Avant de sauter, avant de dire à voix haute ce qui remuait autant dans mes tripes, je cherchais à me protéger et, en même temps, à me faire peur.
J’étais si angoissée du rejet. Pour moi sauter, c’était accepter qu’ensuite plus rien ne serait pareil.
- Et puis si je le dis, j'ai l'impression que tout le monde va penser que je suis homo, alors que c'est pas toutes les filles, c'est juste elle.
- Oui oui, bien sûr....
- Mais je suis tellement amoureuse!
Sébastien mon premier copain, ne m'a jamais forcée. Mais moi, je me suis forcée. Quinze ans plus tard, j'ai toujours le goût du dégoût dans la bouche.
(p.125)
Je ne sais pas si on oublie un jour ces grimaces et ces mots, ceux prononcés par des proches avant qu'ils connaissent nos désirs, avant qu'ils sachent vraiment qui nous sommes.