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3.4/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1980
Biographie :

Vincent Platini est né en 1980. Il a étudié la littérature et le cinéma en France, en Allemagne et aux États-Unis. Après une thèse en littérature comparée à la Sorbonne, il vit et travaille désormais à Berlin. Il a enseigné à l’université d’Augsbourg ainsi qu’à la Freie Universität de Berlin.



Source : www.editionsladecouverte.fr
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Vincent Platini - Krimi


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Cher Monsieur Le Préfet De Police,

Maintenant que je suis en parfaite sécurité, maintenant que mers, monts et vaux nous séparent, je puis me permettre de vous parler franchement car...je vous suis désormais inaccessible. Ne vous donnez pas la peine de me poursuivre à partir du timbre collé sur cette enveloppe. Au moment où j'écris, vous ne recevrez ces lignes que dans huit jours. Il me reste donc assez de temps pour sortir du champ de votre œil policier-si perçant par ailleurs. Ne cherchez pas à me rejoindre, ce serait une regrettable perte de temps.
Et maintenant, permettez que je me confesse. C'est encore le seule moyen de régler à bon compte le solde de ma conscience.
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Femme inconnue
8 janvier 1860, Plouzané (Finistère)

Dans la rade de Brest, deux marins ont trouvé, sur la grève, un paquet sur lequel étaient posés un parapluie en soie, un couteau et un rouleau de papier à lettres. Le paquet se révéla contenir : une robe, une jupe, un châle noir, un tablier noir, des bas et des chaussons noirs, une tabatière, deux mouchoirs, l’un de couleur avec 11 centimes à l’intérieur, et l’autre blanc marqué d’un F, dans lequel étaient enveloppés des gâteaux, du pain et des pommes.
Le brigadier a copié le texte écrit au crayon sur le papier à lettres :

Me voici donc devant cette grande vérité, la mort. Dans une heure je ne respirerai plus, je quitte la vie sans regret en pardonnant de bon cœur, comme je voudrais que Dieu me pardonne quand je vais comparaître devant sa justice. Je prie celui qui trouvera ce paquet de le garder en le priant de dire quelques prières pour une pauvre créature qui n’a fait que souffrir toute sa vie et qui pour éviter des souffrances plus grandes encore… je ne peux pas dire que je quitte le monde c’est le monde qui ne veut plus de moi, et pourtant, je n’ai jamais fait de mal à personne.
C’est pour moi une grande consolation de pouvoir me rendre ce témoignage au moment suprême. Je meurs à 31 ans, 4 mois et 13 jours. Tout en me donnant la mort je crois en Dieu et j’ai espoir que sa grande bonté aura égard qu’après moi je ne laisse personne dans la peine.
On trouvera dans le paquet un gâteau, du pain et des pommes, tout cela est propre. Je les avais croyant les manger mais je n’ai pu qu’en manger une partie.

Le corps de la femme n’a jamais été retrouvé. Elle n’a pu été identifiée.
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La recherche universitaire, depuis une trentaine d'années, n'en est plus certes à nier l'existence des Krimis sous le troisième Reich. Toutefois, les rares études qui lui sont consacrées le voient trop souvent comme un simple outil de propagande, au mieux comme un produit culturel indirectement emprunt de l'idéologie nazie, bref comme un document plutôt qu'une littérature. Si cette approche n'est pas injustifiée, elle demeure très réductrice.
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le vendredi 24 décembre 1773 à Saint-Denis. Bourdeaux et Humain, Deux dragons du roi, entrent à l’auberge de l’Arbalêtre. Ils sont agréables et honnêtes, plaisantent avec la domestique, règlent comptant. Ils passent leur journée à rédiger plusieurs lettres. Le jour de Noël, ils se font friser, se promènent en ville mais refusent de se rendre à la cérémonie religieuse. Ils déjeunent de pâté et de boudins, boivent trois bouteilles de champagne. Vers 17h, ils demandent une chandelle à la servante. Puis, ils s’asseyent face à la cheminée, l’un à côté de l’autre et se brûlent la cervelle. […]
Le procureur du roi lance des poursuites pour « homicide de soi-même ». Le suicide est alors considéré comme un crime capital. Le 19 février la cour criminelle condamne les cadavres à être pendus par les pieds sur la grande place de Saint-Denis. Il est aussi ordonné que le bourreau brûle les papiers trouvés dans la chambre et que soient dénoncés ceux qui en avaient fait des copies.

