Zara Cox

Tout ce que je n’étais pas, en fait. Que disait-on, déjà, sur les opposés ? En même temps, je n’étais ni timide ni réservée. Plutôt pugnace, en plus. Quand elle ne m’appelait pas « tête de mule », ma grand-mère Agnès disait que je n’étais pas facile. Elle m’avait aussi traitée de « peau de chameau » une fois ou deux. Pas très sympa, mais pas faux non plus. Non, je n’avais pas à craindre ce Gideon Mortimer, qui devait être la dernière personne à pouvoir faire frissonner mes parties intimes.

Il n’y avait que dans un whisky pur malt ou entre les bras d’une femme que je parvenais à faire taire mes démons.

— Pourquoi moi, Quinn ? demandé-je malgré moi.
Non, mais, sérieusement. J’ai beau retourner la situation dans tous les sens et je n’y comprends absolument rien. Il pose une paume sur la table et se met à tapoter des doigts sur celle-ci.
— Peut-être parce que j’ai besoin d’apaisement, de quiétude.
Quelque chose se brise en moi. Probablement pour la première fois, je comprends exactement ce qu’il ressent. Je pose ma main sur la sienne et le sens se raidir sous mon toucher.
— OK, Quinn, je serai ton… ton refuge quand tu en auras besoin. Je serai là pour toi.

Les femmes avec des bouches comme la sienne n’auraient pas dû être autorisées à jurer, sauf en cas de partie de jambes en l’air débridée. Parce que depuis son semi-baiser et cette délicieuse caresse sur mon sexe, j’étais désormais voué à me déplacer avec une érection assez forte pour briser de la glace.Même la colère que cette intrusion dans mon intimité avait soulevée ne suffisait pas à apaiser le feu qui embrasait mes reins. J’avais un besoin pressant de savoir ce qu’elle avait découvert d’autre lorsqu’elle avait fureté dans ma vie privée.

Je la contemplai, partagé entre l’envie de céder à la colère ou de la supplier. Entre le désir de la jeter par-dessus bord ou de l’implorer de caresser de nouveau mon sexe. Plus fort. Entre lui avouer que oui, son affaire et sa personne m’intriguaient au plus haut point, ou envoyer tout balader.

L’image si érotique de sa paume sur mes fesses roses menaça d’effacer mon sourire. J’ignorai la soudaine chaleur qui irradiait mon bas-ventre et suivis sa mâchoire du bout des doigts en retenant mon souffle. Sa peau était si chaude, si vibrante.

J’apprendrai à aimer ça. » Je sentais toujours le désir pulser entre mes cuisses, mais il s’était transformé.Pour une fois dans ma vie, je brûlais de m’emparer du pouvoir et de garder la main. De remettre cet homme à sa place une bonne fois pour toutes.J’en avais assez. Le temps où je me torturais l’esprit pour plaire aux autres était bientôt révolu.

La cybercriminalité est un problème pour quelques-uns de mes clients. Maggie et d’autres personnes que je paye gardent un œil sur ces choses pour moi. Il y a quelques mois, mon assistante m’a rebattu les oreilles avec un important concours de hackers. Si mes souvenirs sont bons, vous avez gagné.

Je détestais que personne ne s’intéresse à moi sans avoir une idée derrière la tête. Tout comme je haïssais cette partie tendre en moi qui rêvait que l’on prenne soin d’elle.

Cet homme était extrêmement séduisant, je devais l’avouer. Mais je n’avais jamais perdu la tête de cette façon, pas même au cours des quelques mois où j’avais cru être amoureuse de Scott Wyatt, l’homme que Chance avait introduit dans ma vie dans le but de me manipuler. Même avant que je découvre ses véritables motivations, Scott n’avait jamais déclenché en moi un tel incendie grâce à un simple regard.

