Pour arriver à des choses neuves en littérature, il faut déplacer les expressions ; en philosophie, il faut déplacer les idées.
Les empires les plus civilisés seront toujours aussi près de la barbarie, que le fer le plus poli l'est de la rouille ; les nations, comme les métaux, n'ont de brillant que les surfaces.
De la philosophie moderne
Le chat ne se caresse pas, il se caresse à nous.
La parfaite amitié, c’est ce sentiment pur et sacré, ce fruit si rare et tant désiré.
Ce qui maintient le peu d’honnêteté et de morale publique qui brille en ce monde, c'est qu'un coquin ne veut point passer pour tel, et qu'il appelle ainsi un autre coquin comme lui. Tout serait perdu s'il osait dire tout haut : je suis un coquin. cette pudeur n'est point hypocrisie.
La parfaite amitié, c'est ce sentiment pur et sacré, ce fruit si rare et tant désiré.
La gloire n’est que fumée, j’en conviens, mais l'homme n’est que poussière.
Ce qui distingue notre langue des langues anciennes et modernes, c'est l'ordre et la construction de la phrase. Cet ordre doit toujours être direct et nécessairement clair. Le français nomme d'abord le sujet du discours, ensuite le verbe qui est l'action, et enfin l'objet de cette action : voilà la logique naturelle à tous les hommes ; voilà ce qui constitue le sens commun. Or cet ordre, si favorable, si nécessaire au raisonnement, est presque toujours contraire aux sensations, qui nomment le premier l'objet qui frappe le premier. C'est pourquoi tous les peuples, abandonnant l'ordre direct, ont eu recours aux tournures plus ou moins hardies, selon que leurs sensations ou l'harmonie des mots l'exigeaient ; et l'inversion a prévalu sur la terre, parce que l'homme est plus impérieusement gouverné par les passions que par la raison. Le français, par un privilège unique, est seul resté fidèle à l'ordre direct, comme s'il était tout raison, et on a beau par les mouvements les plus variés et toutes les ressources du style, déguiser cet ordre, il faut toujours qu'il existe ; et c'est en vain que les passions nous bouleversent et nous sollicitent de suivre l'ordre des sensations : la syntaxe française est incorruptible. C'est de là que résulte cette admirable clarté, base éternelle de notre langue. Ce qui n'est pas clair n'est pas français ; ce qui n'est pas clair est encore anglais, italien, grec ou latin.
On ne pleure jamais tant que dans l'âge des espoirs ; mais quand il n'y en a plus, on voit tout d'un oeil sec, et le calme naît de l'impuissance.
Les empires les plus civilisés seront toujours aussi près de la barbarie, que le fer le plus poli l'est de la rouille ; les nations, comme les métaux, n'ont de brillant que les surfaces.