le discernement sur ce qui fait projet(s) de vie soit effectué dans de bonnes conditions ; une personne qui n’arrive pas à prendre en charge sa propre vie, non seulement a tendance à se détruire elle-même mais les dégâts collatéraux qu’elle produit sur l’environnement social vont coûter très cher.
- Un métier de "chargé de savoirs", que les réseaux d’échanges réciproques ont mis en évidence. Toute personne, quelle que soit sa condition, est porteuse de savoirs. A partir du moment où elle le comprend, où elle arrête de croire qu’elle ne sait rien et que l’on crée les conditions telles qu’elle puisse les échanger, elle va se mettre à exercer des métiers qui sont en rapport avec du projet et du sens de vie.