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Citations de William Cliff (39)


Chaque fois que je vois cette haute maison
  
  
  
  
Chaque fois que je vois cette haute maison
si noble avec son air de grande solitude,
j’imagine le froid qui en toute saison
doit régner en ses murs de sombre brique nue.

Et avec tous ces trains qui passent devant elle
ne doit-elle pas trembler comme nous sentions
trembler autour de nous les murs de la maison
où nous vécûmes tant de réclusion cruelle?

C’est qu’elle aussi était près du chemin de fer
et quand un convoi de marchandises passait,
toute notre maison tremblait et balançait
sans jamais pourtant qu’elle ne tombe par terre,

jamais malgré leur grandeur pourtant très hautaine
ses murs ne se sont écroulés sur elle-même.
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          Ballade du cœur sec et nul
  
  
  
  
le soleil a beau éblouir ma chambre
je n'en ai pas plus de lueur au cœur
puisqu'il me faut à la fosse descendre
et servir d'engrais aux couleurs des fleurs –
si tout mon temps ne sert qu'à ce malheur
fallait-il entreprendre de le vivre ?
tout ce que j'ai pu lire dans les livres
empêcha-t-il l’état où je frissonne
de me sentir dans les fibres ce givre
qui me rend sec et nul comme personne ?

où est l'été qui me faisait étendre
sous le feuillage bruissant de rumeurs
quand les passants me voyant voulaient prendre
et m'arracher de leurs mains ma vigueur ?
aujourd'hui à cause de la froideur
aller dans la forêt est impossible –
et où aller ? dans cette ville horrible
où tout le monde court à sa besogne ?
ah ! si les gens pouvaient être plus libres !
être moins secs et nuls comme personne !

toi qui m'as pris cette nuit sur ton ventre
qui m'as mangé de baisers dévoreurs
toi qui as détruit mes pensées méchantes
en me broyant de ton charnel labeur
toi qui as bu de ta bouche mes pleurs
mais sans te douter du bien qui m'arrive
peux-tu me dire comment on peut vivre
loin des pensées noires qui me charbonnent ?
loin de ce temps qui me déséquilibre
et me rend sec et nul comme personne ?

Prince Jésus qui sur tous a maîtrise
regarde-moi car j'ai ma tête mise
sur tes pieds tes mains ton flanc qui pardonne –
mais pourras-tu ne pas voir la faintise
de ce cœur sec et nul comme personne ?


p.18
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Qu’est-ce que j’ai appris
  
  
  
  
Qu’est-ce que j’ai appris dans mon adolescence?
J’ai appris à chanter à quatre voix, c’était
un rideau qui se levait sur mon ignorance
et qui abolissait le grand vide où j’étais.

Il existait un chœur de garçons au collège
qui ne craignait pas de chanter à quatre voix,
lorsque j’entendis ce chœur, mes larmes coulèrent
du profond de mon être, ainsi à chaque fois

je sentais des frissons me parcourir l’échine,
je voyais ces garçons bêtement rapprochés
qui chantaient sans savoir quelle beauté sublime
émanait de leurs chants ainsi harmonisés.

À la fin, je devins choriste dans ce chœur
dirigé simplement par un éducateur.
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le goût d'aller plus vite tue le goût de voir et d'apprécier les choses et d'abord celui d'entrer en convivialité avec les compagnons de voyage que le hasard vous fait côtoyer.
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L'air entrait en nous comme un fleuve, comme ce fleuve que nous voyions rouler ses eaux en bas dans la courbe et où nous allions parfois nager comme des bêtes qui ne l'ont jamais appris.
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AU PRINTEMPS


Extrait 2

Au printemps il est temps de marcher sur la terre,
regarder s’activer un vieux coléoptère
dans le sol pour creuser de quoi faire refaire
l’espèce et sentir venir sur la pourriture
des germes, des bubons, des fleurs dont la guipure
jettera des couleurs sur toute la nature.
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AU PRINTEMPS


Extrait 1

Au printemps il est temps de rénover sa peau,
d’aller dans la forêt se vautrer au terreau
plein de feuilles pourries et d’entendre un oiseau
chanter avec folie, voir un gars de la ville
passer et repasser devant un corps débile
pour se rincer l’œil et se réchauffer la bile.
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MESSE DU DIMANCHE


Extrait 1

Ce pain n’a aucun goût, on dirait de l’ouate,
ce café est mauvais, mais qu’est-ce qui se passe ?
pourquoi donc ce matin tout me paraît infect ?
serait-ce pour n’avoir pas été à la messe ?

C’est vrai que jadis tous les matins de dimanche,
on allait à la messe même si la blanche
neige glacée couvrait le gravier de la route,
et on allait à pied à cause qu’alors toute

la gent humaine était dépourvue de voiture,
l’on marchait résolument sur la terre dure
et l’on était à jeun, c’était obligatoire
si l’on voulait recevoir l’hostie du ciboire.

Ça papotait beaucoup, l’on se disait bonjour
avant d’entrer dans la chapelle des maristes
où l’on s’entassait aux effluves méfitiques du peuple
qui puait de toutes ses vêtures.

Et pendant qu’on chantait le Kyrie eleyson
on voyait arriver encor quelques personnes
qui s’étaient attardées et dérangeaient beaucoup
le père Billmeyer harnaché jusqu’au cou.

