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Critiques de Wesley Stace (33)
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L'infortunée

Quelle déception ! La quatrième de couverture annonçait « une fresque victorienne passionnante qui se lit comme un classique » mais il semblerait que je sois complètement passée à côté, ou plus vraissemblement, très loin…



Au début du XIXème siècle, un lord anglais découvre un nourrisson dans la gueule d’une chienne. Contre toute attente, il est encore en vie. Notre lord Loveall (oui, oui, c’est bien son nom) projette immédiatement dans ce petit être abandonné sa sœur décédée qu’il idolâtrait et décide de l’élever comme sa fille. Sauf que le nourrisson est un garçon…



Le narrateur, c’est Rose, l’enfant trouvé. Elle revient sur son histoire, celle de sa famille adoptive, un peu comme un journal intime.



Globalement l’écriture est agréable, introspective, mais il m’a manqué une peinture sociale de l’époque un peu plus développée pour me projeter dans une fresque victorienne. Je m’attendais également, avec un livre de six cents pages, à ce que la psychologie des personnages soit un peu plus fouillée, d’autant que le thème s’y prêtait. Là, c’est très sommaire. In fine, je n’ai éprouvé aucune empathie, ni pour les gentils, ni pour les méchants. D’ailleurs, en ce qui concerne l’infâme famille du Lord, je me suis parfois demandé si ce n’était pas une parodie tellement les personnages étaient caricaturaux. Peut-être en était-ce une, je ne sais pas trop. Je crois surtout que le surdosage d’apitoiement a eu raison de moi. Pour tout dire, même quand la narratrice/le narrateur évoquait des périodes heureuses, j’avais l’impression qu’elle/il chouinait.



Je ne saurais dire si mes attentes étaient trop grandes ou si ce livre n’était tout simplement pas pour moi, mais la déception en tout cas ne fait pas un pli. Dommage. Il y avait pourtant matière à une histoire intéressante.

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L'infortunée

la palme de l'ennui : roman de gare à l'eau de rose (enfin, je suis bienveillante)

impossible d'aller au delà de la page 50

déçue que les critiques m'aient fourvoyée

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L'infortunée







Londres 1820 Lird Loveall élève Rose enfant trouvé comme sa fille. Alors que l'on s'aperçoit très vite que c'est une fille, son père refuse d'ouvrir les yeux et Rose gardera les apparences de fille jusqu'à ses 17 ans.



Une histoire assez complexe avec secrets de famille, héritage tout ça dans une ambiance victorienne dans les bas-fonds de Londres.



L'auteur aborde le thème de l'identité, la noblesse, la transmission des héritages.



C'est un roman agréable à lire, mais certains passages sont assez longs. Je n'ai pas eu d'attachement particulier avec les personnages.
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Les garçons

Le ventriloque. L'homme et son autre. L'animé ,l'inanimé , la voix et la parole. Tout ce mélange un peu dans ce couple infernal.

Qui pense dans la tête de la poupée ? Qui parle dans le ventre de l'homme ? C'est peut être une question de niveau de langage, de profondeur peut être.

Le ventriloque, l'homme orchestre des voix, personnage récurent de l'âge d'or du music-hall.

Le pantin, le fou de la voix, celui qui peut tout dire parce qu'il est bien plus que ce qu'on en voit. Ce double singulier.

La poupée, ce double de papier mâché, est un concept qui dépasse celui de la marionnette.

Et dans la plus part des cas, c'est elle, la poupée qui est maîtresse de la parole.

C'est elle qui manipule et tout l'art du ventriloque se joue là, créer l'illusion de la plus parfaite autonomie psychique de la poupée.

On s'y perd. On s'y perd depuis fort longtemps. Ainsi Louis Comte, grand artiste du 19e siècle, célèbre prestidigitateur et ventriloque a t il été à deux doigts de brûler sur le bûcher que ces compatriotes helvétiques s’apprêtaient à dresser en son honneur.

