Yves-Marie Abraham

Yves-Marie Abraham, professeur de sociologie à HEC Montréal, entreprend une synthèse critique des théories de la croissance et de celles de la décroissance qui commencent à se diffuser sous différentes formes. Il débroussaille ainsi un chemin pour une transition depuis un monde organisé autour de l’entreprise vers un monde des communs, nous rapprochant de la liberté et de l’égalité promises. Outre des clés de compréhension, il offre des pistes de stratégie pour sortir d’un monde destructeur, injuste et aliénant.

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Il démontre, en une brillante synthèse, comment la théorie économique dominante qui nous conduit aveuglément droit à notre perte, et pointe les erreurs de la plupart des courants décroissants. Il dessine une voie raisonnable et atteignable pour une transition vers un « Commun-monde ». Lecture fortement stimulante.



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Cet ouvrage rassemble 18 articles consacrées à l'histoire de l'extractivisme minier, à son développement si peu contrôlé dans la période moderne, et à ses conséquences sur les écosystèmes et les populations. Sur ce thème unique, les diverses contributions couvrent un large spectre mais peuvent aussi laisser une impression de discontinuité non maitrisée ou d'agglomérat un brin disparate. Peu importe : l'ouvrage s'avère très éclairant sur les dangers très concrets encourus par notre espèce du fait de sa prédation aveugle sur les éléments qui composent notre terre, exclusivement considérés en tant que "ressources".

Ce recueil étant québécois, une majorité d'auteurs sont canadiens (et on peut comprendre l'inquiétude qui les saisit devant les dérives occasionnées par leur législation qui est la plus permissive du monde occidental concernant l'extraction minière). Mais on y trouve aussi des contributeurs français et d'autres américains (du sud et du nord).



Les trois interventions des deux agrégateurs (MM. Abraham et Murray) sont constamment passionnantes, tout comme celle de Nicolas Sersiron sur la "dette illégitime", celle de Denis Delestrac sur la disparation du sable (surexploité pour la construction), celle de Philippe Bihouix (vantant les "low tech"), ainsi que la mise en perspective historique et mythologique d'Alain Gras, aussi brillante qu'érudite, ou encore le survol saisissant des écosystèmes ravagés et de la résistance des populations autochtones par le collectif ALDEAH.



Entre ces contributions qui rendent l'ouvrage totalement prioritaire, s'intercalent d'autres interventions moins captivantes, certaines strictement relatives à la politique et à l'histoire canadiennes et quelques autres à vocation plus universelle. Curieusement, deux d'entre elles sont le fait d'étudiants au style maladroit et démarrent comme une dissertation de terminale, et une autre, celle de Normand Mousseau, est un véritable intrus dans ce recueil : sous l'apparence d'une approche interrogative, l'auteur laisse transparaître un véritable intérêt pour ce mirage que sont les nouvelles techniques sensées nous sortir de l'impasse dans laquelle nous nous enfonçons tous les jours un peu plus.