La fillette baisse immédiatement la tête. Elle gigote sur place et tortille les doigts de pied pendant que Monsieur Sasaki prie à haute voix. Il demande que l'esprit de leurs ancêtres soit heureux et en paix. Il dit merci pour son salon de coiffure et ses beaux enfants. Il prie pour que la leucémie, appelée "maladie de la bombe" n'affecte pas sa famille.
En 1958, une statue a été inaugurée dans le parc de la Paix d 'Hiroshima. Elle représente Sadako, debout au sommet d'une montagne céleste en granite. Elle tient dans ses mains tendues une grue en or.p 78
Tu ne te souviens donc pas de la légende des grues ? lui demande Chizuko.
Elles sont supposées vivre mille ans. Si une personne malade plie mille, les dieux exauceront ses vœux et lui rendront la santé. P41
Sadako fait oui de la tête. Elle le ne s'est jamais plainte malgré& les injections et la douleur quasi permanente. En effet, une souffrance bien plus terrible la ronge : la peur de mourir. Heureusement, la grue dorée l'aide à se battre et lui rappelle qu'il faut toujours garder espoir. p 67
Je me souviens de la Boule de lumière, murmure Sadako à l'oreille de Chizuko. Le ciel a été illuminé par un millier de soleils. Puis la chaleur m'a transpercé les yeux comme autant d'aiguilles.
Sadako est née pour courir. Sa maman aime dire que Sadako a su courir avant de marcher...
Ce matin d'août 1954, au Japon, Sadako est à peine habillée qu'elle sort déjà dans la rue en courant. Le soleil levant fait miroiter des reflets cuivrés dans sa chevelure noire. Aucun nuage ne vient assombrir le ciel bleu. "C'est bon signe", se dit Sadako, qui ne cesse de guetter le moindre présage.
Je me souviens de la Boule de lumière, murmure Sadako à l'oreille de Chizuko. Le ciel a été illuminé par un millier de soleils. Puis la chaleur m'a transpercé les yeux comme autant d'aiguilles.
Avant de s'endormir, Sadako parvient à plier une seule grue.
Six cent quarante-quatre...
Ce sera la dernière.