[...] grand amour ne doit pas signifier total aveuglement.
Mieux vaut monarchie qu'anarchie, mieux vaut Bourbon que Robespierre...
Tenir un journal, notre époque ne s'y prête guère.
Et nonobstant la terrible douleur et la mort lente, être crucifié est tout de même aussi un honneur...
Je suis fou . Je peux donc dire la vérité .
"Ma petite Iette, ce n'est pas la première fois qu'une innocente est abusée et trompée. Mais crois-moi, ce n'est pas la victime qui reste souillée par le mensonge, c'est le trompeur."
En fait, dans la vie, tout est terriblement simple. La manière dont une forme de vie, nouvelle et particulière, devient quotidienne - rien de plus simple ! Et la destruction de cette quotidienneté nouvelle et finalement malgré tout scandaleusement fragile - plus simple encore ! Le destin de l'homme - et peut-être le destin du monde en général (si celui-ci existe séparément du destin de l'homme) - ne dépend tout entier que d'infimes mouvements : un trait de plume, une parole qu'on prononce, une clé qui tourne, une hache s'abat, une balle qui vole...
- Normal, grands dieux, qu'est-ce que cela veut dire?!
Nous vivons dans un siècle des plus remarquables. Le monde entier, des pôles à l'équateur, est en fermentation; il fermente, fermente depuis les rivages du Pérou jusque par-delà la muraille de l'éternelle et immuable Chine. A croire que Dieu procède à la révision de sa création et qu'il donne à toutes choses une face nouvelle en commençant par les pensées les plus secrètes de l'individu pour finir par les institutions les plus fondamentales des peuples...
Combien de brusques changements n'avons-nous pas vus dans les domaines du pouvoir, de l'opinion et de la science ! Nous ne pouvons pas rester toujours spectateurs.La crise nous a également atteints. Le vice des anciennes formes de vie est évident. Il en viendra de nouvelles, de meilleures - mais après combien de sacrifices et d'erreurs ? Voilà la question dont la génération actuelle aura à rendre compte devant la postérité...
En 1813, l'apocalypse est à son comble. Personne ne sait plus rien. On croit savoir que l'empereur est mort. Ensuite, il est à Paris. Le général Malet, qui projetait de proclamer la république, a été exécuté. Mais on l'a fusillé par sentiment du devoir plutôt que par ferveur bonapartiste. Car l'Europe napoléonienne craque de toutes parts. Les Prussiens se soulèvent. Les Russes pénètrent en Allemagne. Les Français reculent en deçà de l'Elbe. À Cassel, sous le couvert de la nuit, les plus déclarés francophiles jettent leurs cocardes impériales et royales dans la Fulda grossie par les crues de printemps.