Quel livre !
J’ai eu du mal à en voir le bout, ma lecture s’est étalée sur plusieurs semaines. Et c’est loin d’être parce que je ne l’ai pas aimée, c’est même tout le contraire. Ma lenteur s’explique parce que j’ai émotionnellement eu beaucoup de mal à avancer, je devais parfois reprendre mon souffle, j’en avais mal au ventre et des angoisses à l’idée de poursuivre ma lecture. On parle quand même d’une femme racisée aux Etats-Unis en 1970 qui se retrouve propulsée au temps de l’esclavage et voit donc tous les droits acquis réduits à néant, devant se plier « aux règles » de l’époque (et donc renier son statut d’humaine) pour survivre ! Je n’ai absolument pas réussi à m’identifier aux personnes blanches de cette histoire, sauf peut-être Kévin, le mari de Dana (une personne qui a donc conscience de l’Histoire).
Ce livre m’a fait passer par toute la palette des émotions mais j’ai surtout ressenti beaucoup de colère et d’injustice, et un dégoût profond et sans commune mesure contre Rufus. Si son père est une ordure, le jeu passif/agressif auquel il s’adonne et le fait de se « cacher » derrière de pseudos bons sentiments pour se donner bonne conscience m’a donné la nausée.
L’autrice fait tout son possible pour décrire avec justesse la réalité de l’esclavage et j’ai trouvé ça (tristement) brillant : la mise en scène de différentes personnes (femmes, hommes et enfants) permet de comprendre les divergences de point de vue des personnages et de redonner de l’humanité et surtout de la visibilité à ces nombreuses personnalités qui sont trop souvent représentées par des nombres dans les décomptes historiques.
La place des femmes, et de la femme instruite, est aussi questionnée : en plus du racisme, le sexisme est donc aussi interrogé dans cet ouvrage.
Je vous invite vraiment à lire ce magnifique ouvrage (si vous avez le cœur bien accroché car il reste difficile sur certains passages).
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