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Critiques de Vincent Gaultier (7)
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L'oeuvre de Balilla

Bartolomeo et son frère sont élevés dans le culte de Mussolini et de son idéologie. Leur père, officier des services secrets, va s’employer à faire d’eux "des hommes". Ou plutôt des soldats, animés par le devoir de faire de l’Italie une nation puissante et destructrice. Dès 4 ans, Bartolomeo intègre les "fils de la louve" et, à 8 ans, il rentre dans "l’œuvre de Balilla", une organisation de jeunesse mise en place sous le régime fasciste italien. On y apprend la vie en collectivité, le culte du régime et du chef tout en recevant une éducation physique et paramilitaire.

Tandis que cet homme haineux encourage ses fils à la violence et méprise Bartolomeo qu’il considère comme faible et peureux, sa femme est absente, silencieuse, comme étrangère à cette famille, la fuyant en buvant trop d’alcool.



Bartolomeo va devoir se construire avec ce père qu’il déteste, cette mère inexistante et son frère si désireux de ressembler au modèle paternel et de le rendre fier. Au lieu de se construire, Bartolomeo va se détruire, devenant dépressif et alcoolique, cherchant à oublier l’acte qu’il a commis. Jusqu’à ce qu’une femme étrange le confronte à son passé…



Quel acte ? Je vous laisse le découvrir.



L’ouvrage alterne le récit du narrateur enfant, adolescent et adulte. On passe d’une époque à l’autre sans que cela ne soit gênant car chaque souvenir emmène une nouvelle explication à la personnalité de Bartolomeo et à ses troubles. Cela permet également à l’auteur de donner plusieurs visions d’une même situation. Celle de l’enfant, naïve voire drôle quand elle souligne le ridicule des protocoles, celle du jeune homme conscient de la monstruosité de son père, terrifié mais déterminé à faire tomber cet être malsain et celle de l’adulte meurtri et torturé qui va peut-être trouver son salut en acceptant la proposition d’une femme rencontrée lors d’une cure de soin.



Quelle proposition ? Là encore, c’est en lisant le livre que vous l’apprendrez.



J’ai trouvé ce livre très intéressant. Même si le style de l’auteur reste assez basique, l’histoire est prenante et j’ai lu cet ouvrage rapidement et avec plaisir. J’ai pu découvrir ce livre grâce à Masse Critique et cela a été une bonne surprise.

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L'enfant K

Tommaso De Luca est un adolescent issu d'une riche famille catholique. Lorsque ses parents découvrent son homosexualité, ils l'envoient dans un camp de vacances en Allemagne censé prendre en charge les jeunes à problèmes. Sur place, une junkie, un garçon défiguré suite à une brûlure, une délinquante, un transgenre, un trisomique et un tétraplégique.

Tommaso découvre avec angoisse cette association dont le programme ("Deviens qui tu es!") et la localisation (une maison de Dachau ayant appartenu à d'anciens officiers SS) lui donnent des sueurs froides.



Sans nouvelle de son fils, Alice De Luca va faire appel à un journaliste pour le retrouver et peut-être lui éviter un grand danger.



J'ai adoré le prélude, son ambiance glaciale où tout est suggéré, comme murmuré. J'ai aimé la fin, à la fois effrayante et ironique. Mais entre les deux, il m'a manqué beaucoup. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, malgré leurs destins douloureux. Le carnet tenu par le jeune Tommaso ne m'a pas convaincue. J'ai trouvé le trait trop appuyé, les blagues trop expliquées, le phrasé peu naturel et l'enquête bâclée.



Hasard des tirages au sort, ce roman est le deuxième de Vincent Gaultier que je découvre par le biais de Masse Critique. On y retrouve Bartoloméo Vittali et Maria Aldermann, personnages présents dans L’œuvre de Balilla qui traitait de l'idéologie fasciste.

J'ai trouvé beaucoup (trop) de similitudes avec le précédent livre de l'auteur : un père autoritaire et borné dans son idéologie, une mère faible, des références à un régime totalitaire, un garçon bravant sa famille en refusant de cacher sa véritable identité...

Si j'ai apprécié L’œuvre de Balilla, la lecture de L'enfant K ne m'a pas enthousiasmée. Dommage!
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L'enfant K

J’ai reçu ce roman dans le cadre d’une masse critique Babelio que je remercie ici



Il s’agit de « L’enfant K » de Vincent Gaultier.



Dans ce roman, le jeune Tommaso, fils aîné d’une famille bourgeoise italienne catholique, extrêmement croyante. Tommaso aime les garçons, ce que sa famille ne peut par conséquent pas tolérer, et qu’elle va vouloir corriger. Par une thérapie de conversion d’abord, puis en l’envoyant dans un centre pour jeunes à problèmes, en Allemagne, près de Dachau, dans d’anciens logements SS.



