Citations de Virginie Caillé-Bastide (34)
Tous étaient devenus hommes du présent. Dès lors, l'action seule importait car leur choix de vie n'oscillait plus qu'entre liberté et potence.
"-Vous n'êtes qu'un misérable écumeur des mers et ne m'effrayez point. Alors, battez-vous! "
Surgi de nulle part, naviguant au plus près du vent, un bateau de faible tonnage vint se placer à bâbord arrière du galion et lâcha une fière bordée...
"Vous m'avez fait mander, capitaine ? "
" Non point. J'ai ordonné votre présence monsieur..."
- Pourquoi diantre avez-vous tous des sobriquets ?
- Corne de bouc, jeune Tristan ! Serais-tu donc simplet ? Si nous sommes à ce bord, c’est que nous avons tous fait des choses… Disons, pas toujours très honorables. Cornecul de la mer molle, nous avons laissé nos familles à terre et on n’aimerait pas trop que les sergents du Roy viennent leur chercher noises, car elles n’ont point à pâtir de nos choix. Le comprends-tu, rat de cale ?
Puis il s'assit au pied d'un chêne centenaire et se mit à déguster les champignons crus, retrouvant l'impression sauvage et sensuelle d'embrasser la forêt à pleine bouche.
Il s'assit au pied d'un chêne centenaire et se mit à déguster les champignons crus, retrouvant l'impression sauvage et sensuelle d'embrasser la forêt à pleine bouche
... les hommes que je dirige ne sont pas des enfants de chœur. Gueux, renégats, assassins, voleurs et autres gibiers de potence. Tous ont quitté leur village, fui leur famille, renié le pouvoir du Roy et le joug de sa loi. Mais pas la mienne. Saviez vous qu'un capitaine pirate est élu à la majorité des voix et qu'à tout moment, cette autorité, s'il en abuse, triche ou vole, peut lui être retirée par simple vote ? Nous n'avons pas inventé la démocratie et ce n'est certes pas à vous que je vais rappeler qu'elle est l'apanage des Grecs. Depuis des siècles, nous sommes sans doute la première société civile à l'appliquer, si modeste soit-elle. C'est pour cela, aussi, que nous faisons si peur aux pouvoirs en place, de quelque royaume qu'ils s'exercent. En pillant, tuant et rançonnant, nous ne faisons rien d'autre que ce qu'accomplissent les corsaires qui agissent pour le compte d'un Roy qui n'en tire profit que pour mieux remplir ses caisses, fomenter de nouvelles gueres et affamer davantage son peuple. La seule différence, c'est que nous ne rendons de comptes à personne et qu'aucun souverain ne touche son infâme dîme de cinquante pour cent sur la vente d'un navire ou la rançon de son équipage. Nous sommes les seuls armateurs de la vie que nous avons choisi de mener et, si vous me permettez cette formule, les premiers apôtres d'une nouvelle forme de liberté.
Voyant l'incendie commencer à dévorer les ponts du gallion et comprenant qu'il fallait au plus vite éloigner le Sans dieu avant que les flammes ne gagnent sa charpente et ses voiles, Morvan avait rapidement achevé de transformer tout ce qui méritait de l'être, y compris un jeune et tremblant charpentier de marine, trop heureux de voir épargner une mort aussi atroce qu'annoncée.
... les capitaines corsaires avaient toute latitude pour s’emparer de vaisseaux étrangers et faire main basse sur leurs richesses. Chaque nation obéissait à cette règle établie mais non écrite. Une fois capturés, les bateaux et leurs marchandises étaient vendus aux enchères dans le port d’arrivée du vainqueur, et chacun, au premier rang desquels le Roy, puis l’armateur, le maître de bord et l’ensemble des matelots, touchait son pourcentage.
Il faut que tu saches encore que les druides obéissent à un précepte sacré qui se résume en cette simple phrase :
Celui qui cherche la toute-puissance ne la trouvera jamais. Celui qui cherche la sagesse la possède déjà.
De toutes parts, on entendait des cris et des plaintes déchirantes, et les agonisants réclamaient leur mère à défaut d'un Dieu qui semblait les avoir abandonnés.
Tous leurs enfants étaient morts désormais, mais c'était elle qui les avait portés en son sein, avait accouché d'eux, et ce lien unique qu'aucun homme ne pouvait vivre, ni même imaginer, il le comprenait aujourd'hui à travers ce corps inerte, dont il savait qu'il n'enfanterait plus.
D'un maigre champ, on peut faire tout un horizon et la valeur d'un homme ne se mesure qu'à l'aune de ses décisions. Les miennes m'appartiennent et je n'en regrette aucune. J'espère qu'avec le temps, tu pourras en dire autant.
Pour ma part, j'aurais volontiers laissé la gangrène prendre ses quartiers délétères et vous ronger le corps tout comme la haine semble vous dévorer le cœur!
En pillant, tuant et rançonnant, nous ne faisons rien d'autre que ce qu'accomplissent les corsaires qui agissent pour le compte d'un Roy qui n'en tire profit que pour mieux remplir ses caisses, fomenter de nouvelles guerres et affamer davantage son peuple. La seule différence, c'est que nous ne rendons de comptes à personne et qu'aucun souverain ne touche son infâme dîme de cinquante pour cent sur la vente d'un navire ou la rançon de son équipage. Nous sommes les seuls armateurs de la vie que nous avons choisie de mener et, si vous me permettez cette formule, les premiers apôtres d'une nouvelle forme de liberté.
e Padre: - ...au centre de l’île, une cascade déverse de l’eau douce en abondance. Je suis donc persuadé que la richesse de cette nature créée par Dieu pourvoira à tous vos besoins.
l'ancienne esclave Isabella : - Dieu ? Qu’est-ce donc que votre Dieu ? Tous les Blancs que j’ai connus croyaient en Lui et cela ne les empêchait pas d’être capables des pires atrocités ! Moi, je ne crois qu’aux esprits : ceux du vent, de l’eau, de la forêt.
Sur le pont, les autres flibustiers s’activaient, balançant les cadavres des deux camps par-dessus bord, mais aussi les blessés ennemis, au cas où certains d’entre eux auraient velléité d’en découdre encore et causer ultimes dommages. Précipités dans la mer, les corps de ces derniers se trouvèrent vite broyés entre les deux coques qui s’entrechoquaient au gré du mouvement des flots.
À peine l’amour rencontré, la mort s’était-elle invitée ? Les misérables qui exploitait le corps de cette malheureuse avait-il occis le naïf jeune damoiseau afin de lui faire payer le prix de son impudence ?
Pour ne rien omettre des enseignements prodigués, Anselme prenait des notes dans le petit carnet qui ne le quittait jamais. Cela intriguait fort Ima qui ne comprenait en rien l'intérêt d'une telle pratique. Les gestes manquaient alors fort au Padre pour tenter de lui expliquer les vertus d'une écriture dont, à l'évidence, le naturel ne semblait nullement avoir besoin pour détenir, user et transmettre un savoir ancestral. Cela aussi le fit réfléchir.