Ventriloquie, magie, il n'y a pas véritablement de frontière.

Gabbo le ventriloque, dans le film de James Cruz en 1929, perdra la raison. Arnold Wesker personnage de comics finira à l'asile, après avoir insufflé toute sa haine à sa poupée Scarface lui injectant ainsi sa propre folie.

Manipulation, perte de contrôle, voilà ce qui fait peur dans ce jeu. La représentation des voix intérieures, cette intériorité d'une parole venue du fond de nos entrailles et qui se met à raisonner dans nos salles.

Du ventre. Du cœur au ventre. Il faut garder cela à l'esprit pour ne pas y perdre son âme.



« Les garçons ». Londres. 1930-1970- Saga d'une dynastie d'artistes.

Evie, l'arrière grand mère, dite « Echo Endor », artiste ventriloque de génie. Joe, le grand père, ventriloque « trompe la mort », Queenie , la grand mère, ventriloque des jardins d'enfants, Frankie la mère, comédienne , et George.

George qui hérite de toute une histoire, et d'un prénom, le prénom du « garçon » de Joe.

Garçon qui fut imposé par Evie à Joe. Comme Evie lui imposa Queenie.

Et comme elle leur imposa à tous le silence sur ce qui ne doit jamais être dit.

Beaucoup d'amour, beaucoup de douleurs, énormément de silence.

Les poupées conservent la mémoire de ceux qui gardent le silence.

La folie n'est évidement pas dans les poupées, elle est bien là où sont les voix.

Dans le corps de ceux qui manipulent, de ceux qui se laissent manipuler, et dans ceux qui se taisent.



Le précédent roman, de Wesley Stace, « l'Infortunée » nous emmenait à la rencontre de l'affirmation d'une identité, à la conciliance d'un double que l'autre ne veut vous reconnaître, « Les garçons » nous dévoile toute l'intolérance qui peut naître de l'imposture d'un double que l'autre vous impose.

Autre angle d'approche, mais donc finalement sujets étroitement liés.

La construction d'un diptyque aux visages inversés mais non opposés.



Astrid Shriqui Garain
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L'infortunée

L’été, j’aime bien lire des bons romans, un peu longs qui m’entraînent dans des univers différents du mien. Je n’aime pas trop les romans historiques, je traînais donc dans ma bibliothèque préférée (à Dinard) et la bibliothécaire, m’a proposé celui-ci, en me disant « ce n’est pas ton genre mais ça peut te plaire ».

Elle a gagné, je m’y suis plongée et je n’en suis sortie que quatre jours plus tard.

C’est un roman pastiche des romans Victoriens.



Tout y est : les bas fonds de Londres, la richesse et la décadence de la noblesse anglaise, les histoires compliquées d’héritage et l’enfant que l’immonde oncle croyait avoir assassiné et qui réapparaît. Et même le Happy End final. On a tous lu des histoires similaires dans son enfance ou adolescence.



Cela permet de soutenir l’intérêt du lecteur , car l'histoire est touffue et souvent sordide , mais le côté novateur et passionnant de ce roman, c’est la construction de la personnalité de Rose Des circonstances exeptionnelles ont obligé cet enfant puis adolescent à garder l’apparence d’une fille alors qu’il était un garçon. Et cela pendant 17 ans !!





C’est très bien raconté, on s’attend toujours à une catastrophe qui arrivera finalement.









Les différents cadres où se passe l’action sont très importants pour ce roman, j’ai vraiment cru que ce château était réel, il correspond à des images tellement classiques vues au cinéma ou dans des illustrations que, finalement, il existe bien dans l’imaginaire de chaque lecteur.



Il y a un passage où j’ai lâché prise, c’est lorsque le personnage arrive en Turquie pour retrouver la source d’Hermaphrodite, j’ai alors lu en diagonale.