Alors. Sur le principe, ce roman avait de quoi me plaire. Les thérapies de conversion sont hélas une réalité, et je voulais en apprendre plus.

Quant au centre près de Dachau, il est vite évident que le lien sera très vite possible avec les exactions des nazis du 3e Reich. Ce qui pouvait donner une trame intéressante.



Mais cette lecture n’a pas répondu à mes attentes. La thérapie de conversion est simplement évoquée et je n’en sais donc pas plus.

Le centre de l’association allemande est conforme à ce que j’imaginais, mais je trouve finalement la ficelle trop grosse.



Et puis, il y a eu la forme. Le fond aurait pu trouver grâce à mes yeux malgré ce que j’en attendais, mais la forme, non.

Je n’ai pas trouvé ce roman digeste, ni sur la mise en page, ni au niveau de la plume. Il y a des pages entières de texte sans aucun espace. Des dialogues mal mis en page.

Les parties racontées par Tommaso sont longues et ponctuées d’expressions certes jeunes (en accord avec l’âge du personnage) mais elles rendent le récit difficilement lisible.



Je ressors de cette lecture déçue. Il y avait matière, mais il manque vraiment d’un travail éditorial sur la forme du livre.

L’alternance des deux points de vue aurait pu donner un bon rythme à l’histoire, mais hélas, trop de longueurs, et pas assez d’aération dans le texte.



Bien sûr, avec le temps, on devient plus exigeant et c’est peut-être ce qui a pêché avec moi. Comme toujours, n’hésitez pas à vous faire votre propre avis.



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L'oeuvre de Balilla

Plonger son nez dans les premières pages de l’œuvre de Balilla, c’est prendre le risque de ne pas l’y décoller avant d’en avoir lu la dernière.



Vincent Gaultier nous embarque dès les premières phrases dans l’Italie fasciste (du siècle dernier) à travers le regard d’un jeune enfant.

Fils d’un haut responsable du gouvernement de Mussolini, il devra vivre les plus tendres années de sa jeune vie dans un collectif d’endoctrinement. La rivalité avec son propre frère, pour tenter de gagner le peu d’affection et de reconnaissance dont pouvait faire preuve leur père, le mènera inéluctablement des années plus tard à remettre en cause sa propre existence.

Comment s’autoriser à vivre une vie aussi banale soit-elle lorsque l’on porte dans son sang l’héritage d’une famille profondément complice des crimes les plus répugnants de ces années sombres du XXé siècle?



Ces questions autour des origines et des liens de parenté ne sont pas nouvelles dans l’univers de Vincent Gaultier. Ses deux précédents romans (la naine brune et l’attirance du vide) nous entraînaient déjà dans les tourments de vies de protagonistes prisonniers de leur destin.

L’expérience de son vécu personnel et professionnel n’est sans doute pas étranger à ce que ce sujet émerge une nouvelle fois sous un angle inédit. S’il s’attelle de nouveau à traiter de ce thème universel c’est peut-être pour cette fois-ci proposer une issue possible.



Tuer le père pourrait en être une d’issue. Telle une évidence pour espérer, si ce n’est le salut, au moins une forme de soulagement.

Qu’importe alors s’il devient la copie tout aussi abjecte et évidente de celui qui lui a donné la vie? La lui ôter devrait sans doute corriger les injustices dont il s’est rendu coupable. A moins que…



Vous l’aurez compris, les personnages qui évoluent dans cette intrigue sont dotés de traits psychologiques complexes qui renvoient le lecteur à ses propres questionnement existentiels. Une narration limpide et un scénario efficacement simple sont les arguments de cette équation qui nous invite à nous reposer le délicat sujet de notre place dans ce monde, et de ce qui nous autorise à y vivre.

Peut-être que la fin de l’œuvre de Balilla est bien plus le début de la réponse à cette question.
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L'oeuvre de Balilla

Je remercie infiniment Babelio et les éditions 5 sens de m'avoir envoyer ce livre que j'ai franchement beaucoup aimé.

Je ne connaissais pas l'auteur et serait certainement passée à côté si Masse Critique ne m'avait mis sur son chemin.

L'histoire se déroule en trois temps :

- d'abord nous sommes à Rome en 1931 et jusqu'à la fin de la guerre

- ensuite à La Baule, station balnéaire de Loire-Atlantique en 1963

- enfin en Allemagne, en Forêt Noire, toujours en 1963.

J'ai eu l'impression que ce livre m'était vraiment destiné : j'adore l'Italie, c'est un peu mon deuxième pays, je passe la moitié de mon temps à La Baule, et enfin, je connais assez bien quelques villes en Allemagne, un de mes fils y a fait ses études.

