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Critiques de Yvan Robin (64)
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Hervé Le Corre, mélancolie révolutionnaire

Une discussion animée entre pairs. L’écrivain Yvan Robin présente son confrère de littérature noire avant de lui poser nombre de questions fouillées. Une belle occasion de mieux découvrir le discret, mais si talentueux Hervé Le Corre et sa Mélancolie révolutionnaire.



Quelques mots pour présenter le contexte. Playlist Society est une maison d’édition indépendante qui publie de petits livres sur l’art, la musique, le cinéma, la littérature ou encore les jeux vidéo, en poussant la réflexion sur la culture. La maison a été fondée par l’auteur Benjamin Fogel qui en est aussi l’éditeur, autant dire qu’il sait de quoi il retourne.



Dans ce petit livre qui tient dans la poche, après quelques pages d’une biographie parlante, l’essentiel s’appuie sur un long entretien entre les deux auteurs. Une interview sans langue de bois, du genre que vous ne verrez nulle part ailleurs, loin de l’exercice commercial.



L’échange tourne autour des différents romans de Le Corre, sur les décennies traversées, pour comprendre l’homme autant que son œuvre, un peu de son passé, ses influences, ses engagements, ses pensées, son évolution, sa manière de travailler.



Un dialogue franc et direct, avec un interviewé qui le vit avec engagement, à l’image de ses romans. Tout y est, même les quelques « frictions », l’interviewé ne se gênant aucunement pour faire savoir son désaccord face à certaines assertions.



Hervé Le Corre est une plume exceptionnelle, et une vraie personnalité, habituellement assez pudique. Le découvrir ainsi sans fard est une vraie richesse et éclaire ses romans et son univers de belle manière. Un avis de lecture, ça compte, mais les propres mots d’un écrivain ont toujours plus de valeurs.



Écouter, comprendre, réfléchir, voilà le genre d’entretien qui permet à tous les passionnés de littérature de s’aventurer sur les chemins de traverse d’un auteur, dans l’ombre de son brasier pour traverser la nuit.



Un passionnant cheminement qui ne pourra que donner encore davantage envie de se plonger dans toute l’œuvre de Hervé Le Corre et de mieux cerner cette Mélancolie révolutionnaire.



A ce titre, je ne peux que conseiller de lire au plus vite son dernier livre, "Qui après nous vivrez", une merveille de roman noir qui anticipe notre futur. Un vrai bijou qui marquera durablement.



Playlist Society propose une collection très variée qui mérite vraiment de s’y attarder si on est curieux et avide de culture.



Yvan Robin est écrivain de romans noirs également, pour adultes comme pour adolescents, auteur entre autres de "L’appétit de la destruction" et du récent "Bonhomme".
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Hervé Le Corre, mélancolie révolutionnaire

HERVÉ LE CORRE, MÉLANCOLIE RÉVOLUTIONNAIRE de Yvan Robin est un essai fascinant à lire pour les amoureux de cet écrivain prolixe comme pour les amateurs de polars, de romans noirs.

On ne présente plus l'auteur de Qui après nous vivrez ( @editionsrivages son nouveau roman phénomène mais, dans cet essai entretien,  c'est à travers sa jeunesse, ses engagements politiques comme ses inspirations que l'œuvre de Hervé Le Corre s'éclaire.

C'est un auteur qui vit une enfance paisible entre ses parents à Bordeaux dans la cité Lumière, timide, après avoir traversé un accident de voiture dramatique, il fait ses premières tentatives d'écriture. Son oncle, anarchiste publie deux romans à compte d'auteur et sème une graine qui germera plus tard, dans l'imaginaire de Hervé Le Corre.

À Khâgne, il est devenu un homme engagé qui manifeste, s'inspire à foison de la littérature, des poètes comme Baudelaire ou Verlaine, il s'imprègne de la rythmique de L'étranger de Camus. Enfin, il publie, devenu enseignant,  son premier roman La Douleur des Monts.

