Si l'enfer existe, je suis sûr de l'avoir traversé avec tout ce qui peut en découler de larmes amères et de rancune inassouvie.
Les enfants comme les poètes sont amoureux de ce qui n'existe pas ...
Bien sûr que j'avais raison !
Les Grateful Dead, Polnareff, Bill Wyman des Stones, Pink Floyd, Magma, Gong, qui peut faire mieux ? ...
- « Les enfants comme les poètes sont amoureux de ce qui n’existe pas. »
Le château a été pillé, saccagé…
Mais le piano à queue de Michel étant intransportable, il est resté là.
Les fantômes d’Hérouville en jouent peut-être encore…
- Je peux partir maintenant et je vous laisse en paix pour toujours.
- Non ! Reste. [...] Viens...
- Tu es sûre ?
- Oui. Mais tes belles de jour et de nuit, elles disparaissent.
- Tout ce que tu voudras.
Les enfants comme les poètes sont amoureux de ce qui n'existe pas. - George Sand
En 1953, Michel [Magne] consacre ses recherches à la musique infrasonore. En supprimant toute musique et en ne laissant que les infrasons, il découvre que le mécanisme auditif n'est pas le seul à transmettre les informations au cerveau : un phénomène de vibration du corps, subi directement par la peau ou les nerfs, communique diverses impressions et émotions via l'ensemble des sens, d'une manière très complémentaire des sons audibles.
(p. 106)
Elton John :
- did ... did you hear the chains and the piano last night ?
Michel Magne :
- no ... you think it could be ... the "fantômes" of Chopin and Sand ?
Cette aventure qui commençait allait en faire, en quelques mois, l'endroit le plus célèbre du monde pour l'enregistrement de la pop musique. - Michel Magne à propos du studio d'Hérouville, dans son autobiographie
À chaque fois qu'un pépin m'arrive dans la vie, je courbe l'échine, et, en général, je supporte très bien les gros coups. Là, c'est toute ma musique, mon œuvre entière qui a brûlé, et je vous assure que, de plus en plus, je me sens mal dans ma peau, je me sens mal à l'aise, ça me fait mal au cœur en y pensant. Je suis incapable de réécrire mon œuvre : La symphonie humaine, d'autres symphonies, des concertos pour piano, pour violon, des suites d'orchestre, toute mon œuvre de jeunesse. Tout ça a grillé, tout ça a brûlé, et je n'ai pas un double, je n'ai pas une copie, rien. C'est ce qui peut arriver de pire à un compositeur. J'ai beau me dire que je vais oublier, que je m'en fiche, faire le fanfaron, j'ai du mal à l'avaler. J'espère que l'année 1970 sera meilleure, plus heureuse, je reçois la musique comme jamais je ne l'ai reçue. - Michel Magne, dans Radioscopie, chez Jacques Chancel, le 3 mars 1970
Si c'est un rêve, c'est le dernier qu'il me reste, et personne ne me l'enlèvera.
Le temps d'une nuit, les paysans, les groupies, les pompiers, les dames du monde, tous unis dans un grand moment de communion. Du luxe démocratique, du ciel bon marché, un véritable paradis ! (Le concert gratuit de Grateful Dead à Hérouville)
L'annonce de sa disparition, en 1984, m'a tétanisé. (...)
Quand je pense à Michel [Magne] aujourd'hui, un étrange sentiment m'envahit, oscillant entre l'émotion et la mélancolie. Mais il est vite surmonté par le souvenir de nos rires partagés.
~ Sempé (Postface)
Ce soir, nous organisons une fête dans le parc. N'hésite pas à te joindre à nous.
Aujourd’hui je le sais : c’est son propre requiem que Michel a composé. (p. 211)
Tout ici stimule la créativité !
La rumeur disait vrai : ils sont venus. Le fameux groupe de rock américain, les Grateful Dead, vont loger à Hérouville, chez le compositeur Michel Magne. Ils doivent jouer au grand festival pop gratuit d'Auvers-sur-Oise, que l'on annonce déjà comme le Woodstock français.
C'est pas de la musique qu'ils font au château, c'est de la sorcellerie !
- Je m’emmerde à faire des patates.
- Je sais bien, Serge, ils tuent l’âme d’Hérouville.
- Tu peux pas lui expliquer à Chamberland ?
- Ils ont coupé les téléphones dans les chambres, pour éviter que les artistes appellent leurs familles aux frais de la princesse. Quels gagne-petit ! Ils ne comprennent rien à la création ! (p. 129)