C'est l'histoire de Bartoloméo petit garçon de six ans qui se retrouve, sous la contrainte de son père, enrôlé dans "les enfants de la louve" portant allégeance à Mussolini.

Comme tout petit garçon il admire son père, mais les années passent, la guerre éclate et l'admiration va se transformer en hostilité. Il va se sentir très seul, car même sa mère, alcoolique, n'est pas capable de le protéger. Il exècre le régime fasciste, son père, ses acolytes.

On retrouve Bartoloméo quelques années plus tard, en France, à Paris. Il parle bien le français puisque sa nounou était d'origine française. Il est devenu un homme mal dans sa peau, dépressif, suicidaire. Son médecin l'envoie se ressourcer à La Baule, dans une clinique spécialisé afin de mettre des mots sur son mal-être et essayer de retrouver un sens à sa vie.

Il va y rencontrer une très jeune fille, qui va changer son existence.

Je ne veux pas en dire plus, ça serait dévoiler l'intrigue qui est particulièrement menée.

Ce roman parle de nombreux sujets, notamment de la montée de Mussolini en Italie, de la défaite de ce pays face aux alliés. Pour ceux qui ne connaissent pas bien cette période, le livre est intéressant.

C'est également un roman sur les liens familiaux, comment ceux-ci peuvent se défaire et le mal que des parents peuvent faire subir à leurs enfants psychologiquement.

Les premières pages peuvent induire en erreur, elles sont légères, amusantes. Ne vous y fiez pas, c'est un roman profond, grave particulièrement bien écrit.

J'ai beaucoup aimé !



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L'enfant K

C'est un livre qui était plein de promesses. On nous parlait de thérapies de conversions, de l'Allemagne nazie/extrême droite dans les années 70, et de la jeunesse homosexuelle en Italie durant ces mêmes années.

Seulement ça n'a pas pris avec moi... Finalement la seule chose que j'avais vraiment découvert c'est "l'enfant K" et la signification derrière que je ne décrirai pas ici pour ne pas gâcher les prochains lecteurs. Le reste de thèmes n'étaient soit pas assez approfondis soit ternis par la forme.

On alterne 2 points de vue : Tommaso le jeune homosexuel envoyé à Dachau et Bartolomeo le journaliste qui va enquêter sur la disparition de Tommaso. 2 points de vue très différents qui sont sensés se refléter, mais j'ai trouvé que ça manquait de dynamisme. C'est surtout le point de vue de Tommaso qui m'a le plus dérangé avec son cahier intime sonnant faux à mes oreilles : hyper détaillé, blagues trop expliquées... J'ai du mal à vraiment mettre le doigt dessus mais à cause de ça j'ai eu du mal à accrocher aux personnages...
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L'oeuvre de Balilla

Vincent Gaultier est originaire de l’Ouest de la France et vit actuellement dans le Sud… autant dire que nous ne savons pas grand-chose de cet auteur. Il est cadre dans le secteur social en parallèle de son travail d’écrivain.

« L’œuvre de Balilla » est son second roman.

Bartoloméo est le fils d’un officier des services secrets de Mussolini. A 6 ans, il entre aux « Enfants de la louve » (« Figli della lupa »), institution mise en place par les fascistes pour embrigader les enfants dès leur plus jeune âge. Ils les faisaient marcher au pas lors des défilés officiels. Les adolescents recevaient une formation prémilitaire avec des armes factices en bois. L’institution qui accueille les « Balilla » est une sorte de scoutisme paramilitaire organisé par le régime fasciste. Bartoloméo va prendre conscience petit à petit des idéaux de son père et il va entrer en conflit avec lui. Plusieurs années plus tard, Bartoloméo est un homme rongé par l’alcool et les remords. Il va être dirigé vers une clinique de soins en Bretagne où il va faire la connaissance d’une jeune fille qui a les mêmes antécédents familiaux et la même haine que lui. Cette rencontre ne va-t-elle pas raviver de mauvais souvenirs chez Bartoloméo ?

Cette histoire nous explique le régime fasciste et ses enrôlements à partir de l’entrée à l’école élémentaire. On y aborde aussi un autre régime autoritaire : le nazisme.

Le récit se passe à la fois dans les années 30/40 et en 1963. On découvre par flash-back l’enfance de Bartoloméo et les conséquences de son éducation dans sa vie d’adulte. L’écriture est simple et facile à lire. J’ai été très vite happée par l’histoire à ne plus pouvoir la lâcher. La couverture qui représente un manuel scolaire pour les « Balilla » laisse penser que c’est un ouvrage jeunesse, mais ce n’est pas le cas.

J’ai découvert ce nouvel auteur avec beaucoup de plaisir. Je pense approfondir en lisant ses autres ouvrages. Un coup de cœur !

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