Si cet été vous avez envie d’un roman ,celui-là n’a d’autres ambitions que de vous embarquer dans la fiction et dans vos souvenirs de Dickens, en même temps il vous fera réfléchir sur la construction de la personnalité d 'un être humain.










Lien : http://luocine.over-blog.com/
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L'infortunée

Gros roman dont l'action se déroule dans l'Angleterre victorienne. Un bébé (un garçon) abandonné est sauvé par le jeune Lord Lovehall jamais remis de la mort accidentelle de sa soeur lorsqu'ils étaient enfants.

Le bébé va être élevé comme une fille et les rebondissements sont nombreux jusqu'au dénouement heureux quoiqu'improbable.

L'atmosphère de l'époque, les codes de la petite aristocratie, les conflits familiaux, les personnages sont excellement bien décrits. la psychologie de Rose également.

Pour ma part cependant après une 1ère moitié fort plaisante j'ai fini par trouver le temps long et me lasser.

La recherche de l'identité - en fait des identités physiques et civiles de Rose - sont lentes, bien trop lentes et répétitives.
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L'infortunée

Sur la trame d’un roman d’apprentissage ultra-classique, qui connaît d’ailleurs fort bien ses classiques et s’en amuse (des bas-fonds dickensiens au château-labyrinthe à mi-chemin entre Walpole et Mervyn Peakes, en passant par les mythes grecs à défaut de la Lorraine), avec une galerie de personnages très typés XIXe – ce que l’on pense être le XIXe du moins, à savoir des jeunes gens hyper sensibles et spleenétiques, de charmantes ingénues pleines de bons sens, etc., Wesley Stace parvient à éviter de nombreux écueils, avec une certaine finesse.

Roman victorien en apparence, qui fait la part belle aux motifs d’époque – les frictions causées par la mise en présence des opposés (homme/femme, riche/pauvre), l’espace traité comme un personnage qu’il s’agisse des rues de Londres ou du château familial, les types de personnages et le goût de la péripéties – dans des références souvent appuyées ; mais roman moderne où le cadre historique présente juste ce qu’il faut d’incongru et de décalé pour ne pas avoir l’air d’un exposé de 6è, où le nœud gordien n’est plus le corps social, mais le corps familial d’une part et le corps physique, intime, d’autre part. Rien de révolutionnaire, certes, mais l’ensemble est rondement mené.
Lien : http://luluoffthebridge.blog..
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L'infortunée

Misfortune

Traduction : Philippe Giraudon



C'est dans l'une de ses chansons, "Miss Fortune", que l'auteur a puisé l'inspiration pour ce roman qui a pour cadre l'implacable époque victorienne. Les relations hétérosexuelles n'y étaient déjà pas vues d'un bon oeil, alors, l'homosexualité, voire pire : la bisexualité, surtout masculine, on devine aisément quels jugements on portait alors sur elles - quand on acceptait d'en parler, évidemment.



Cet épais roman, illustré çà et là (lettrines des chapitres et cartes) par Wesley Stace lui-même, évoque les grandes productions littéraires de l'époque dickensienne. Il en a les thèmes de base : l'enfant illégitime et rejeté qui aurait dû mourir mais est recueilli par un bienfaiteur inattendu ; les jalousies des autres héritiers du bienfaiteur ; une captation d'héritage et, bien entendu, un retournement de situation qui sauve le héros.



Le prologue, qui voit le jeune Pharaoh, petit valet à tout faire d'une faiseuse d'anges, traverser un Londres terrifiant de misère pour aller se débarrasser sur un tas d'ordures du supposé cadavre d'un nouveau-né, ainsi que les trois premières parties, qui racontent dans l'ordre le sauvetage du nourrisson par un jeune aristocrate qui rêve d'avoir un enfant - une fille - sans se voir contraint de procréer, l'installation du nouveau-né (en qualité de bébé mâle) à Lovehall, le récit de son enfance et de son adolescence avec ses premières réflexions qu'il ne peut manquer de se faire sur son identité sexuelle et enfin le triomphe des Affreux Héritiers à la mort de lord Lovehall, tout cela est très bien mené et dans la droite ligne de ces histoires dont raffolaient les victoriens - et que nous continuons de célébrer, mais modernisées, sous la forme des soap-operas américains.