Testament des deux Dragons qui se sont tués
à Saint Denis le jour de Noël 1773

Un homme qui meurt avec connaissance ne doit rien laisser à désirer à ceux qui lui survivent. Nous sommes dans ce cas. Notre intention est d’empêcher que nos hôtes ne soient inquiétés et de faciliter la besogne à ceux que la curiosité, sous prétexte de formalité et de bon ordre, fera transporter ici pour nous rendre visite.
Humain est le plus grand de nous deux et moi, Bourdeaux, je suis le plus petit. Il est tambour-major du régiment, et moi, je suis simple dragon de Belsunce.
La mort est un passage. […] Ce principe, joint à l’Idée que tout doit finir, nous met le Pistolet à la main. L’avenir ne nous offre rien que de très agréable, mais cet avenir est court.
Humain n’a que 24 ans. Pour moi, je n’ai pas encore quatre lustres accomplis. Aucune raison pressante ne nous force d’interrompre notre carrière, mais le chagrin d’exister un moment pour cesser d’être une éternité est le point de réunion qui nous fait prévenir de concert cet acte despotique du sort.
Enfin le dégoût de la vie est le seul motif qui nous la fasse quitter.
Si tous les malheureux osaient être sans préjugés et pouvaient regarder leur destruction en face, ils verraient qu’il est aussi aisé de renoncer à l’existence, que de quitter un habit dont la couleur nous déplaît. On peut s’en rapporter à notre expérience.
[ …]
Nous sommes dégoutés de la scène universelle, la toile est baissée pour nous, et nous laissons nos rôles à ceux qui sont assez faibles pour vouloir les jouer encore quelques heures.
Quelques grains de poudre vont briser les ressorts de cette masse de chair mouvante que nos orgueilleux semblables appellent le roi des êtres.
Messieurs de la justice, nos corps sont à votre discrétion. Nous les méprisons trop pour être inquiets de leur sort.
[…] L’écu de 3lt qui restera sur la table payera la dernière bouteille que nous avons bue.

À Saint Denis, le jour de Noël 1773.
Bourdeaux et Humain

Il y a encore une bouteille de surplus qu’on prendra sur nos effets.
Bourdeaux.
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Mais si je puis révéler un autre secret de fabrication avant que de conclure, je dirais: un roman ne doit pas seulement être fidèle à la vraie vie, il doit réjouir les cœurs et les élever, ou du moins les inciter à la réflexion.
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C'est à ce moment que cette aventure déjà palpitante devint bouleversante.L'homme n'avait pas déclamé une dizaine de vers- du dernier monologue de Wallenstein- que Brack et moi, nous nous regardâmes presque de concert.Et plus ça allait, plus nous étions stupéfaits.Non ce n’était pas un naufragé du théâtre qui se prenait pour un génie.Il s'agissait, incontestablement, d'un surdoué; à tel point que je ne comprenais tout d'abord pas pourquoi cet homme n'occupait pas depuis longtemps le devant de la scène.
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«Elles racontent des désespoirs oubliés et leur issue. Elles sortent les défunts de la catégorie des fous, des lâches ou des victimes. Elles éclairent. Si l’on veut parler du suicide non plus à l’écart, dans la honte, mais au sein de la société, sans doute faudrait‐il d’abord écouter ces voix tues, faire silence et lire. »
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Les nouvelles et romans policiers du Troisième Reich constituent l'un de ces recoins oubliés de l'histoire littéraire, inconnus pour les amateurs du genre, ignorés par les universitaires, méprisés par leur contemporains. Ils représentent une lacune dans les bibliothèques. Qui aujourd'hui, connaît le Krimi de l'époque nazie?
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Un mort ne peut commettre un crime justement parce qu'il n'est plus.
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On dit à sa femme avant de partir "Paula, mets un pot de café en route pour quand je rentre!" et quand on rentre deux heures plus tard, c'est les pieds devant.
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