Rencontre avec Virginie Barsagol et Audrey Cansot au sujet de leur ouvrage "Le Guide des fées".
Mélisse s'est sauvée en fuyant un amour stérile et a trouvé la paix auprès de Merlin
La fée, quelle que soit l’époque, est l’incarnation des possibles, dont la réalisation passe très souvent par la rupture avec l’ordre établi. C’est elle qui propose une autre voie, une autre façon de penser le monde et fournir les armes aux héros pour agir sur le monde, et même parfois le transformer, (…). (P. 8)
Puck, c’est le dernier ressortissant du peuple des Collines, dont les charmantes têtes blondes comprennent le génie. Il est la fulgurance et l’ubiquité, celui qui « réfléchit cent ans d’affilée » et donne à voir et à entendre ce qui peut remonter « à 3 000 ans ». C’est peut-être cela qui fait l’essence de la pensée féerique : voir plus que l’être humain, voir au-delà des apparences, voir le destin, le passé, les profondeurs de l’âme. Être une entité féerique, c’est cristalliser, ouvrir sur toutes les dimensions du temps et de l’espace, sur l’instantanéité et l’infini, sur l’ici et le là-bas.
"Leçon n°1 : Promenez-vous dans les bois
Vous aimez la nature et affectionnez particulièrement les ballades en forêt ? Vous appréciez les baignades ? Excellents points ! Car l'un des territoires les plus propices à une rencontre prometteuse avec un futur amant reste sans conteste les espaces boisés. Enfoncez-vous dans les profondeurs des bois et mettez-vous en quête d'une source d'eau, si possible à proximité d'un bel arbre. Là, attendez sagement l'arrivée d'un homme égaré - ou, qui sait, en pleine partie de chasse (pour cela privilégiez les forêts provinciales, et gare aux balles perdues !)"
Ils avaient tous deux peu d'esprit: la qualité du génie ou de fée ne donne que la puissance ; et la méchanceté se trouve encore plus avec la sottise qu'avec l'esprit. Podagrambo, quoique très noble, très haut et très puissant seigneur, était encore très sot; Harpagine passait pour avoir plus d'esprit, parce qu'elle était plus méchante: ces deux qualités se confondent encore aujourd'hui ; ce qui prouve cependant qu'elle en avait peu, c'est qu'elle était ennuyeuse, quoique médisante.
Enfin et surtout la fée est figure de lutte, car elle apporte avec elle une autre vision du monde, souvent opposée à celle des sociétés autoritaires. Signe manifeste, à l'image des fantômes, d'un au-delà, d'une autre dimension, elle ouvre l'homme sur sa dimension spirituelle et pare aux carences mystiques et métaphysique traversées par les esprits en prise avec la rationalité et le matérialisme des époques... La fée incarne un possible permanent : le possible d'une prise de liberté, d'une perte, d'un épanouissement d'un désir refoulé, diront les psychanalystes.
Ainsi finit notre voyage chez les fées, mais bien des terres restent encore à parcourir, à défricher...
Puissent-elles nous enchanter encore et exaucer nos désirs les plus profonds ...Longue vie aux fées !
Les fées prennent plaisir à désordonner le cosmos.
Lilith revendique le libre arbitre, l'égalité entre les sexes, autres lignes de force qui nourrissent la figure féerique.