Là où ça commence à pécher un peu, c'est dans les deux dernières parties, lorsque Rose (le héros-héroïne) s'enfuit de Lovehall, puis finit par être accepté par la moitié de sa famille "adoptive" qui désapprouve les agissements des Affreux Héritiers. Rapatrié à Londres chez ces braves gens, il y retrouve sa mère adoptive (afin que sa "fille" eût une véritable enfance, lord Lovehall avait épousé sa bibliothécaire) et la famille de l'intendant du domaine. Signalons d'ailleurs qu'il est amoureux de la fille de l'intendant, qui fut, avec son frère, Robert, sa compagne de jeux : Sarah. La romance s'affirme et personne n'y trouve rien à redire bien que Rose préfère s'habiller en femme. Sarah se retrouve même très vite enceinte.



De rebondissement en rebondissement, il appert, à la fin du livre, que Rose est bel et bien un descendant direct des seigneurs de Lovehall. Du coup, les Affreux Héritiers doivent lui restituer ses biens. Et tout est bien qui finit bien. Dans l'épilogue, Rose Old Lovehall meurt, quasi centenaire et n'ayant jamais renoncé à sa double nature, induite plus par l'éducation que par sa nature physique.



Ca se dévore plus que ça ne se lit, l'auteur tient son héros en haleine de bout en bout mais certains détails font tiquer. Par exemple le fait que, à Londres, Rose puisse déambuler habillée en femme. Elle le fait voilée, certes mais il lui arrive de retirer ce voile. Selon moi, à l'époque victorienne, un sergent de ville aurait été tout de suite appelé par une bonne âme : le livre escamote ce problème.



De plus, si la réflexion sur l'identité sexuelle (naturelle et/ou conditionnée) est très, très intéressante, on reste tout de même sceptique sur l'absence de tendances homosexuelles chez Rose. Adolescente, elle manifeste une attirance envers Sarah mais pour le lecteur, qui sait bien que Rose est en vérité de sexe masculin, il n'y a là aucune trace de lesbianisme.



Il existe cependant une scène très ambiguë - la seule qui évoque une homosexualité possible - lorsque Rose révèle à son cousin qu'elle appartient en fait au même sexe que lui.



Bref, un bon roman populaire, qu'on prend un réel plaisir à lire mais qui, à mes yeux en tous cas, ne tient pas toutes ses promesses.



PS : le style est assez dense et respecte, lui aussi, l'ambiance générale. ;o)
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L'infortunée

Je n'ai pas compris les mauvaises critiques de ce livre.

J'ai adoré le destin de cet homme-femme, dans une ambiance anglaise incroyable.

M'a fait penser à mon livre-phare Rebecca.

Il FAUT le lire, ce serait vraiment dommage, vous pouvez me croire...
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L'infortunée

Un roman historique agréable, parfois farfelu. Un bon moment de détente
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L'infortunée

Roman de Wesley Stace.



Le jeune Lord Loveall ne s'est jamais remis de la mort de sa soeur Dolorès. Vivant avec son souvenir, il ne songe pas à fonder une famille, ce que lui reproche sa mère. Le jour où il trouve un bébé abandonné, il croit que tout est réglé. Le bébé est un garçon, mais dans sa folie, Lord Loveall l'élève comme une fille. Rose Loveall grandit dans un monde d'amour et de secrets. Jusqu'au jour où les premières révélations retentissent.



