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Critiques de Vidosav Stevanovic (6)
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Voleurs de leur propre liberté

Ce livre est en quelque sorte un journal des événements que connut l'auteur en ayant accepté d'être le dirigeant pour six mois d'une chaîne de télévision régionale opposée à la télévision d'état . L'auteur stigmatise la veulerie des habitants de son peuple , que je trouve exagérée , surtout en cette période ou durant environ six mois les gens ne cessèrent de manifester contre le régime de Milosevic . Si il est indéniable que les salariés de l'état soit par peur soit par intérêt ne bronchaient pas et au contraire collaboraient comme l'habitude en avait été prise durant les dernières années du régime communiste Yougoslave , l'opposition courageuse existait . Si ce livre est important en tant que document historique je le trouve néanmoins assez méprisant envers le peuple serbe . Un intellectuel , et c'est le cas ici , est souvent déconnecté des petites gens et de la réalité de leur quotidien .
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La Neige et les Chiens

Ah ! Le romantisme de la guerre ! Les amoureux qui se rencontrent, chacun issu d'un camp différent mais qui s'aiment quand même, le commandant au grand cœur prêt à tout pour sauver la vie de ses hommes, les soldats qui protègent les civils vaille que vaille, les enfants qui s'en tirent miraculeusement en sautant dans le dernier train en partance vers un pays en paix… Bullshit.



Vidosav Stevanovic n'est pas un romantique. Et il l'était encore moins au moment où il a écrit La neige et les chiens : la guerre en Yougoslavie faisait encore rage, il avait réussi à la fuir mais pas sans la regarder en face. Et ici, il nous la restitue dans toute sa réalité, dans toute sa crudité. Cette guerre là ou une autre, c'est du pareil au même : c'est sale, ça pue, il n'y a aucune place pour le romantisme. Les civils se font dégommer et leurs cadavres pourrissent sur place, parfois après qu'on ait pris soin de voler leurs organes car les armes coûtent cher. On viole, on torture, on s'amuse à faire rôtir des enfants vivants et il arrive même qu'on en bouffe un morceau. On détruit tout, méticuleusement, au nom du nationalisme, de la religion, de n'importe quelle idéologie foireuse, l'essentiel, c'est de détruire. Ceux qui arrivent à fuir ne sont pas moins détruits, pour toujours. Ils portent irrémédiablement en eux les germes de la prochaine guerre. Et ne vous leurrez pas : si Vidosav Stevanovic use parfois de surréalisme, ça n'est certainement pas pour nous alléger le fardeau de la réalité, encore moins pour nous aider à prendre de la distance, mais au contraire pour mieux nous en imprégner, de cette réalité de la guerre. Hollywood ment autant qu'une large part de la littérature qui prétend en parler. Il nous montre même comment même les photographies des reporters de guerre ne sont que des loupes sur un instant qui occultent tout le reste. Il n'y a aucun répit, dans la guerre.



La neige et les chiens est peut-être ce que j'ai lu de plus dur. Pas dans le style, qui est parfaitement accessible à tous, mais bien pour son contenu. Évidemment, je me rends bien compte que je ne vais pas inciter grand monde à découvrir ce roman qui en est à peine un en présentant les choses ainsi. Je sais bien que beaucoup de lecteurs préféreront le romantisme qui biaise tout. Mais peut-être qu'il passera par là quelqu'un qui ne veut pas se mentir, qui veut regarder le monde en face. Si vous êtes celui-là, personne d'autre que Vidosav Stevanovic ne saura mieux répondre à vos attentes.
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La Neige et les Chiens

Je commencerai pas mettre quelques mots sur ce livre : dur, atroce, inoubliable, infâme, horrible, cruel, inhumain.... car l'auteur ne nous épargne rien. Il n'a sans doute pas tort, au contraire. Mais qu'est-ce que c'est éprouvant pour une lectrice occidentale choyée (moi) ( et pourtant je me sens choyée, mais les cimetières de la guerre, je les ai fréquentés pour saluer des gens de ma famille que je n'avais pas connus)... bref...

