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3.34/5 (sur 28 notes)

Nationalité : Chine
Né(e) à : Nankin, Chine , 1953
Biographie :

Zhang Xinxin est une romancière né en 1953 à Nankin dans une famille de militaire originaire du Shandong mais avec un père écrivain.

Ses parents déménagent à Pékin quand elle est encore toute petite. Elle y fait ses études jusqu'en 1969, puis devient Garde rouge. Elle est alors envoyée comme travailleur agricole dans une ferme de l’armée dans le Heilongjiang avant d'entrer dans l’armée grâce à son père, et envoyée en poste dans le Hunan. Quelque temps plus tard, elle se retrouve infirmière, affectée à une équipe médicale envoyée dans les forêts tropicales du Xishuangbanna (préfecture autonome dai à l’extrême sud du Yunnan, aux confins de ce qui était encore la Birmanie). Elle y rencontre son mari, quitte l'armée et revient à Pékin exercer dans un hôpital de 1971 à 1976.

En 1979, quand les universités sont réouvertes, elle reprend ses études et entre à l’Institut central d’Art dramatique pour étudier la mise en scène. Elle en sort en 1984. Cette période l'amène par ailleurs à divorcer.

Les expériences personnelles et sociales alors accumulées sont autant de sources d’inspiration et de thèmes que l’on retrouve dans son œuvre, dès sa première nouvelle.

Elle vient à l'écriture en 1981 avec "l'Homme de Beijing "(1985), constitué de 100 interviews d'hommes et de femmes de tous horizons sociaux, réécrites par elle. Suivent ensuite "Au long du grand canal 1986), "Le Partage des rôles" (1989), roman qui allie le réalisme et le féminisme de l'auteur.

En 1985, Zhang Xinxin devient le metteur en scène attitré du Théâtre des Arts populaires de Pékin. Elle y monte une pièce dont elle a dont elle a écrit le texte.

L’atmosphère en Chine tendue avec la chute de Hu Yaobang en janvier 1987 l'amène en octobre 1988 à s’envoler pour New York et l’université Cornell, avec un séjour complémentaire à l’université de Géorgie. Commence alors une nouvelle existence un peu nomade, faite d’allers retours entre les Etats-Unis, Pékin, Hong Kong et Taipei.

De retour à Pékin en 2000, elle prend en charge la supervision littéraire et artistique de la librairie en ligne Bookuu.com. Elle continue à écrire tant en anglais qu'en chinois.
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Source : http://www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_Zhang_Xinxin.htm
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Comme partout ailleurs, lorsque se mit à souffler la tempête de la " Grande Révolution ", la quasi totalité de la population se jeta à corps perdu dans le tourbillon avec la ferveur et le fanatisme des véritables fidèles. Au moment où fut proclamée la fin de la "Révolution ", tout le monde lui fit, de même, ses adieux en lui manifestant autant de haine que de dégoût. (...)
Depuis, on a acheté et dégusté ici ce qu'on n'aurait jamais osé s'offrir dans le passé en l'espace d'une ou plusieurs décennies. Jadis, chaque fois que l'on s'accordait une petite jouissance matérielle, on ressentait un obscur sentiment de culpabilité, comme un croyant en train d'enfreindre les Dix Commandements.
( Actes Sud, 1988, p.16)
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Certaines orchidées Nobilis, très renommées, sont gratifiées de sobriquets amusants tel que "Tête de moine", "Masque du diable" ou "Dames de la famille Han", comme des enfants trouvés rebaptisés par leurs parents adoptifs. Les prix sont variés : cinquante à cent yuans le plus souvent. Mais ils peuvent aller jusqu'à mille ou deux mille yuans. Tout dépend de la qualité de la marchandise. Les espèces de haut de gamme ne sont évidemment pas mises en vente ici ; elles ne sont pas pour le grand public.
Perdu parmi ces fleurs, le docteur Lu s'enfonce dans un abîme de réflexion à la façon de l'homme de Qi qui redoutait que le ciel lui tombe sur la tête. Le prix du pot d'orchidées Nobilis a dépassé très largement, lui semble-t-il, sa valeur réelle. Mais qu'est-ce qui fonde, en dernière analyse, la valeur réelle d'un objet ? Dans un système d'échanges semi-ouvert semi-fermé, c'est de façon fantaisiste que sont fixés les prix de vente, au gré des variations de besoins sommaires immédiatistes, de rumeurs plus ou moins fondées et de la cotation des cours effectivement pratiqués. Les orchidées Nobilis, quant à elles, ne relèvent ni de la catégorie des denrées alimentaires, ni de celle des produits finis de l'industrie ou de l'artisanat, ni de celle des matières premières génératrices du processus de la reproduction élargie. C'est d'elles-mêmes qu'elles fleurissent et puis qu'elles se fanent ; mais l'argent qu'elles engendrent ne cesse, lui, de culbuter sur lui-même. Il arrivera sans doute un jour où nos fleurs ne seront plus demandées par personne, sur l'autre rive de la mer. On y est peut-être déjà, du reste. Ce jour-là, celui de la saturation du marché des orchidées Nobilis, on se mordra les doigts d'avoir tant profité d'une valeur ajoutée surgie de presque nulle part et de s'en trouver soudain privé...Mais à quoi bon nous faire de la bile ? Lorsqu'on sera saturés d'orchidées Nobilis, surgira, qui sait ? de quelque part, d'Amérique ou d'un quelconque riche pays du Moyen-Orient, une passion pour nos crachoirs ou pour nos pots de tabac à priser ; et sans doute ne sera-ce plus ici, dans notre ville, qu'on fera fortune avec ça, mais dans une autre, et pourtant toujours selon le même schéma : la foire pour commencer, et puis, très rapidement, la grosse affaire.
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Le docteur Lu a beau scruter attentivement les petits yeux scintillants de son malade, il n'y voit toujours pas clair.
"Je voudrais vous offrir quelque chose ! Ces jours-ci, je vous ai bien observé : vous êtes un homme bon ; et je vous fais confiance. Si vous voulez me sauver la vie, je vous ferai don de quelque chose de jamais vu."
Le docteur Lu recule lentement, les bras croisés, et s'affale sur l'appui de la fenêtre. Est-ce l'indignation, la colère ou l'étonnement qui l'envahit ? L'oeil fixé sur le numéro 15, il réfléchit.
En effet, se dit-il, lorsque l'on veut exprimer, aujourd'hui, par des mots simples, des sentiments d'amitié sincère ou de simple confiance, c'est interprété comme de la comédie ou de la pure hypocrisie. On préfère infiniment les réalités en forme d'objets matériels bien tangibles pour représenter les relations à nouer entre être humains. Offrir un cadeau à un médecin que l'on consulte est devenu une pratique courante, toute naturelle : on nous paie ainsi, à nous médecins, un supplément de cotisation d'assurance-vie. Les bouchers offrent des travers de porc ; les cordonniers, des paires de chaussures ; les campagnards, de l'huile, des cacahuètes, des lentilles vertes...Mais comment tolérer ça ? Qu'on te fasse des cadeaux, passe encore ; tu es libre, après tout, de les refuser ; et on comprend que tu les refuses. Mais je n'ai encore jamais vu quelqu'un qui fasse état devant toi, comme d'une vérité absolue, de l'obligation de faire des cadeaux.
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Si vous changez votre angle de vue, pourtant, vous mesurez combien, dans les soins fastidieux que l'on prodigue aux plantes et dans l'attente patiente des bourgeons qui doivent surgir de leurs touffes de verdure, parle l'inépuisable énergie déployée par l'être humain pour améliorer petit à petit, coûte que coûte, l'environnement de sa vie. Hélas ! Ici, dans cette ville, les orchidées Nobilis, elles sont conservées dans des serres, cachées dans les profondeurs des demeures ; elles recommencent à mener, au sein du peuple, une vie de palais.
( Actes Sud, 1988)
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Ces deux petites feuilles vertes se muent , ô miracle! En un pont de l'amitié.
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Tout cela pour un pot d'orchidées
Nobilis ! Deux vies humaines plus de vingt ans de taule, est-ce un prix à payer pour de pareilles fleurs, même en admettant qu'elles valent une fortune ? (...)