C'est ainsi que l'on suit le fil de l'écriture de Hervé Le Corre, sa volonté de dépeindre le réel pour montrer la violence de la société mais aussi, et surtout, au fil de son œuvre, les violences faites aux femmes. Les enfants y sont vrais à force d'années à travailler avec eux.

Dans HERVÉ LE CORRE, MÉLANCOLIE RÉVOLUTIONNAIRE, de Yvan Robin, c'est un auteur au franc parler  lucide sur la société contemporaine,  arrivé au summum de son art à travers son nouveau roman Qui après nous vivrez, en ce qu'il émancipe les femmes de leur rôle de proie, où elles deviennent garantes de la transmission humaine, une ode aux arts qui sauvent, une vision mélancolique sur la vulnérabilité des utopies.

Un essai à lire pour comprendre l'œuvre de Hervé Le Corre



Merci à @playlistsociety pour cette lecture d'une qualité exceptionnelle
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Hervé Le Corre, mélancolie révolutionnaire

Découvrir le parcours d'un auteur de roman noir, comment son métier et sa vie infuse dans son oeuvre. C'est une partie de ce que l'on découvre dans ce riche entretien consacré au travail du romancier Hervé Le Corre, un échange mené par Yvan Robin. L'auteur se livre et questionne sa pratique au prisme de son métier d'enseignant, de son regard politique. Il ébauche une définition du roman noir tout en nunance au fil des pages et c'est passionnant. On navigue de références en phrase bien trouvée, un régal. Foncez découvrir cette petite collection éditée par les éditions Playlist Society. Il me reste l'entretien avec DOA à lire dans la même collection et jai juste hâte.
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La fauve

Des hommes un peu réacs se retrouvent dans leur village pour des rondes citoyennes un peu grotesques. Non loin de là, une forêt mystérieuse véhicule pas mal de peurs à commencer par la présence d'une bête mystérieuse. On croise aussi la route de Blanche, une femme au bout du rouleau qui vit un calvaire au quotidien avec son mari et celle d'un homme seul qui erre dans le coin dans une fuite perpétuelle, non loin du village. On sent bien à travers cette galerie de personnages que ça peut dégénérer d'un moment à l'autre à Montcalme, le village de ce coin reculé. On passe d'un personnage à un autre selon les chapitres et Yvan Robin mène très bien sa barque lorsque le rythme s'accélère. Il plane un truc sur ce roman noir, un truc un peu sombre et mystérieux bien représenté par cette bête légendaire présente dans la forêt et qui fait beaucoup parler d'elle. À voir maintenant vers qui la colère qui affleure va se tourner lorsque les choses vont dégénérer et surtout d'où cette colère va provenir. "La Fauve" est un roman noir qui envoie du bois et en même temps qui délivre un sous-texte plus politique important. Un sous-texte dans lequel les personnages qui véhiculent des comportements virilistes, machos ou racistes à gerber risquent de déguster. On se doute qu'il va se passer quelque chose, mais qu'est-ce qui va déclencher le boxon ? La forêt est-elle l'unique danger dans le coin ? Pas certain.



Extrait : "La proximité de la finitude éloignait l’emprise psychologique de son mari. Comme si elle sortait d’une anesthésie générale. La lumière l’aveuglait. Face à la mort, elle parvenait presque à recouvrer un semblant d’honneur et de dignité. Un préambule au plein épanouissement que lui offrirait le cimetière, à n’en pas douter."
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La fauve

Récit d'une nuit plutôt mouvementée.

J'avoue ne pas avoir réussi à suivre tous les protagonistes. Certaines scènes sont décrites de façon très détaillés mais cela ne m'a pas choqué plus que ça, elles sont rares et on passe vite à autre chose.



En somme, une lecture qui m'a déçue par rapport à ce que j'ai pu lire dans les critiques.

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Bonhomme

L’adolescent se débarrasse de sa carapace

Ce que j’aime chez un écrivain, reconnaître sa patte dès les premières lignes et être surprise. Je n’ai plus l’âge du public visé par ce roman, mais le plaisir a été dense et les émotions fortes.

