Zainab Fasiki : "Nous devons sortir le public de sa zone de confort"
Dans mon pays, au Maroc, il est Hahouma de discuter de certains sujets, notamment de la sexualité et le corps, et encore plus de vouloir les vivre. Ces interdits, affirmés par l'Islam et confortés par les lois, ont engendré de nombreux maux dans ma société, parmi lesquels la frustration et la violence.
Je suis une salope pour avoir fait ce que j'aime, pour etre moi meme
Vivre sous un régime qui pénalise les relations sexuelles hors mariage, les autres orientations sexuelles, le mariage avec des non-musulmans, l'accouchement hors mariage... signifie seulement que les droits fondamentaux ne sont pas respectés, surtout pour les marocains non musulmans qui sont obligés de suivre ces normes. Le sexe avec consentement quels que soient l'orientation sexuelle, le lieu ou le contexte dans lequel il est pratiqué, ne fait de mal à personne...
Dans mon pays, nos corps et les relations sexuelles sont normés par les lois de l'Etat, mais aussi par l'islam, la culture marocaine, les traditions familiales et la société. La multiplicités normes (politiques, religieuses et socio-culturelles) engendre des frustrations dans la population, un manque sexuel et affectif, qui se traduisent par des violences sexuelles comme le harcèlement et les viols.
Dans mon pays, j'en ai marre du viol, du harcèlement, du patriarcat, de l'homophobie, des crimes "d'honneur", de la violence sexiste, du jugement social, du contrôle de la sexualité et des corps, que l'on impose des idées aux autres, que l'on frappe et tue les femmes libres, les non-musulmans et les homosexuels, et d'avoir peur d'en parler.