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Critiques de Yvon Rivard (14)
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Le dernier chalet

Sortant tout juste de la lecture du roman fort de T.C. Boyle (América), le ton introspectif de celui d’Yvon Rivard m’a désarçonnée. J’ai eu du mal à apprivoiser l’écriture et le propos de cet auteur que je ne connaissais pas, d’autant plus que Le dernier chalet est le dernier d’une série débutée par Les silences du corbeau, suivi par Le milieu du jour et Le siècle de Jeanne. Le malaise a perduré pendant quelques pages jusqu’à ce je cale mon rythme sur celui du narrateur, Alexandre, écrivain dans la soixantaine, préoccupé par le temps qui passe et ce que l’on en fait. Avec Marguerite, sa compagne, il investit un grand nombre de chalets tous les étés jusqu’à ce qu’il en achète un, vraisemblablement le dernier. L’homme s’interroge sur tout : ses choix de vie, ses échecs matrimoniaux, sa paternité, son travail d’écriture, son union actuelle avec une femme plus jeune et dans une plus large mesure, la place et le rôle du citoyen dans le sort de la planète. Grandes questions existentielles que brasse ce récit intimiste et possiblement autobiographique. Je salue donc l’effort de l’auteur qui se donne beaucoup de mal pour nous livrer sa pensée, mais ne crois pas continuer avec les trois premiers tomes.
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Le dernier chalet

Yvon Rivard, Le dernier chalet - 2018 - 4/5



J’ai mis un temps à me démêler dans les personnages, soixante-dix pages, mais une fois qu’ils me sont devenus familiers, j’ai pu apprécier la démarche d’Alexandre, alter ego d’Yvon Rivard. Ce doit être parce que c’est la première fois que je lis cet auteur... car les personnages semblent déjà présents dans ses autres livres.



Cette « méditation romanesque » nous amène au cœur de la vie, de l’instant, de l’espace. On se surprend à aimer le temps immobile, à aimer être tout simplement comme si la vie d’Alexandre était un peu la nôtre par moments. Ses lectures, celle de Gabrielle Roy entre autres, ponctuent le récit et apportent une dimension autre à son bien-être. Et puis, il y a Marguerite et le renard. Le style est doux, lumineux et les phrases longues nous emportent malgré nous dans un chant plus grand que nous. Une fois le livre refermé, il reste la douceur et un certain parfum de vivre. Sérénité.
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Personne n'est une île

Personne n'est une île réunit une vingtaine de textes parus dans diverses publications entre 1994 et 2005. Yvon Rivard y aborde plusieurs thèmes : l'amour, l'écriture, l'enseignement, la lecture, les souvenirs d'enfance, les œuvres qu'il aime...





Ce recueil d'essais, d'une écriture belle et sobre, s'adresse autant à la tête qu'au cœur du lecteur. Un bonheur de lecture. À lire... et à relire.
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Le siècle de Jeanne

Alexandre est un écrivain dans la cinquantaine. Il voyage à Paris pour tenter de renouer avec son inspiration. Il attend Clara, sa dernière amoureuse, qui l’a quitté pour un autre. Avant Clara, il vivait avec Françoise, sa femme, et sa fille Alice. Grâce à Alice, il est le grand-père de Jeanne, qu’il adore. À Paris, il reçoit un appel; Clara a tenté de s’enlever la vie et il doit se rendre à son chevet car elle réclame sa présence. L’homme qu’elle aime l’a quittée car il est tombé amoureux de la meilleure amie de cette dernière.



Durant quelque temps, il prend soin de Clara puis, lorsqu’il se rend compte qu’elle ne l’aime plus et il décide de louer un chalet dans la Baie des chaleurs au Nouveau-Brunswick. Il s’y rend en compagnie de sa chatte Charlotte.



Mes impressions



Lire Yvon Rivard, c’est toujours une expérience à la fois métaphysique et existentielle et c’est pourquoi j’aime tant l’écriture de l’illustre auteur. Il place la lectrice ou le lecteur devant l’énigme de sa condition. Il ne faut pas avoir peur de se lancer dans un questionnement avec lui sur «pourquoi vivre?» ou «pourquoi mourir?». Sa façon de raconter une histoire s’avère intelligente, paradoxale et elle amène l’instance lectrice à se questionner sur sa perception de la vie, de la mort, de l’écriture, des origines. Nous méditons avec lui, nous réfléchissons, nous essayons de comprendre notre vérité. Il faut savoir aussi écouter. À cet égard, Alexandre nous entraîne dans le processus tortueux de sa pensée.