C’est l’histoire de Milo, 14 ans, qui comme tous les étés passe ses vacances chez sa grand-mère. Cette année est particulière car Milo n’est plus un enfant, pas encore un homme, cet entre-deux à la fois inconfortable et exaltant va se vivre sur un mystère, celui du grand-père disparu, envolé, un été sans ce héros aux yeux de ce petit fils.

« — Ton grand-père est parti se balader avec chien et fusil…

Elle poussa un soupir fataliste.

— Et Chougare est revenu sans lui. Il a dû tomber dans une crevasse, se jeter dans les gorges, ou se…On saura sans doute jamais. La vieille dame montrait rarement ses émotions, elle les gardait enfouies en elle comme un trésor.

— Mais…

— Les flics et les pompiers ont ratissé la zone de long en large, et…Rien. À croire qu’il voulait pas qu’on le retrouve. »

C’est la trame, mais Yvan Robin joue avec ses lecteurs, avec les émois de cet âge, l’atmosphère estivale entre copains et petite copine, les relations affectives avec cette grand-mère adorée avec laquelle il partage des moments privilégiés et cette interrogation qu’il sait ne pas devoir verbaliser sans faire mal.

Cet ado qui admirait ce grand-père et qui emprunte sa mobylette comme pour suivre ses traces.

Les jours s’écoulent dans une chaleur de plomb, les jeux et les enjeux se nouent et se dénouent au fil du temps.

L’écriture épouse parfaitement le sujet, et nous rappelle notre adolescence, même si les moyens de communication ont changé, nous plongeons dans un tourbillon d’émotions.

Une écriture qui nous invite à tourner les pages, une construction judicieuse, un ton juste sans excès d’écriture orale, un roman qui est un oxymore : un soleil noir.

Et Yvan Robin nous mène par le bout du nez jusqu’au final avec malice et brio.

Un auteur qui sait nous surprendre.

Ce livre est parfait pour faire aimer la lecture.

A offrir sans modération.

©Chantal Lafon


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Bonhomme

Aussi noir que lumineux. Milo se construit alors que l'image virile de son modèle masculin s'étiole à mesure qu'il cherche à la reconstituer. Heureusement qu'il y a les filles, pour apprendre à devenir un garçon. Un bijou, à lire dès quatorze quinze ans.
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La fauve

Ceci est l'histoire extraordinaire d'un village ordinaire. Montcalme. Un patelin trop tranquille, trop loin de tout, trop plein de gens trop cons, pour tout dire. La seule chose qui puisse vaguement éveiller l'intérêt, dans ce trou paumé, c'est le bois de la Fauve. On dit qu'un gros félin échappé d'un cirque s'y est réfugié il y a des lustres, et que l'endroit est dangereux.

Mais sinon, rien. Plein de petits riens, en fait. Des petits mecs qui jouent à se faire peur: peur de tout, de rien, de l'autre, peur des types comme cet ouvrier agricole qui fauche le maïs des bestiaux pendant la nuit.

Et qu'il faut choper.

C'est la mission du Comité de vigilance citoyenne, un aréopage de gloires locales. Le docteur est un vicelard qui planque du pognon, l'instituteur est un pleutre qui essaie de se mettre au diapason local, le patron du bistrot a sombré depuis qu'il est veuf, l'agriculteur du coin s'est fait plaquer et déprime en ronchonnant, le bras droit du maire est un type jaloux et violent qui séquestre sa femme. Blanche.



Blanche qui , dans un instant de lucidité, comprend qu'elle a une vie pourrie passée à attendre le retour de son élu de mari , recluse dans sa maison entre deux lessives, entre deux repas du gosse, entre deux âges. Alors qu'elle était belle, pas sotte, et qu'elle aurait pu vivre autrement. Vivre, en fait. Blanche qui décide de se suicider sous les yeux de Lionel. Et qui ne supporte plus ses sarcasmes. Et qui commet l'irréparable...



Un roman, en somme, qui porte au grand jour toutes les petites dégueulasseries courantes. Un récit à plusieurs voix, qui met en avant les sentiments des uns et des autres, des sentiments qui s'exacerbent au fur et à mesure que le temps s'écoule. Un roman qui, pour ma part, ne m'a pas franchement convaincue. J'ai trouvé les personnages assez caricaturaux, les scènes de violence un peu "cheap" dans la façon qu'a l'auteur de souligner les détails macabres, et au total l'histoire finit en queue de poisson.

