Citations de Victoria Schwab (1139)
Je t'entends dans mes rêves. Chaque nuit, quand j'essaie de dormir, je me retrouve devant le mur et tu es là, à m'attendre de l'autre côté. Tu penches la tête vers la mienne pour chuchoter à mon oreille.
Voilà comment je découvre la supercherie.
Sa voix dans ta bouche, qui me susurre encore et encore de revenir, de rentrer chez moi.
Je ne trouve pas de repos dans le sommeil.
Ces rêves vont finir par me tuer.
J'ai l'impression d'être une vitre, fendillée de partout et secouée chaque nuit par le vent. Les fissures s'élargissent, le verre grince sous la pression. Il va se briser. Je vais me briser. Ce n’est qu’une question de temps et je suis vraiment très, très fatiguée ̶i̶l̶ ̶e̶s̶t̶ ̶d̶i̶f̶f̶i̶c̶i̶l̶e̶ ̶d̶e̶ ̶s̶a̶v̶o̶i̶r̶ parfois je suis persuadée d’être éveillée avant de finir par rouvrir les yeux, d’autres fois je suis certaine d’être endormie avant de finir par m’assoupir de nouveau. Le temps fait des bonds, mon esprit s’égare et, quand je n’y fais pas attention, mes pieds me portent tout seuls, en un clin d’œil j’ai bougé, le soleil s’est couché tandis que la lune s’est levée et Olivia est assise là à m’observer ̶e̶t̶ ̶j̶e̶ ̶n̶e̶ ̶s̶a̶i̶s̶ ̶p̶a̶s̶ ̶d̶e̶p̶u̶i̶s̶ ̶q̶u̶a̶n̶d̶ ̶et je donnerais cher pour me reposer pour ne plus être seule pour te voir te voir et ça me donne envie de dormir, mais c’est toujours dans mon sommeil qu’il me retrouve.
Rêveuse » n'est pas un mot assez fort. Il évoque un sommeil satiné, des journées paisibles dans I'herbe haute, des traces de fusain sur un doux parchemin. Addie se raccroche encore à ses rêves, mais elle apprend à se montrer plus dure, plus affûtée. Elle est un peu moins la douce main de l'artiste et un peu plus la lame qui aiguise le crayon.
Je suis si heureuse. J'ai si peur.
Qu'on le croie ou non, ces deux états peuvent cheminer ensemble, main dans la main.
Elle veut simplement vivre avant de mourir.
Des trombes d’eau dégoulinent de ses cheveux, zèbrent ses lunettes et trempent sa chemise. Et alors ? Peut-être que la pluie le nettoiera. Peut-être même qu’elle l’effacera.
Tu sais comment on vit trois cents ans ? Comme on vit un an. Une seconde à la fois.
La lecture, comme elle l’a découvert, permet de vivre un millier de vies - ou de trouver la force d’en vivre une seule, incroyablement longue.
Adeline aurait voulu être un arbre. Pousser librement, s’enraciner, n’appartenir à rien d’autre qu’à la terre sous ses pieds et au ciel, comme Estelle. Ce serait une vie non conventionnelle, peut-être un peu solitaire, mais cette vie lui appartiendrait. Adeline ne dépendrait que d’elle-même.
La peur appartient à ceux qui ont beaucoup à perdre.
Les idées sont biens plus tenaces que les souvenirs.
La lecture, comme elle l'a découvert, permet de vivre un millier de vies - ou de trouver la force d'en vivre une seule, incroyablement longue.
- Dis-moi, Adeline ... Je t'ai manqué ?
Bien sûr qu'il lui a manqué. Elle peut se répéter, comme elle le lui a affirmé, qu'elle se languissait surtout de son regard, de sa constante attention, de l'ivresse de sa présence. Mais ce n'est pas tout. Il lui a manqué comme le soleil manque en hiver, même si on redoute sa brûlure. Le timbre de sa voix, le pouvoir de ses caresses, le piquant de leurs conversations, la façon dont ils s'assemblent, voilà ce qui lui a manqué.
Il est son centre de gravité. Il est trois cents ans d'histoire. Il est l'unique constante dans sa vie, le seul qui se souviendra toujours d'elle. Luc est l'homme dont elle rêvait dans sa jeunesse, puis celui qu'elle a détesté plus que tout et, enfin, celui qu'elle a aimé. Il lui a manqué chaque nuit où ils étaient séparés. Il n'était pas digne de sa douleur, car il l'avait provoquée. C'était sa faute si personne ne se souvenait d'elle, si elle perdait sans cesse. Mais elle s'abstient de lui en parler : ça ne changerait rien et il lui reste une chose à conserver, un fragment de son histoire qu'elle peut encore sauver.
page 637
"Certains le qualifieraient de sensible, mais ils sont à des années-lumière de la vérité. Le bouton est cassé, le volume poussé au maximum. Les moments de joie sont pour lui brefs, mais extatiques. Les moments douloureux, longs et épouvantablement violents."
Aujourd'hui, c'est la tempête qui menace. Elle plane au-dessus de la mer comme une immense contusion.
les idées sont bien plus tenaces que les souvenirs. elles s’enracinent plus profondément
Addie est un fantôme, un voile de tulle étendu sur l'œuvre. Mais elle est bel et bien là. Vivante.
𝚃𝚞 𝚌𝚛𝚘𝚒𝚜 𝚚𝚞’𝚞𝚗𝚎 𝚟𝚒𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚗𝚎 𝚕𝚊𝚒𝚜𝚜𝚎 𝚊𝚞𝚌𝚞𝚗𝚎 𝚎𝚖𝚙𝚛𝚎𝚒𝚗𝚝𝚎 𝚜𝚞𝚛 𝚕𝚎 𝚖𝚘𝚗𝚍𝚎 𝚊 𝚚𝚞𝚊𝚗𝚍 𝚖𝚎̂𝚖𝚎 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚟𝚊𝚕𝚎𝚞𝚛 ?