Citations de Xavier Müller (69)
Il a été élevé dans un coin paumé du Nevada par un pasteur du genre pas commode et une chimiste camée. Un bon terreau pour faire pousser un illuminé comme lui.
Survivre dans cette jungle qu'était la vie, c'était faire des choix et s'y tenir.
Le soleil couchant cuivrait la savane arborée.
La philosophie n'est que l'idée du monde.
Quand les gens sont à l'article de la mort, on va plus souvent chercher un prêtre qu'un médecin.
Chez lui, le vêtement était l'expression d'un paradoxe, la maîtrise du désordre alliée à un sens esthétique imparable.
Mais sentir les choses ne suffisait pas toujours.
Tout être en lui porte des failles, il suffit de les connaître pour avoir un levier.
L'homme moderne n'est plus qu'un cimetière à gènes corrompus. Adam et Eve souffrent d'Alzheimer et Dieu s'amuse aux dés dans un trou noir nommé abîme.
La plate-forme pétrolière vibrait sous les coups de boutoir de la houle, ses piliers métalliques poussant des gémissements sourds et plaintifs.
Par notre aveuglement, nous avons dévasté la Terre. Aujourd'hui se pose une question très simple pour l'Humanité : vivre ou mourir par avidité.
Le problème, c'est que nos cerveaux sont formatés pour ne jamais répondre à ce dilemme. Vous avez entendu parler du striatum ? C'est une structure nerveuse logée sous le cortex, qui libère la dopamine quand nous satisfaisons nos besoins fondamentaux. Or, le striatum, forgé à la préhistoire, est devenu mortifère à l'ère industrielle. Le besoin d'assouvissement est sans fin, la machine s'emballe, on veut toujours plus et on finit par nier la menace du changement climatique en dépit de la raison, parce que rien n'est pire que l'incertitude.
Les humains étaient par nature imprévisibles.
Tout ce qui comptait, et qui n'avait cessé de compter depuis l'aube de l'humanité et l'invention du premier outil, du premier silex taillé, se résumait à cette simple question : comment repousser les limites propres à notre espèce?
Parfois, il vaut mieux que certains secrets restent à jamais tus.
Grace au sérum, le géranium avait viré magnolia, l'ancêtre de tous les arbres à fleurs apparu au Crétacé, cent trente millions d'années plus tôt.
Les manifestations géantes avaient débuté aux quatre coins de la planète. Partout, des rubans de contestataires envahissaient les rues des capitales, des villes et même des villages. Rubans verts pour les pro-erectus, écolos, collapsos, altermondialistes, zadistes, décroissants ou adeptes d'un retour à une nature toute-puissante.
Face à eux, les rubans bleus des anti-E, inconditionnels de la castration des erectus, défenseurs des camps de relégation. Dans ce groupe majoritairement violent, on trouvait aussi les inévitables survivalistes tendance fasciste, raciologues convaincus que les gouvernements fricotaient pour mettre au pas le peuple.
L'adrénaline lui procurait chaque fois le sentiment de vivre à fond. Bien meilleur qu'un rail de coke...
Les miracles sont comme la foudre, ils ne frappent pas deux fois au même endroit.
La tornade n'était plus qu'à un jet de pierre. Elle me dominait de toute sa hauteur. De près, elle était somptueuse. Des reflets colorés irisaient sa surface. Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Même avec un milliard d'euros, un architecte ne peut bâtir une tour avec de l'eau, pas vrai?
Elle songea furtivement à la fresque de Michel-Ange figurant la création d'Adam, le doigt de Dieu tendu vers celui du premier homme. Elle se sentait écartelée par la même impossibilité, séparée non pas du divin mais de son ancien compagnon par l'épaisseur du temps.