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3.84/5 (sur 64 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Gembloux , le 27/12/1940
Biographie :

William Cliff, de son vrai nom André Imberechts, est un poète belge de langue française.

Quatrième d'une fratrie de neuf enfants, il fait des études de lettres et de philosophie. C'est de cette époque que date sa passion pour le poète catalan Gabriel Ferrater (1922-1972), qu'il rencontrera, traduira en français, et qu'il reconnaîtra comme son influence majeure.

Ses poèmes ont la chance d'être remarqués rapidement par Raymond Queneau, et il sera systématiquement édité par Gallimard jusqu'en 1986.

Il vit à Bruxelles d'où il s'échappe fréquemment pour voyager, d'abord en Europe, puis jusqu'en Asie et en Amérique. Ces voyages, qui feront la matière des recueils "America" (1983) et "En Orient" (1986), donneront un nouveau souffle à son œuvre.

Il participe en 1984 à l'écriture de l'album "Silicone Lady, Motel Suicide" de la chanteuse franco-japonaise Megumi Satsu en livrant deux titres : "Tout est amour" et "Clocharde" (Polydor 1984). Il a rendu hommage à son compatriote Conrad Detrez (1937-1985) en 1990.

William Cliff publie également des romans.

Lauréat de nombreux prix, il a reçu le Prix Maurice Carême en 1993, le Grand prix de poésie de la SGDL (Société des gens de lettres) en 2006 pour l'ensemble de son œuvre, le Grand prix de poésie de l'Académie française en 2007 pour l'ensemble de son œuvre poétique, le Goncourt de la poésie 2015 pour son recueil "Amour perdu".

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Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle. Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters… Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira

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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
dans la rue les rickshaws alors commencent
leurs infernales pétarades et les
autos n'arrêtent pas de klaxonner
les vaches iront brouter près des rigoles
les déchets entassés à leur usage
oh qu'il est doux de voir leur si paisible
marche au milieu de la foule qui grouille
ou bien attelées à des charrettes on les
fera tirer le joug avec leur bosse
et s'en aller au milieu du trafic comme
des vaisseaux calmement fendant les flots
balançant en mâture leurs deux cornes
que leur maître peut souvent avoir co-
loriées ou ornées de divers plumets
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61.
Dans cette ville il y avait un marché
où je m'arrêtai à une bizarre échoppe,
où des gens souriants vous faisaient à manger
et cuisaient votre viande à l'abri d'une hotte.

Je me souviens d'avoir aimé la nourriture
que vous me fîtes, gens d'on ne sait quel pays,
je n'osai pas vous demander quelle nature
était la vôtre dans cette ville d'exil,

ni quelle était cette langue que vous parliez
avec la belle humeur qui vous était propice
parce que j'étais plus que vous un étranger
dans ce lieu qui me serait bientôt un supplice,

cet Oxford si pétri de l'Orgueil qu'il proclame
sans soupçonner l'Ennui énorme qui le damne.
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Comment triomphiez-vous dans la plus sombres des batailles
Celle où l'on prend le goût de poignarder sa propre chair?

C'est que sans doute vous étiez au dedans de vous-mêmes
déjà pareils à ces déserts où le vent vous promène
ravagés de désastres et le coeur plus que confondu

d'avoir essuyé sur la terre un sanglant anathème
qui vous fit préférer le sel de la mer inhumaine
à l'inhumanité des humains qui vous ont déçus
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ATTENDRE


Cinquante fois, cinquante fois que j’ai été traîner
mon espoir comme un mollusque sa glu dans ce bar noir
d’insectes grouillants, cinquante fois pour te voir, j’ai vu
mil sacs humains ignorant tout de toi, ignorant tout
de moi, indifférents à ton absence, à ma présence
isolée aussi insignifiante qu’était la leur
groupée par trois ou quatre avec pour toute connaissance
ce savoir qu’on est trois ou quatre ensemble en ce bar noir
d’insectes qui ne se connaissent pas — Cinquante fois
j’ai bu un stout en attendant sans trop y croire
tout en croyant qu’en attendant quelques minutes encore
juste quelques minutes... mais les minutes passaient
et je m’enfonçais dans la nuit comme en un lac de boue.
Cinquante fois quand le trou noir du bar s’était vidé
et qu’il m’avait vomi comme un bousier mal digéré,
cinquante fois j’ai repris mes pieds fatigués et j’ai
mesuré les rues de la nuit avec mon désespoir.
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"There was nothing but that savage Ocean between us and Europe."