Dans Le siècle de Jeanne, c’est une relation qui est proposée comme salut et comme prise de conscience, celle d’un grand-père et de sa petite-fille. Après ses échecs amoureux, Alexandre développe un amour absolu et libre pour Jeanne. Comme il le mentionne dans la partie «L’Ancien monde» lorsqu’il est à Paris et qu’il écrit des cartes postales à Jeanne :



«Jeanne existe, et désormais mon coeur est une chambre dans laquelle je ne suis plus jamais seul, Jeanne existe, et il n’y a plus de grandes questions que je ne puisse contenir, ma pensée est désormais un coeur dans lequel le temps s’arrête et commence mille fois par jour. Jeanne existe, et lorsqu’elle décrète que c’est l’heure du spectacle, tous les champs autour de la balançoire convergent vers sa petite robe rouge, comme la procession des siècles vers ce seul et unique instant.» (p. 15)



Grâce à Jeanne, Alexandre vit l’instant présent, vit l’amour dans le moment. Et c’est beau…le lien à l’enfant apparaît comme la meilleure part de notre humanité. Pour Alexandre, l’enfant est l’oeuvre parfaite et Jeanne lui permet de retrouver ce temps perdu, cette joie de l’enfance où tout est simple, lumineux. Il pense au petit garçon qu’il a été, celui qui jouait dans les bois, celui qui grimpait aux arbres, à sa mère, et à son père dans son camp de bûcherons. Il s’amuse avec Jeanne. Il se permet d’être dans l’imaginaire de l’enfant, d’ouvrir les pouvoirs de son imagination. Mais encore, avec Jeanne, Alexandre découvre la puissance du verbe aimer :



«Aimer, je l’avais découvert avec Jeanne, c’est vouloir que l’autre vive même sans nous, c’est être heureux à la seule pensée que l’autre existe, ressentir qu’il manquerait quelque chose à ce monde si cette personne n’existait pas. Aimer quelqu’un, bien sûr, c’est ne pas vouloir qu’il nous quitte ou qu’il meure, mais c’est aussi accepter de vivre si cela se produit, surmonter notre peine pour qu’il puisse se sentir libre de partir ou de rester et éprouver ainsi peut-être que, quoi qu’il fasse, mort ou vivant, il ne sera jamais seul. Mais cela était au-dessus de mes forces. » (p.295)



Par le biais de Jeanne, il se réconcilie un peu avec la paternité alors qu’il a, il me semble, raté sa relation avec sa fille.



Un des thèmes principaux de ce livre est la relation à l’instant. Apprendre de l’instant. Et, pour ce faire, Alexandre se réfère à cette magnifique citation de Virginia Woolf : «L’extrême fixité des choses qui passent». Je me retrouve dans cette admiration que voue Alexandre à Virginia Woolf. Ainsi, les personnages de La promenade au phare ou encore de Mrs Dalloway et des Vagues l’accompagnent, l’aident à filtrer le réel et à le comprendre.



«La vie, à force d’être faite de ces petits incidents que l’on vit un à un, finit par faire un tout qui s’incurve comme une vague, nous emporte et, retombe, vous jette violemment sur la grève. »



Et ce qui m’amène à un autre thème : la relation à la beauté. Cette dernière peut être associée à la beauté d’une relation que l’on entretient avec une autrice ou un auteur ou encore avec les animaux, la chatte Charlotte dans le récit, ou encore avec la nature ou un enfant, Jeanne dans le texte.



