Citations de Véronique d` Anthonay (95)
John ne pouvait que l'admirer : Sonia était sublime, elle portait une robe noire fluide qui soulignait les courbes de son corps fin et sensuel, ses cheveux étaient relevés en chignon, ce qui lui allait à la perfection et, pour une fois, elle avait mis des talons hauts.
Je peux lui dire qu'elle est jolie, toutes les femmes adorent les compliments. À ce moment-là, ses défenses seront tombées, je lui prendrai la main et…
Il n’y avait plus rien d’ostensible, rien qui puisse lui arracher le cœur d’un simple coup d’œil. Il était mort, vraiment mort, et même s’il restait dans son âme à jamais, elle constatait pour la première fois son absence réelle et se libérait enfin...
Il vécut une chose étrange et nouvelle, comme une sensation, une ébauche de désir dans un corps à l’abandon depuis de longs mois. Pas une envie sexuelle, non, mais une chose plus forte encore : il eut d’un coup très envie de lui faire plaisir.
Que pourrait-il lui dire ? Que sa fille lui plaisait atrocement et qu’il fallait qu'il la revoie. Dans le genre mélodrame, la situation était succulente, mais il n’avait aucune envie de l’expérimenter. Il fallait qu'il sorte de cette impasse autrement.
Quand j’ai le cerveau qui déborde avec tous ces livres à ingurgiter, je sors dans la rue et pof ! Je m’évade. Je regarde les vitrines, les gens qui parlent et mon esprit est comme happé par ce grouillement et les tensions se relâchent.
Les filles qu’il rencontrait, il ne les touchait pas. Certaines l'avaient pris pour un fou ! Pour arriver à les aimer, il ne devait pas les salir, peut-être que ça marcherait ? Mais ça ne marchait pas, il n'y arrivait pas, il n'aimait pas.
Comme papa je n'arrive pas à salir ce que j'aime, quand j'ai sali une femme avec mon sexe, comment pourrais-je l'aimer ? Car c'est maman qu'il aimait finalement, il la gardait précieusement. Elle n'a pas compris que c'était par respect qu'il allait faire ça avec les autres...
John aimait sa grand-mère de tout son cœur, c'était sa première expérience de l'amour, un amour pur, sans tache, sans intérêt ni arrière-pensée malsaine.
Pourtant, il connaissait l'autre versant de l'amour : le sexe, les filles… Il avait même de nombreuses petites amies, mais il n'arrivait pas à les aimer : il n'aimait que sa grand-mère.
Je ne comprendrai jamais les adultes. Il pleure comme une madeleine du matin au soir pour une femme qu'il n'aimait pas. En tout cas, c'est de sa faute si elle est morte.
Il se revoyait petit garçon essuyant les larmes de sa mère pour la énième fois. Il devait avoir huit ans et il ne savait pas comment faire. Elle pleurait souvent. À chaque fois que son père s'en allait, elle pleurait, et cherchait du réconfort dans les bras de son enfant. Qu'il était jeune pour assumer cela ! Tellement jeune ! Il en avait voulu à son père, il l'avait détesté de les faire autant souffrir, mais il avait endossé avec courage cette responsabilité précoce qu'on lui imposait.
John aurait aimé qu’il en réchappe pour le tuer de ses mains. Il savait pertinemment que ça ne lui aurait pas rendu ses trois amours, mais permis de savourer un mets particulièrement délicat dont le goût de vengeance aurait pu le distraire de son triste sort.
Il avait perdu son essence pour devenir l'autre – le paria, celui dont tout le monde a pitié, mais dont personne ne veut. Comme si le malheur était contagieux, nauséabond, repoussant… Les visites se firent de plus en plus rares et espacées jusqu'à s'interrompre complètement au bout de trois semaines.
Ce n'est pas l'amour fou comme vous dites, ou alors il faudrait redonner à l'adjectif son sens psychiatrique, car c’est bien de folie dont il s’agit, de celle d'un homme qui ne voit dans l'autre que le reflet de ses propres désirs. Pour mon personnage principal c'est exactement ça, il croit aimer, mais n'aime que lui-même, l'autre n'existe pas, il est nié – ou il n'existe que pour le satisfaire –, ce qui explique sa grande douleur lorsque sa femme disparaît.
Méfiez-vous d’un homme qui a tout perdu…