Je me suis interrogée un moment sur ce livre. L'auteur est-il un fou ou un génie? Ou les deux... Sans cesse, la narration semble tirer le lecteur vers le secret, puis se dérobe. Ce texte est excellent, l'histoire originale, et l'atmosphère de mystère qui plane est délicieuse. Le malaise du personnage principal est palpable. Je relirai ce texte, c'est certain.

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L'infortunée

Rose Lovehall est la fille adorée d'un Lord excentrique. Enfin c'est ce qu'elle croit : elle est en fait un enfant trouvé, élevée comme une fille pour satisfaire ses parents. Mais découvrir la vérité n'est pas simple pour la jeune héritière, surtout quand le reste de la famille en profite pour reprendre le château... Le roman semblait prometteur, mais qu'est-ce que c'était long! Je n'ai pas réussi à lire tout d'un coup. Beaucoup de descriptions, une écriture à laquelle je n'ai pas adhéré, des personnages que j'avais du mal à situer les uns par rapport aux autres... J'ai vraiment eu du mal à accrocher. Je connais mal l'histoire LGBT, mais j'ai également eu une impression d'anachronisme dans le traitement du personnage transgenre.
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L'infortunée

J'ai suivi avec grand intérêt la vie mouvementée et peu ordinaire de Rose Loveall, son enfance heureuse malgré une situation peu orthodoxe, la découverte de la vérité la concernant, ses relations avec une famille particulièrement acharnée, et surtout, la rencontre avec sa conscience.



Rose a été élevée comme une fille, alors qu'elle est un garçon, et ce en réponse à la volonté de son père adoptif.

Celle-ci n'a découvert la vérité qu'à son adolescence. Comment faire face et s'accepter quand on sait que cela remet en cause les liens de l'amitié créés durant l'enfance, la perennité de sa famille dans le château : Rose s'est trouvée désemparée et a préféré fuir.



Le style mêle les codes classiques de la littérature victorienne à une syntaxe beaucoup plus libre propre à la littérature contemporaine. Ce mélange crée un petit cocktail que j'ai trouvé fort agréable, drôle et émouvant, et qui m'a donné envie de connaître l'histoire de Rose.



J'ai un peu moins apprécié la partie relatant la fuite de Rose, sa retraite loin de son pays natal, vécue comme un piège.

Cependant, le tout reste cohérent et permet d'aboutir à une fin heureuse bien qu'inattendue.

Une lecture drôle, rythmée, émouvante et hors du commun.
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L'infortunée

Une belle aventure haute en couleur en pleine époque Victorienne qui malheureusement s'effondre dans la 2e partie, je n'ai même pas fini les 100 dernières pages car trop redondant.

Le thème est tout de même bien développé et intéressant, une belle prouesse à ce niveau là !

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L'infortunée

Vague déception pour ce livre que j'avais très envie d'aimer, entre sa très belle (photo de) couverture, son scénario délicieusement romanesque et cette thématique de l'ambiguïté sexuelle qui m'attire toujours.



Le sujet est pourtant traité avec une sensibilité indéniable, l'univers développé est assez riche et captivant, mais... il manquait un petit quelque chose pour que j'accroche vraiment. Une petite étincelle de vie. L'écriture est un peu plate, peut-être trop intimiste, pour donner toute son ampleur à ce scénario vraiment très romanesque, qui aurait mérité plus de souffle, plus de démesure. La vision fantasmée du XIXe siècle est pleine de charme, mais peine parfois à dépasser les clichés dont elle joue.



Au final, j'ai eu un peu l'impression de lire du Sarah Waters, en masculin et en moins bien. Pas mauvais, non - j'ai pris un réel plaisir à le lire, ce roman - mais pas exceptionnel, et surtout moins bien qu'il promettait d'être.