Mais ça peut plaire à d'autres ....



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Bonhomme

Difficile de mettre des mots lorsque l’on est bouleversée. Je le suis. Bouleversée par le talent bien sûr, mais aussi par les nombreux échos qui ne cessent de se répercuter au sein de mon crâne…



Les faits, les sensations, les personnages, les thèmes abordés que l’on aimerait voir disparaître à tout jamais…



J’ai parfois eu l’impression que tu écrivais quelques scènes de mon enfance.



L’écriture est toujours aussi élégante, dure et séduisante à la fois ; grâce aux intelligences cognitive et émotionnelle que tu déploies pour nous saisir, nous atteindre et nous meurtrir en douceur.



Un livre d’apprentissage tout simplement parfait ! À offrir à tous les pré-adolescents, aussi bien qu’aux adultes, qui en auront bien besoin également…
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Bonhomme

J'avais hâte de relire Yvan Robin après avoir découvert l'auteur avec "Après nous le déluge". Avec "Bonhomme" édité chez In8 dans la collection "Faction", une collection pour les plus jeunes, l'auteur dresse le portrait d'un adolescent qui se cherche et qui débarque chez sa grand-mère le temps d'un été. Un été pas tout à fait comme les autres pour Milo puisque des secrets de famille vont ressurgir. Ajoutez à cela de nouveaux potes dans la piscine municipale dans laquelle il a l'habitude d'aller, de futures soirées et vous avez au final un petit bouquin très bien amené qui se dévore. Les premiers émois, les premiers doutes, mais aussi les premières confrontations avec un monde des adultes bien sombre, tout y est. Et on passe un excellent moment dans ce petit bouquin qui dégage une singulière poésie.
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Bonhomme

Les après-midis passés à la piscine, les soirées devant Fort Boyard, les sorties la nuit en cachette avec les ados du coin, les « cercueils » composés de tous les alcools disponibles dans le buffet de la maisonnée : Milo Karski, quatorze ans, passe le mois de juillet à la campagne chez sa grand-mère, veuve depuis un an. La langueur de l’été, l’ennui qui fait alliance avec les fortes chaleurs, le tout sauvé par la transgression des interdits et les premiers émois amoureux. Bonhomme s’inscrit dans le récit d’apprentissage estival. Yvan Robin en livre une version moderne, revisitée. La chaleur étouffante du soleil devient un marqueur du réchauffement climatique, entraine incendies et pénuries d'eau. Instragram se substitue aux livres empruntés dans la bibliothèque des grands-parents ou aux numéros spécial été des magazines branchés. Au lieu de mettre des « râteaux », les adolescents lâchent des « vu ».



Bonhomme souligne parfaitement la difficulté à être et à trouver sa place. « Il fit un selfie, mais le résultat ne reflétait pas son état d'esprit. Le genre de différence qu'il y a entre l'image sur le paquet de céréales et la réalité, une fois qu'ils sont versés dans le bol » peut-on lire au sujet de Milo. La question de la virilité et des modèles masculins se pose bientôt pour le jeune homme.



Ici, le Silence s'écrit avec une majuscule et devient un personnage à part entière. Il s'immisce dans les conversations, reste à l’affut dans l’espoir de provoquer un malaise. Milo doit sans cesse composer avec lui, ce qui ne lui facilite pas la tâche pour poser les bonnes questions. Effectivement, le jeune garçon s’interroge sur le décès de son grand père. Jean, ancien boxeur surnommé Giant Joe, n’est pas officiellement mort. Il a disparu des radars, sans crier gare, et son corps n’a jamais été retrouvé. Au récit d’apprentissage se greffe alors enquête, soupçons et mystères, dans un esprit à la fois cher aux éditions In8 et à l’auteur, pour un résultat totalement réussi.



