Deux romans exceptionnels à rebours du rêve américain. Les dynamiteurs de Benjamin Whitmer raconte la perte de l'innocence d'un gamin des rues de Denver à la fin du XIX° siècle, hallucinante géographie des bas-fonds de la ville ravagée par la crise économique. Dans les brumes du matin de Tom Bouman met en scène, au nord de la Pennsylvanie, un jeune homme immature, suspect idéal de la dispartion de sa compagne, entre grands espaces vierges et corruption sociale.
Une émission animée par Christine Ferniot et Michel Abescat
Réalisation : Pierrick Allain
Les dynamiteurs de Benjamin Whitmer, traduit de l'américain par Jacques Mailhos, éd. Gallmeister.
Dans les brumes du matin de Tom Bouman, traduit de l'américain par Yannis Urano, éd. Actes sud.
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Il y a des débuts et il y a des fins. Mais si vous vivez assez longtemps, vous savez qu'il n'y a pas du tout de vrai début, que tout est seulement le début d'une fin.
Certaines tristesses n'ont pas de fond.
Les prisons sont là pour cacher que c'est le social tout entier, dans son omniprésence banale, qui est carcéral.
Jean Baudrillard
Peu importe combien d'amour il y a dans le monde, cela ne suffit pas. Pas pour la paix ni la lumière ni le soulagement de la douleur. Peu importe combien d'amour il y a dans le monde, cela ne suffit pour rien du tout.
La zébrure d'un éclair claqua sur les plaines vers le nord devant Long's Peak.
Il n'est pas nécessaire d'être particulièrement malheureux pour se tirer une balle, voilà ce qu'elle m'a dit. Une vie ordinaire, c'est largement assez.
Presque aucune lumière ne brûlait dans Denver, et la ville s'étendait comme une flaque de cendre étalée sur la plaine.
La plupart du temps, je vois ton visage, il ne me quitte pas. Et la plupart du temps, je fais en sorte que ce soit le cas. Je t'écris parce que ça me force à te hisser hors de ma mémoire pour te placer devant moi. J'ai ce cauchemar où je cherche quelque chose que je ne trouve pas, avant de comprendre que c'est toi que je cherche. Je sais que si je m'arrête d'écrire tu couleras si profond qu'il me sera impossible de te hisser de nouveau à la surface. Tu couleras à jamais et il ne me restera plus que ce qu'il reste à tout le monde. (..) Le seul moment où je peux te hisser est le moment présent. Là, maintenant. Alors que l'anniversaire de ta mort approche je ne trouve plus ton visage nulle part. C'est comme ça tous les ans. Peu importe les efforts que je fais pour te chercher à tâtons dans le noir, tu n'es pas là, c'est tout.
Il est possible de tellement s’éloigner du lieu d’où l’on vient que tout retour est impossible. Tout vrai retour. On peut briser tous les ponts avec le passé, il suffit d’être prêt à s’amputer d’un bout de soi-même que l’on ne craindra pas de regretter le reste de sa vie.
Rien n'égale la violence que les gens comme il faut sont capables d'exercer au nom de la préservation de la vie comme il faut.