Ce qui ne m'empêche pas, hélas, de rester curieuse devant les autres titres de l'auteur... !
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Les garçons

Superbe livre d'un auteur peu médiatisé, malheureusement, mais quel bonheur de lecture. Les livres moins en lumière m'attirent beaucoup plus et généralement, je suis rarement déçue... A lire !
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Charles Jessold, meurtrier présumé

Critique de Thomas Stélandre pour le Magazine Littéraire



Charles Jessold, meutrier présumé de Wesley Stace s'ouvre sur un événement dans la bonne société londonienne : un compositeur prodige tue son épouse et son amant avant de se suicider. Le crime est-il un art ? Peut-on trouver des vertus esthétiques à un meurtre ? En 1827, Thomas De Quincey publiait De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts, où des érudits devisaient d'affaires criminelles comme s'il s'agissait de chefs-d'oeuvre. Le simple fait divers dépassait alors la sphère journalistique pour accéder au statut de spectacle - au sens d'une mise en scène qui s'offre au regard. C'est cet argument que reprend ici Wesley Stace, dans une forme fictionnelle et une absolue littéralité.

Charles Jessold, meurtrier présumé s'ouvre sur une coupure de presse datée du 24 juin 1923. Il est question d'un compositeur (Jessold) qui tue son épouse et l'amant de cette dernière avant de se suicider, la veille de la première de son opéra. « Le critique musical de ce journal, Leslie Shepherd, auquel il est arrivé de collaborer avec le compositeur, a attribué ces meurtres à l'alcoolisme et au caractère paranoïaque de Jessold. Il a déclaré qu'il s'agissait d'une tragédie inutile, qui ternirait nécessairement la réputation du musicien. » À la suite de ce prélude factuel, Shepherd, l'associé, l'ami, prend la parole pour ne plus la lâcher. Ce sont ses mémoires qu'on découvre, depuis sa rencontre avec Jessold jusqu'aux meurtres.

Pour son troisième roman, après L'Infortunée et Les Garçons (éd. Flammarion, 2006 et 2008), Wesley Stace creuse encore le sillon de la fiction historique. Nous sommes à Londres, au début du XXe siècle, dans la haute société des querelles et des bons mots, là où la musique est classique. Leslie Shepherd rencontre Charles Jessold à une soirée mondaine. Le jeune homme amuse l'assemblée : il est capable de reproduire toutes les mélodies qu'il entend, « arrangements et harmonies inclus ». Shepherd est intrigué, autant par son talent que par son nom. « Ils me rappellent un compositeur, lui dit-il. N'avez-vous jamais entendu parler de Carlo Gesualdo ? » Charles Jessold, Carlo Gesualdo. La similitude phonique souligne la véracité historique du texte (le compositeur italien a bel et bien existé), en même temps qu'elle introduit le funeste destin du personnage, Gesualdo ayant commis un double meurtre après avoir surpris sa femme dans les bras d'un autre. Le thème du double court d'ailleurs sur l'ensemble du roman, qui se fait par là même réflexion sur le couple sous toutes ses formes : mari et femme, chef d'orchestre et musicien, critique et artiste... Shepherd prend Jessold sous son aile, lui fait faire ses gammes en société. Le succès vient, la griserie aussi. Le protégé boit trop, c'est son plaisir. L'homme est maudit, évidemment, le héros si scandaleux que la triple tragédie n'étonne presque personne. La police a tôt fait de boucler l'affaire. Et le livre, à son exact milieu, pourrait s'arrêter là si le narrateur n'avait pas encore des choses à dire. Car la vérité affleure post mortem, sous la plume d'un Shepherd désormais septuagénaire. Cette deuxième partie est la sienne. Il tient sa revanche.