Gloire à la collection Faction, dirigée par Clémentine Thiébault, de proposer de tels textes, conçus pour les 12-14 ans curieux du monde contemporain, enrobés dans une narration parfaitement adulte, ancré dans le polar et faisant fi de toute simplification.
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Bonhomme

C'est l'été. Et comme chaque année, Milo vient chez ses grands-parents. Il a ses habitudes. L'ado passe ses journées à la piscine municipale avec ses copains et surtout Justine.

Sauf que l'ambiance est étrange, cette fois, car voilà un an que son grand-père a disparu sans laisser d'adresse. Parti. Volatilisé. Et si Milo peut désormais emprunter sa moto pour rompre le tête-à-tête avec sa grand-mère, cette absence pèse dans la chaleur de juillet. Alors que les forêts alentours, et les modèles masculins du passé, s’apprêtent à partir en fumée...
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La fauve

Après un chapitre inaugural qui ballotte entre gravité et mauvaise blague Yvan Robin nous emmène passée une nuit à Montcalme, village sans charme du Sud-ouest. Lagarde et quelques autres mecs du cru forment le Comité de vigilance citoyenne, le fusil de chasse en bandoulière ; une bande de médiocres pieds-nickelés sans humour fantasmant à plein tube sur la violence, l'émigration, les impôts, etc.

Lagarde est marié à Blanche, on se demande comment d'ailleurs car c'est un vrai connard de collection qui ne mérite pas une once d'affection. La vie de Blanche est réglée par son mari, elle est comme anesthésiée, tout son emploi du temps est immuablement prévu par son mari du réveil au coucher. L'emprise est complète.

Parallèlement à l'excursion des branques locaux, on suit Blanche chez elle dans les tâches ménagères et maternelles, elle se prépare à en finir. Ce qu'on sentait venir insidieusement depuis le début est soudainement chamboulé en quelques phrases et le roman prend une toute autre allure. La violence attrape « La fauve », le rythme s'accélère brutalement, les coups tombent comme à Gravelotte.



L'écriture est extrêmement précise et nerveuse, chaque mot paraît méticuleusement choisi. C'est d'autant plus perturbant dans les scènes les plus féroces. Ça peut aussi servir quelques traits d'humour, l'utilisation de noms de marques connues, agaçante au début, se transforme rapidement en outil pour ridiculiser les personnages qui le méritent.

L'auteur cherche dans « La fauve » à venger les femmes que des hommes ont soumises, violentées, assassinées. Peu d'hommes ont grâce à ses yeux, ils ne le méritent pas ; les trois femmes du livre les ont subit, à divers degrés.



Tout comme avec « Après nous le déluge » l'an dernier, Yvan Robin s'empare d'un sujet qui est tristement d'actualité et le fait exploser dans ce court roman.
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Après nous le déluge

Feu-de-bois vit avec son père dans une bicoque reculée, depuis la mort de sa mère. Il sort de l'école avec son amie Dalila au début du roman lorsque de dramatiques événements climatiques arrivent. Un déluge de pluie s'abat sur la surface du globe et terre tremble à plusieurs reprises. L'eau engloutit tout sur son passage et le père et le fils chacun de leur côté vont tenter d'y faire face. Dans un récit âpre et où il ne reste plus beaucoup d'humanité, Yvan Robin invite les lecteurs à découvrir un monde ravagé par l'eau et dans lequel le soleil ne se lève plus. Un monde où l'on lutte pour sa survie. On suit le père et le fils dans deux narrations qui alternent. "Après nous, le déluge" est un roman qui sonne, on ressent la détresse des personnages et les sentiments qui les traversent face à ce monde devenu méconnaissable et hostile.
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La fauve

Montcalme - La vie de ce petit hameau situé dans le trou du c...du monde est bouleversée quand divers larcins sont commis par un rôdeur.

Un groupe de mâles dominateurs qui mènent tout le monde à la baguette, femmes et enfants compris, créent alors un comité de vigilance.

La traque commence.......



Comme l'indique le titre, ne vous attendez pas à un roman de la série Harlequin! Âmes sensibles s'abstenir.

En effet, Yvan Robin n'y va pas avec le dos de la cuillère.