Quant au père Flamengh, un gros Luxembourgeois,
assis à l’harmonium il agitait ses doigts,
il pédalait et suait pour produire l’air
et que le grégorien remplisse l’univers.
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LE SOURIRE


Extrait 2

et à force de me le demander moi-même
je me dis qu’au total ce ne serait pas pire
que de broyer toujours la même triste graine
et qu’au lieu je pourrais essayer de sourire,

et l’autre soir étant dans un bar, le garçon
s’approche de moi et avec ses doigts me force
à faire cette grimace que sans façon
les gens font, paraît-il, pour paraître moins moche,

et donc sous les doigts de ce garçon j’ai bien dû
exécuter ce que l’on appelle « sourire »
sans savoir si au fond du cœur ce qui est tu
nie cette comédie et fort la contrarie,

alors par politesse j’ai exécuté
puisque j’avais encore quelques dents dans la bouche
l’étrange crispation qui m’était demandée
afin de ne pas montrer un air trop farouche,

et à force de faire cette chose j’ai
senti que cela me contaminait un peu
et commençait à changer mon esprit bouché
pour le faire bouger peu à peu à ce jeu :

oh ! c’est drôle ça me fait penser à Pascal
qui dit qu’à force de prier on s’habitue
à croire et que cela ne serait pas plus mal
puisque notre âme alors en serait moins perdue.
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LE SOURIRE


Extrait 1

« Vous ne souriez jamais ? « me dit-il
et il leva vers moi son regard souriant alors
j’ai tout de même esquissé un sourire et il
a semblé content devant mon effort alors

après lui avoir pesé sa portion de viande
et fait payer le client qui l’a demandée
(c’est-à-dire moi-même) alors cette demande
commence à descendre dans ma tête bornée,

alors je commence à réaliser combien
mon être malgré tout existe dans le monde
et bien que j’aie l’impression de n’être plus rien,
j’existe malgré tout dans le regard du monde,

et qu’il me veut du bien, à moi pauvre échoué
au fond de cette fosse abjecte, malgré tout
le monde ne veut pas tout à fait me flouer
et que je sois enseveli au fond du trou,

on voudrait même que je quitte cet air morne
sans cesse qui empreint les traits de mon visage
tant qu’on va jusqu’à me demander sans vergogne
s’il m’arrive parfois de sourire au passage,

au passage de quoi ? je voudrais le savoir !
et vous Monsieur qui me demandez de le faire
en tripotant la viande là sur ce comptoir
pourquoi vouloir que je me retrousse la lèvre ?
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je croyais que la vie…


Extrait 2

dire qu’il y a des gens qui passent leur vie
toute leur vie dans cet état comme cet homme
sa chemise son paletot ses souliers on
dirait qu’il y a un siècle qu’il dort avec
les yeux écarquillés il se dresse au milieu
de la rue comme pour supplier qu’on l’écrase
à condition toutefois qu’une autre vie
lui soit rendue et qu’il puisse recommencer
le jeu avec en main des cartes différentes
ou qu’on le couche enfin au flanc de la montagne
avec ceux qui dorment déjà et dont le corps
pourri est piétiné par le jeu des enfants

oui le soleil peut parfois montrer qu’il est là
la mer souriante nous dire un gai bonjour
les branches faire de leurs doigts de gracieux signes et
les pigeons roucouler en marchant sur les tuiles
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je croyais que la vie…


Extrait 1

je croyais que la vie s’était arrêtée
que plus jamais on en reverrait le soleil
ni les arbres fleurir et pousser des feuilles
ni le ciel montrer qu’il peut parfois être bleu

je croyais qu’on était entré dans une cave
quelque part très loin avec dans l’âme de ne
plus se soucier que les habits soient déchirés
qu’il faille patauger avec d’affreuses pompes
dans de la noire boue que depuis quatre jours
on ne soit plus rasé ni lavé et que
le linge de corps fasse honte tant il pue
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je sentais le bonheur exister sur la terre,
la propreté partout luisait comme le verre,
il me semblait qu'ici on vivait la vraie vie.
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Au matin nous nous donnerions de gros baisers,
tu aurais du café pour tremper tes tartines,
tu partirais avec un beau sourire aux lèvres,
la lumière du ciel brillerait sur ton être.
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Ne t'en fais pas mon vieux car la prochaine fois
je serai avec toi dans ta chambre sordide
autant que le voudra ton grand horrible vide.
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Plus jamais ils n'ont pu se retirer
de ma vie ces grands yeux brillants et noirs
que je voyais à la porte d'entrée
de la gare se lancer vers ma "gloire"
car comment voir autrement le miroir
du bonheur que lui présentait mon corps?
Hélas ! J'étais si malheureux alors
que je pouvais pas le moindre du monde
penser donner quelque bonheur alors
que je rampais moi-même dans la honte.
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De plus il faut du bruit pour oublier
la solitude immense de notre existence
on s'assourdit de bruit, on boit de la bière et
on essaye d'oublier la nuit qui nous encense
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Mais cependant je gardais le regret
des infamies proposées par ces jeunes
car dans la vie on aime que nous happent
certaines choses un peu dégoûtantes
qui font sortir de l'ennui ordinnaire
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nous partions en forêt avec nos sacs et notre vie
ouverte sur des horizons indistincts et souvent
le feuillage de arbres les prairies giflées de vent
semblaient sourire aux inventions de notre rêverie

j'ai passé des journées entières regardant au loin
les nuages passer et frôler la tête des arbres
ma tête aussi partait avec ces nuées et la barbe
du temps tombait en poudre ou volait en fumée de foin
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