approche approche-toi monstre brutal
viens donc vomir selon ton habitude
tes filandreux rouleaux d'algue et d'écaille
en ricanant de ton rire d'écume
il me semble aujourd'hui que ton allure
se fait plus vive aurais-tu pas comme une
désir de bouffer quelque humain destin
pour te venger qu'à tes deux flancs l'on joue
à défier ta force à coups d'engins
qui te surmontent et volent sur tes joues
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Un silence insolite est tombé sur notre équipage
on n'entend plus que lui le vent siffler entre les câbles
et les poissons volants bruiter en rechutant dans l'eau
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William Cliff
triste triste triste



11

triste triste triste est l'infini désert arabique
     la tristesse est écrite
jusque sur la face des gens qui en tout temps font la
     grimace au vent à la
poussière et au soleil on entend racler la gorge
     et cracher les gros glaires
qui leur remontent du poumon pour avoir toujours à
     respirer l'aride air
sans pitié labourant leur sang de sa stérile haleine

le bus danse sur le tarmac craqué de tous côtés
     à droite la Mer Rouge
avec ses plants pétrolifères empestant l'atmosphère
     à gauche le désert
borné au lointain horizon par l'arabique chaîne
     et dedans les turbans
les longues robes majestueuses mais crasseuses
     et le tabac qui fume
incessamment et les regards qui vaguent tristement
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PETIT INSECTE HUMAIN

Petit insecte humain qui rampes sur la terre
Dont l’incertain destin te désole et t’atterre
quand par un soir d’été tu t’en vas plein de doute
écoutant la rumeur qui vient d’une autoroute,

et qu’elle te semble extraordinaire quand même
et palpitante l’existence que tu mènes
malgré les cruautés qui sévissent parfois
entre quelques cités travaillées par des voix

méchantes qui font que comme des sales bêtes
les hommes s’entretuent pour d’ineptes prétextes,
oui par ce soir magique qui s’intensifie,
tu dis merci de pouvoir vivre cette vie

et dans le matin déjeuner assis dehors
recevant du soleil ses merveilleux trésors.
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William Cliff
Attendre

Cinquante fois, cinquante fois que j’ai été traîner
mon espoir comme un mollusque sa glu dans ce bar noir
d’insectes grouillants, cinquante fois pour te voir, j’ai vu
mil sacs humains ignorant tout de toi, ignorant tout
de moi, indifférents à ton absence, à ma présence
isolée aussi insignifiante qu’était la leur
groupée par trois ou quatre avec pour toute connaissance
ce savoir qu’on est trois ou quatre ensemble en ce bar noir
d’insectes qui ne se connaissent pas — Cinquante fois
j’ai bu un stout en attendant sans trop y croire
tout en croyant qu’en attendant quelques minutes encore
juste quelques minutes... mais les minutes passaient
et je m’enfonçais dans la nuit comme en un lac de boue.
Cinquante fois quand le trou noir du bar s’était vidé
et qu’il m’avait vomi comme un bousier mal digéré,
cinquante fois j’ai repris mes pieds fatigués et j’ai
mesuré les rues de la nuit avec mon désespoir.

William Cliff- Homo sum ( 1973)
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Un papillon de nuit
  
  
  
  
Un papillon de nuit est venu sur ma lampe
pendant que je lisais Stevenson magnifique
racontant son passage en l’Atlantique immense
et puis traversant en train toute l’Amérique.

Et comment il vécut au bord du Pacifique
à San Francisco où j’ai séjourné un peu,
racontant la froideur de l’océan rythmique
s’écrasant sur le sable avec un bruit furieux.

Le papillon de nuit s’est terré Dieu sait où
pour ne plus déranger mon merveilleux voyage
où Stevenson insiste qu’il attend beaucoup
de sa plume pour solder un gros arrérage :

son père heureusement revient à la raison
et consent à lui faire enfin une pension.
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