«La beauté, c’est tantôt le temps qu’on change en éternité, tantôt l’éternité qu’on émiette dans l’instant. La beauté, c’est ce que nous raconte le temps avant de nous tuer.» (p. 91-92)



Et je termine ce billet avec le constat d’Alexandre, à propos de sa relation à la vie :



«L’erreur c’est de se croire l’auteur de sa propre vie alors que c’est la vie qui nous invente, c’est elle qu’on reconnaît lorsqu’on se regarde dans un miroir et qu’on ne se reconnaît plus, lorsqu’on devient pour soi-même un étranger, un ami qu’on croise en chemin, un caillou qui heurte notre pied, un chien qui nous suit, un chat qui nous fixe, un nuage qui nous absout, n’importe quoi qui nous tire de nous-mêmes et nous libère de la tentation d’être quelqu’un.» (p. 393)



J’espère que les membres de mon club de lecture n’auront pas trouvé cette lecture trop difficile.



De mon côté, ce livre fait partie de mes meilleures lectures de l’année.



Que pensez-vous de mon billet? De cette histoire?



https://madamelit.ca/2023/12/14/madame-lit-le-siecle-de-jeanne-dyvon-rivard/
Lien : https://madamelit.ca/2023/12..
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Le siècle de Jeanne

excellent - à relire
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Personne n'est une île

Réflexions, interrogations, tentatives de comprendre « l’entreprise littéraire » et la vie elle-même.

Textes intéressants, parfois denses, pas toujours évidents pour le profane que je suis. Pour les amateurs de littérature, mais surtout pour ceux qui s’interrogent sur la réalité humaine.

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Le dernier chalet

Yvon Rivard nous livre avec son sixième roman, Le dernier chalet, une magnifique réflexion sur sa perception du monde, de la vie, de la mort. Rien qu'on ne puisse définir toujours et tout ce qui n'arrêtera jamais.
Lien : http://www.lapresse.ca/arts/..
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Le dernier chalet

« Je me regarde regarder tout cela qui m'enveloppe, … »

Voilà qui résume les 44 pages précédentes et les 150 suivantes.
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Le siècle de Jeanne

Le siècle… propose une lecture de l’histoire helvétique depuis une perspective féminine, nous illustrant le chemin long, et souvent tortueux, que les femmes suisses ont dû traverser, pour leur émancipation, sans pour autant marteler ses lecteurs avec des slogans, ni des réductions caricaturales.
Lien : https://www.actuabd.com/Le-s..
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Le dernier chalet

Me suis prodigieusement ennuyée...trop bavard, égocentré, sans consistance
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Le dernier chalet

L'écrivain regarde le fleuve couler et s'émeut des eaux qui le (dé)forment. Yvon Rivard nous propose un très beau travail d'orfèvre sur l'apprentissage des choses simples et l'inéluctable fin. Vivre, c'est apprendre à mourir, dit-il le plus sereinement et philosophiquement du monde.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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Le dernier chalet

Nourri par le fleuve « dont c’est la principale fonction depuis toujours de nous rendre visible le mouvement même de la vie entre le début et la fin », irrigué par les mots de Virginia Woolf, Gabrielle Roy et Peter Handke, Le dernier chalet est un roman méditatif à la beauté grave.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
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Le dernier chalet

« Ai-je accompli mon destin ? », s’interroge le héros du beau roman d’Yvon Rivard. Et si le destin, c’était simplement de vivre ?
Lien : http://www.journaldequebec.c..
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Mort et naissance de Christophe Ulric

Plus on avance dans ce chef-d'oeuvre, plus on aboutit à un approfondissement de soi, du monde et de la création. ( ... ) Ce très grand livre mérite d'être traduit dans toutes les langues.

Patrick Imbert, Le Droit




Il n'existe guère en littérature québécoise de tradition à laquelle rattacher ce roman dont la thématique et l'écriture ont quelque chose de radicalement neuf. ( ... ) Yvon Rivard, avec ce premier roman, rejoint les meilleurs de nos romanciers, ce qui aura notamment pour heureux effet d'apporter là un peu de sang neuf.

François Ricard, Liberté




Mort et naissance de Christophe Ulric s'impose immédiatement comme un roman important; Yvon Rivard n'a pas à chercher ce qu'il convient d'appeler son "style" parce que le style est donné.

Réginald Martel, La Presse




Yvon Rivard n'a peur de rien. Il rédige avec passionun roman difficile, solide, charpenté avec intelligence. Plein. Qui déborde même. Yvon Rivard,n'ayez aucun doute, est un auteur.

Jacques Godbout, L 'Actualité
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