Se racontant tout cela les uns aux autres et en discutant à n'en plus finir, les gens font étalage de leur fidélité de bon aloi aux grands principes de la morale, assouvissent une curiosité réellement insatiable, et ouvrent ainsi, en eux, du même coup, les vannes d'inavouables désirs trop longtemps refoulés. Sans doute l'épouvante et le malheur d'autrui rencontrés sur leur chemin ont-ils d'un seul coup densifié leurs jours si insipides et si machinalement vécus...
( Actes Sud, 1988)
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Le prix du pot d'orchidées Nobilis a dépassé très largement, lui semble- il, sa valeur réelle. Mais qu'est-ce qui fonde, en dernière analyse, la valeur réelle d'un objet ? Dans un système d'échanges semi-ouvert semi- fermé , c'est de façon fantaisiste que sont fixés les prix de vente, au gré des variations de besoins sommaires immédiatistes, de rumeurs plus ou moins fondées et de la cotation des cours effectivement pratiqués.Les orchidées Nobilis, quant à elles, ne relèvent ni de la catégorie des denrées alimentaires, ni de celles des produits finis de l'industrie ou de l'artisanat, ni de celles des matières premières génératrices du processus de la reproduction élargie. C'est d'elles-mêmes qu'elles fleurissent et puis qu'elles se fanent; mais l'argent qu'elles engendrent ne cessent, lui, de culbuter sur lui-même.

( Actes Sud, 1988, p.51)
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" Ah! C'est donc ça ! S'écrie le docteur Lu, dont l'esprit s'éclaire enfin. Je me suis demandé ce qui arrivait à ma voisine du dessous.Tous les jours elle se plie en deux pour promener son index sur l'orchidée qu'elle cultive. Et dès qu'elle voit sortir une nouvelle feuille, elle s'applaudit : " Ça vaudra cent kuai!" Et qu'une nouvelle feuille encore apparaisse, elle s'exclame : " Ça vaudra cent cinquante kuai !" J'avais acquis la conviction qu'elle était un peu toquée ; mais elle n'était en fait qu'une âme damnée par le désir de s'enrichir"

( Actes Sud, 1988)
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Ces vieux meubles aussi proprets que sommaires illustrent à la perfection le caractère invariable des revenus perçus par l'occupant de la chambre depuis de longues années. Tous les objets respirent une atmosphère inracontable de solitude volontaire.
( Actes Sud, 1988, p.39)
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Il parait qu'aux Etats-Unis, on peut divorcer par correspondace. Les personnes peuvent même déléguer un avocat et les formalités sont accomplies en quelques heures. C'est peut-être là un des maux de cette forme de société ; cependant, être obligée de s'expliquer devant le chef de son unité de travail, devant les services administratifs de son quartier, devant le chef de bureau de l'état civil, devant tout le monde, avoir à prouver publiquement qu'on est malheureux, cela est détestable. Les souffrances d'un être humain appartiennent à son intimité.
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