Les faits sont les mêmes, seule la lumière change. Jusqu'alors, Miriam, l'épouse de Shepherd, n'était qu'une ombre, qui apparaissait de loin en loin, comme hermétique à ce qui se jouait alentour, préférant ses livres au tumulte. Sur cette autre rive, Wesley Stace la place au centre de la scène. La relation qui l'unit à Shepherd n'est pas une passion, plutôt une complicité amoureuse « pleine de phrases inachevées et de longs silences ». On pourrait croire que la petite musique de chambre éloigne du drame pompier ; elle l'y ramène au contraire. Ce deuxième mouvement est celui des sentiments après les actes, des mobiles après les faits. À cette aune, les meurtres auront bien sûr une autre résonance. Mais le dénouement en soi n'a pas tant d'importance. L'essentiel réside dans la méthode, le crime devant obéir à des règles pour devenir un chef-d'oeuvre. À en croire Wesley Stace, il existe en effet un art du bien-mourir, comme il existe un art du spectacle.
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L'infortunée

Lu en VO.

C'est un roman très ambitieux (sur le plan du style, du sujet, du genre) ET qui a les moyens de sa politique. C'est documenté, malicieusement écrit, j'ai été ultra soufflée.

C’est le compte-rendu d’un parcours initiatique, de petite fille innocente et heureuse, d’un jeune homme à la puberté difficile, puis d’un être adulte : homme/femme/ni l’un ni l’autre/les deux? Passionnant!
Lien : http://aventuresheteroclites..
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L'infortunée

En 4 ème de couverture de l’édition Jai lu, collection «Par ailleurs »

Bret Easton Ellis écrit :

« Je suis extrêmement admiratif mais ferais-je l’éloge de ce livre ? Il faudra me passer sur le corps.

L’infortunée est remarquable, complexe, délicat, sophistiqué, tout à fait extraordinaire, et j’ai honte de sortir un roman la même année que celui-ci. Mais le public n’aura pas connaissance de mon admiration, sauf par ces lignes que -si quelqu’un les lit - je nierai avoir écrites. Et je m’en vais cacher mon exemplaire de L’infortunée dans un endroit où personne ne le trouvera jamais. »



Voilà donc l’exemplaire caché de Bret Easton Ellis que je propose à la vue de tous; tant j’approuve sa critique enthousiaste. Désolée, Bret! il y avait aussi Wesley Stace cette année là.
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L'infortunée

A l'âge de cinq ans Dolores Loveall se tue en tombant d'un arbre. Son frère Geoffroy, de sept ans son aîné, est profondément traumatisé par cet accident. Dolores était son amour, il s'occupait d'elle comme s'il avait été son père plutôt que son frère. Il se sent responsable de sa mort. Geoffroy s'enferme dans la grande demeure familiale de Love Hall, ne sortant que rarement, passant ses journées devant la maison de poupées de Dolores, réplique de Love Hall et où sa soeur lui apparaît.



Vingt ans plus tard Geoffroy souffre toujours autant de la mort de sa soeur quand, à l'occasion d'une sortie, il trouve un bébé abandonné sur un tas d'ordures. C'est une révélation pour Geoffroy qui décide d'élever cet enfant comme sa fille. Il la prénomme Rose et épouse Anonyma, la bibliothécaire de Love Hall qui fut la jeune gouvernante de sa soeur, pour servir de mère à l'enfant.



La seule ombre à ce bonheur naissant c'est que Rose est en fait... un garçon ! Cet aspect des choses ne tourmente pas Geoffroy qui est tout simplement incapable de l'admettre. Pour diverses raisons son entourage décide de le suivre dans son aveuglement. Et Rose grandit en petite fille heureuse, entourée de l'amour de ses parents. Mais, alors qu'elle entre dans l'adolescence, le secret devient de plus en plus difficile à cacher. Elle-même se doute de quelque chose. La découverte par Rose de sa vraie nature la bouleversera et bouleversera sa famille.



L'histoire de Rose se déroule dans l'Angleterre victorienne. Elle pose la question de l'identité sexuelle : inné ? acquis ? Combien de temps avant qu'un enfant découvre sa différence si personne ne lui en dit rien ? Et comment vivre ensuite ? L'idée était bonne, la réalisation un peu moins (l'écriture n'a rien d'inoubliable). Le résultat m'a moyennement plu.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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