Jusqu'à l'âge de 3 ans, j'ai vécu dans une de ces cités. En bas de mon bâtiment, il y avait un carré rempli de sable, mais aucun gamin n'y a jamais fait de pâté. Tout le monde savait que ce bac était en réalité les toilettes de tous les clébards du coin.
Le vrai luxe de la résidence Les Saules ? C’était qu’il y avait un véritable saule pleureur à l’entrée. Je pense que c’était l’arbre le plus laid que j’aie jamais vu ; chétif, malingre, ah ça, il pouvait pleurer !
Quand il a fini par crever, rongé par les chenilles, on l’a remplacé par son frère, et décidément ils étaient ridicules dans cette famille : il avait beau tenter d’étendre ses branches, ce saule avait toujours l’air d’un type bancal et mal coiffé.