L'important, c'est ce que je sais dans mon coeur. Et je sais que suis capable de grandes choses.
Deux elfes étaient assis à la table voisine. Des éclats de rire fusaient tandis que les petites créatures créaient des portraits instantanés.
- Oooh! s'écria Ginèvre. Moi aussi, je veux prendre un elfie avec l'ogre!
Floriano les dépassa en criant:
- Courez ! Courez !
Marabel n'avait pas assez de souffle pour lui répondre: "parce qu'on fait quoi, là, à ton avis ?"
Les mots étaient si familiers que tous les Magikiens présents répétaient avec eux, même si le texte était écrit dans un langage ancien que plus grand monde ne comprenait.
- "Car, joye ! Quand sera reconnu l'Élu, ce qui fut brisé réuni sera, et l'harmonie régnera sur nos contrées. La bravoure de l'Élu sauvera le royaume d'un péril immense, et tous de se réjouir."
Bien sûr que c'est important, répondit Lucius. Il serait idiot de prétendre le contraire. Nous voulons rendre fier de nous les gens que nous aimons. Et nous souhaitons être reconnus pour ce que nous sommes. (...) Bien entendu, c'est vrai que le plus important c'est que vous sachiez ce que vous avez fait et qui vous êtes.
A toutes celles et ceux qui ont le courage de créer leur propre destinée.
C'est ainsi que commença ma véritable éducation. (...)
Ma grand-mère ne faisait jamais référence au moindre livre. Elle parlait vite, m'expliquant quels pays entouraient notre empire, qui les gouvernait, qui était apparenté à qui, quelle langue on y parlait. Elle me décrivait les batailles, les armes, les guerriers - elle avait participé à tant de campagnes avec mon grand-père et son frère qu'elle en savait presque autant sur l'art de la guerre que n'importe quel soldat.
Jamais Marabel n'avait pensé qu'il puisse exister une autre façon que la sienne de voir le monde
Marabel de Magikos n’était pas le genre de princesse à chercher l’aventure. D’abord, elle n’avait pas d’horrible marâtre qui la forçait à travailler tout le temps ou qui, jalouse de sa beauté, complotait pour la tuer…
Je me prosternai de nouveau, me redressai et me dirigeai vers la porte, m'obligeant à ne pas courir tant que je n'avais pas quitté la pièce. Une fois hors de sa vue, je me précipitai vers la bibliothèque où je trouvai Simon en train de lire. Je lui racontai tout d'une seule traite.
- A votre avis, quelle était son intention? lui demandai-je.
Détournant le regard, il resta silencieux si longtemps que je crus qu'il ne m'avait pas entendue.
- Ne vous approchez pas trop près du soleil, Petite Coccinelle, dit-il enfin.