Il crée une ambiance malsaine avec des protagonistes qui le sont tout autant ce qui va les conduire à une nuit de cauchemar.

Avec des scènes violentes et un langage parfois cru, l'auteur prend fait et cause contre le racisme et les sévices faits aux femmes et je peux vous certifier que "ça va saigner".

En peu de pages mais avec un rythme effréné, il parvient à nous chambouler et l'on se dit "non, il ne va pas aller jusque là!", eh bien si.......

Assez palabrer, je ne peux que vous recommander ce roman percutant qui est loin de laisser indifférent.
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La fauve

Véritable coup de théâtre en trois actes, avec des comédiens qui improvisent au fur et à mesure , chacun cherchant au mieux à sauver sa peau. Même la bête, tant redoutée, pourra satisfaire son appétit…



“ Goutte à goutte dans les feuilles. Larmes. Prière. Murmure. Prière. Langue râpeuse. Prière. Goût du sel. Hurlement. Goût de viande. Hurlements de l’homme. Goût salé de viande d’homme. ”



Connaissant déjà l’auteur pour avoir lu ses trois précédents romans, que j’avais fortement appréciés, en fidèle lectrice j’étais impatiente de découvrir ce petit dernier dont je n’ai fait qu’une bouchée, tant le menu était à la hauteur de mes espérances.



Une fois cette nouvelle proie livresque entre mes mains, je me suis retrouvée piégée dans une course infernale contre la mort qui rôdait entre ces pages.



Comme à son habitude, l’auteur joue avec les mots, n’utilisant que les meilleurs nous offrant un festin littéraire sans aucune indigestion, l’essentiel étant là. Ni trop, ni pas assez, et moi l’amoureuse des mots j’apprécie.



Yvan Robin pose un regard au scalpel, sur les habitants de ce village, leur donnant voix au chapitre qui les concerne.



Et comme toujours, dans ce chaos, il n’oublie pas de réparer les injustices, permettant aux victimes de se libérer de leurs bourreaux.



Vous l’aurez compris, La Fauve et moi, on était faite pour bien s’entendre, je l’ai vite apprivoisée, et une fois de plus, tout en se renouvelant avec une nouvelle histoire à l’opposée des anciennes, Yvan Robin nous en met plein la vue.



Mais jusqu’où ira cet auteur ? En bonne place dans les palmarès ça déjà c’est certain.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Lajouanie de m’avoir permis de découvrir La Fauve avant le passage du père Noël…



chronique complète sur mon blog ➡
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La fauve

Un félin mangeur d’êtres humains qui rôde dans la forêt... C’est la légende qui terrorise les habitants d’un petit village où, chaque nuit, les hommes effectuent des rondes pour protéger les femmes, cloîtrées chez elles. Un jour, tout dérape. Dévastateur.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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La fauve

Ames sensibles ou délicates s'abstenir !

Voici un livre choral dérangeant, décapant, à l'atmosphère sordide, qui entraîne le lecteur dans un jeu de massacres sanglants. Une abominable tuerie perpétrée en une seule nuit ; l'auteur "ne fait pas dans la dentelle" et ne nous épargne rien, aucun détail qui pourrait adoucir l'horreur des faits.



L'action se déroule dans un village de campagne du Sud-Ouest, en apparence tranquille. D'ailleurs il se nomme Montcalme... Sans charme, éloigné de tout, une de ces zones blanches où le réseau téléphonique ne passe pas.



Malgré tout, le village s'est doté d'un Comité de Vigilance Citoyenne qui part en chasse le soir, fusil en bandoulière, chaque fois que la moindre inquiétude apparaît. Une bande d'affreux bonshommes, des durs tous plus "machos" les uns que les autres, arrogants, réactionnaires, racistes... Ils sont cinq : le médecin, l'instituteur, le cafetier, un agriculteur en sursis et surtout un élu : Lionel Lagarde, avec "avait deux L, comme un oiseau de proie".



