Presses de la Cité (réédition numérique FeniXX) [corriger]

Je suis tombée par hasard sur Convoi 42 (dans mon immeuble, nous avons l’habitude de faire circuler les livres en les déposant sur le bloc des boîtes à lettres…). Je ne connaissais pas Erwan Bergot, mais j’ai lu beaucoup de livres sur l’Indochine/Vietnam et pas uniquement ceux de Lucien Bodard…

J’ai été captivée par ce récit qui s’attache à restituer une réalité historique mais aussi à décrire le comportement humain face à l’épreuve destructrice et déshonorante ou au contraire dans l’exercice de sa toute puissance.

Une longue marche de Dien Bien Phu jusqu’au nord proche de la Chine, au-delà de la rivière du Song Gam, pour arriver au « Camp42 », plus exactement « Camp des Mouches ». Cheminement halluciné de fantômes squelettiques soumis à une rééducation obstinée, censée débarrasser les vaincus de leurs oripeaux colonialistes. Longue marche de la mort. Toutefois, les membres du Viêt-minh n’ont pas pour objectif une exploitation de l’homme avec leur mort pour conséquence des mauvais traitements comme ce fut le cas des goulags et camps de concentration nazis. Il s’agit d’une rééducation, aussi violente soi-elle. Et parfois, un gardien se montre humain, au-delà des principes. Il semble même possible d’échanger avec les commissaires, sorte de dialectique où le raisonnement côtoie la mauvaise foi. Quant aux prisonniers, ce sont des hommes. Ordinaires. Des héros, des croyants que leur foi soutient, les lâches, des veules et pour finir, un menteur qui, sauvé, réécrira l’histoire à son avantage pour mériter les honneurs. Bref, l’humanité…