Cet homme conduisait sa voiture comme s’il lui faisait l’amour, ou plutôt, comme s’il la baisait. Doucement. Sensuellement. Inexorablement. Chaque passage de vitesse et flexion de sa cuisse était comme une symphonie envoûtante. Un spectacle tellement captivant que je ne pouvais détourner le regard.Je réalisai soudain que j’étais en train de me mordre les lèvres et que mes doigts étaient profondément enfoncés dans le cuir souple du siège. Je m’efforçai de me détendre. Je pris une bouffée d’air, malheureusement imprégnée d’une odeur virile de bois de santal, pour remettre de l’ordre dans mon esprit.Caleb Steele était le genre d’homme qui verrait ma gêne comme une faiblesse. Il saurait l’utiliser à son avantage.— D’où allons-nous décoller ?Depuis notre départ de la maison, il avait gardé le silence. Personnellement, je trouvais son attitude un peu déconcertante, d’autant plus que je m’étais attendue à être bombardée de questions.Il changea de nouveau de file avant de me répondre, et me lança un long regard en coin qui me donna un léger aperçu de ce qu’une personne pouvait ressentir lorsqu’elle était électrocutée.

Le bonheur de vivre seule impliquait que je pouvais me faire plaisir n’importe où, sur le tapis devant ma baignoire comme dans ma salle de cinéma où je m’effondrais lorsque je n’avais plus la force de me traîner jusqu’à mon lit. L’idée que les hommes de Caleb puissent lui rapporter mes habitudes me couvrit de sueurs froides tant je me sentais humiliée.Ce qui était absurde.

Dès l’instant où nos regards s’étaient croisés, l’intérêt sexuel à peine déguisé dans ses prunelles avait embrasé mes sens. Je savais que ma façon de m’habiller et de me coiffer m’attirait des regards que ma personnalité de jeune adolescente aurait préféré éloigner. Mais c’était avant de me forger une épaisse carapace. Avant que je comprenne clairement que quoi que je fasse, je ne serais jamais rien de plus pour mon beau-père qu’un chèque à la fin du mois en compensation de la maigre attention qu’il m’avait manifestée tout au long de ces tristes années où il m’avait élevée par la force des choses.

Dire que ce corps délicieux à la beauté sauvage contenait un cerveau affûté. Ce besoin féroce de la posséder déferla de nouveau sur moi et excita chaque parcelle de mon anatomie.Néanmoins, j’aurais certainement mieux fait de ravaler les paroles qui fusèrent de ma bouche. Mais j’avais toujours eu l’habitude de dire ce que je pensais. J’avais appris à mes dépens à quel point il m’en coûtait de tenir ma langue.

L’ourlet de sa jupe en cuir noir était remonté à mi-cuisse, et elle ne fit aucun geste pour le tirer vers le bas. Cette petite pointe d’exhibitionnisme contribua à faire encore monter ma température. Ma bouche devint pâteuse et je regardai son pied se balancer pendant plusieurs secondes avant de comprendre qu’elle attendait que je m’exprime.

La façon dont les femmes s’habillaient ne me posait aucun problème, mais certains hommes étaient suffisamment malades pour se faire une mauvaise opinion des femmes en fonction de leurs tenues.

Protéger les innocents et les personnes vulnérables, à n’importe quel prix. Toujours. Ne jamais coucher avec des clientes, même si elles étaient très séduisantes. Ne jamais coucher avec ces maudites clientes, même si elles étaient extrêmement séduisantes. Je ne dérogeais jamais au fondement de ces règles. Mais en prenant la main de Lily et en caressant de mon pouce sa peau douce comme du satin, je m’inquiétai fortement sur le fondement de la deuxième et troisième règle.

En effet, je n’étais pas parfait. Je n’avais jamais cherché à l’être, d’ailleurs. On ne pouvait pas participer à plusieurs rounds dans le ring de la vie sans en ressortir avec quelques cicatrices, visibles ou invisibles.

Elle était menue, parfaitement bien proportionnée, telle une Vénus de poche sombre et décadente. Elle ne devait pas peser plus de cinquante kilos. Quand j’étais en forme, je soulevai deux fois son poids.

Elle était absolument fascinante.Personne ne méritait d’être harcelé, que ce soit en ligne ou physiquement, mais, en la regardant, je comprenais pourquoi elle pouvait être devenue l’obsession d’un psychopathe.Dès l’instant où cette idée traversa mon esprit, je me figeai, luttant contre l’idée que cette sublime créature puisse être en danger. Je sentis mon sexe durcir tandis qu’elle s’avançait vers moi. Elle avait une démarche élégante mais sexy, celle d’une femme consciente de ses atouts mais qui n’avait pas besoin d’en faire étalage. Une femme qui connaissait le pouvoir de ses hanches voluptueuses, de ses lèvres pleines et de sa poitrine généreuse.