Lagarde est marié à Blanche, une jolie femme, qu'il ne mérite pas, qu'il domine de façon éhontée en réglant sa vie avec autorité dans les moindres détails. Reléguée aux travaux ménagers à plein temps et comme prisonnière à l'intérieur de son foyer, elle est en plein burn-out, prête à mettre fin à ses jours. Mais la mécanique va s'enrayer et rien ne va se passer comme prévu.



S'en suite une course-poursuite haletante à travers la campagne environnante et la forêt, une effroyable curée où les mâles trop longtemps dominateurs vont se retrouver à terre.



Style fluide, nerveux avec des phrases et des chapitres courts, Yvan Robin transporte le lecteur malgré lui , en enfer, à un rythme effréné. Les événements s'enchaînent rapidement passant d'un personnage à un autre sans transition. le vocabulaire est choisi avec soin, violent, parfois cru, outrancier et malsain à la limite de la provocation.



Dans ce roman, l'auteur a souhaité venger les femmes de l'autorité machiste, de la domination, des violences et maltraitances qu'elles ont subies. Il y parvient assurément, de façon amorale, mais efficacement.



Ce roman explosif m'a été envoyé gracieusement par Babelio et les Editions Lajouanie. Je les remercie de m'avoir offert la possibilité de cette lecture.



#Challenge illimité des Départements français en lectures (17 - Charente-Maritime)







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La fauve

Si tu cours dans une meute, même si tu ne peux pas aboyer, remue la queue

Montcalme un trou de campagne, dit zone blanche, car tout le monde a un portable mais ne peut s’en servir que lorsqu’il sort de ce trou.

Une bande d’hommes, des purs et durs, de ceux qui exercent leur force sur plus les faibles, femmes, enfants et migrants sans papiers.

Leur culture, en dehors des terres de moins en moins cultivables, faute de repreneurs, est faite d’un ramassis de préjugés. Ceux-ci forment le matelas de leur bonne conscience, car il faut bien trouver une bonne raison à la création de ce Comité de vigilance citoyenne.

« La peur, entretenue grâce à une perfusion télévisuelle constante, orientait chacune de ses décisions. La peur de l’autre. La peur de manquer. La peur de l’abandon. De la maladie. De la mort. Du mauvais sort. Du mauvais coup. »

Comme dans tout village il y a un idiot mais au fur et à mesure de l’histoire, le lecteur s’interroge.

En tête de ce comité Lionel, employé de mairie, qui a de hautes ambitions, ce n’est pas un homme, juste de la haine sur pattes. Il est épaulé par le médecin, l’instituteur et le seul agriculteur survivant. Des épis de blé ont disparu et c’est la guerre, ils courent tous après l’étranger : Souleymane caché dans les bois. Bois qui a sa propre légende celle de La Fauve, bête qui rôderait depuis des siècles.

Mais en quelques heures c’est la descente aux enfers.

Yvan Robin mène ses lecteurs par le bout du nez en un récit rapide comme un précipice, précis dans un vocabulaire travaillé, en images et dialogues justes, il n’en rajoute pas , la curée est déjà assez sanglante.

La révolte des femmes était en sommeil, mais je ne pense pas qu’ici elle soit « l’avenir de l’homme ».

« Les femmes, d’ailleurs, en nombre, contribuaient à la perpétration de l’injonction. Il n’y avait pas d’alternative, Blanche se devait d’éprouver du désir, ou de feindre. C’était la moindre des politesses. »

Les éditions Lajouanie nous disent « Roman policier mais presque… » c’est dans ce presque qu’est caché le sel de l’histoire qui vous précipite dans les abymes, et vous interroge néanmoins sur un monde qui se dessine et dont vous ne voulez surement pas.

Si je devais définir ce roman en une seule phrase je dirais que Yvan Robin a réussi un brillant strike à vous donner le tournis.

Merci à Masse Critique de Babelio et aux éditions Lajouanie pour ce privilège de lecture.

©Chantal Lafon




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La fauve

Yvan Robin a la phrase leste et la syntaxe à vif pour décrire la curée qui se prépare. Mais c’est sans compter sur les femmes. Quand elles se mettent en mouvement derrière celle qui devient « la Fauve », les proies se transforment en mortelles randonneuses.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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