C'est un livre qu'il faut lire, pour comprendre pour entendre ces voix des Balkans. C'est un roman qui met quatre voix en scène, quatre voix qui racontent cette guerre fratricide dont nous Europe occidentale, allez il faut le dire, on n'en a rien eu à f... faire... bien sûr.. Ah si lorsque le pont de Mostar a été bombardé, ah oui alors les intellectuels européens ont pleurniché... mais le reste, oui le reste, Vidosav n'a pas résorbé sa haine... on le sent dans son roman, mais on le comprend.
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Voleurs de leur propre liberté

Dans 99 % des cas, je choisis mes livres en fonction de critères mouvants : je connais déjà l'auteur, j'ai envie de découvrir la littérature d'un pays en particulier, le thème du livre m'intéresse. Le 1% restant est constitué de livres que je trouve par hasard, et c'est le cas de Voleur de leur propre liberté. Je ne connaissais pas Vidosav Stefanovic, je ne me suis jamais particulièrement intéressée à la Serbie, et quelques mois d'histoire d'une télévision locale dans une ville serbe – Kragujevac – dont je n'avais jamais entendu parler n'est pas forcément le genre de choses auxquelles je m'intéresse. Mais parfois, on se dit « bah ! Pourquoi pas ! » Et paf, une baffe.



Car si l'auteur nous raconte en effet son histoire de tentative de création d'une télévision locale libre sous Milosevic, la réalité est plutôt qu'il tend un miroir à la lâcheté de chacun de nous quand il est question de notre liberté. C'est que Vidosav Stevanovic maîtrise bien le sujet. Poursuivi, persécuté, calomnié, jugé et exilé à cause de ses écrits, c'est tout à fait par hasard qu'il s'est trouvé un jour de l'hiver 1996 dans sa ville natale alors que la population manifestait contre la censure de Milosevic et qu'on lui confie la reprise en main de la télévision locale. Et comme il a l'air d'être une sacrée tête de nœud, il ne fait aucun compromis : pas de censure, pas de revanchisme, pas de collusion avec les politiciens, pas de langue de bois. La liberté et la vérité, rien d'autre. Forcément, ça s'est très mal passé pour lui. L'expérience a duré six mois, six mois durant lesquels il a écrit ce livre qui est son journal.



La baffe ne vient pas tant de toutes celles qu'il a du encaisser pendant cette période, mais du fait qu'en nous décrivant le peu d'exigences du peuple Serbe en matière de liberté et de vérité, il nous montre en réalité un problème universel. Nous nous résignons tous, même au pire. Face au recul des libertés, à la corruption, aux crises économiques, à la perte voire à la disparition de la vérité dans les médias, nous nous résignons. Et pire encore, une fois résignés, nous acceptons la création de boucs émissaires et nous participons activement à la déliquescence de nos sociétés par notre mépris, nos calomnies, notre inaction, notre repli sur nous-mêmes. Nous acceptons le plus passivement du monde la mutation de nos médias en spectacles juste bons à vider les cerveaux. Nous apprenons à nous débrouiller face au manque d'argent plutôt que de nous révolter de la gestion qui en est faite par les politiciens. Nous sommes, tous, les voleurs de notre propre liberté.



Stefanovic nous décrit un peuple Serbe résigné et méprisable, putride, même, dans son nationalisme. On commence par le trouver bien dur, et si l'on n'est pas trop intellectuellement malhonnête avec nous-mêmes, on finit par se reconnaître sur bien des points, par comprendre que le problème vient bien plus du peuple que des Serbes.



Ce journal a presque vingt ans, mais aujourd'hui, c'est chez nous, en Europe de l'ouest, qu'il est plus qu'urgent de le découvrir : il y a des baffes salutaires.



Maintenant que c'est fait, M. Stefanovic va rejoindre la liste des auteurs dont je ne choisis pas les romans par hasard.
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Abel et Lise

Vidosav Stevanovic n'a pas toujours été prophète en son pays et tant que les nationalismes improductifs y régneront il ne le sera pas . dans ce livre il nous promène dans le labyrinthe cauchemardesque d'une Yougoslavie empreinte de mort , de vengeance et de haine qui ( le livre est paru en 2003 ) semble sans issue .
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Abel et Lise

Un homme et une femme, l’un à Pristina (Kosovo), l’autre à Belgrade (Serbie). Ils se sont rencontrés, peut-être aimés. Mais aujourd’hui ils vivent chacun dans leur ville où règnent la violence et le nationalisme. Leur vie n’a pas de sens, puisqu’ils n’ont pas le patriotisme qui fait tenir les autres. Ils errent dans leurs villes dévastées et haineuses, tentant de conserver leur humanité. Par l’universalité des sentiments altruistes et barbares exprimés, l’auteur éclate les frontières et donne un texte intemporel.



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