Viking Press [corriger]

Probablement l’un des livres les plus déchirants que j’ai eu l'occasion de découvrir. L’histoire de Mariam et Laila m’a marqué au fer rouge, je ne suis pas prête d’oublier leur destin tragique. L’auteur écrit d’une façon absolument magnifique, nous sommes transportés dans les rues de Kaboul, on traverse le temps et nous sommes témoins de la chute d’une ville et du cauchemar que vont vivre les habitants, et plus particulièrement comment la condition des femmes va progressivement se dégrader au fil des ans. En refermant ce livre, on ne peut que se sentir ému pour toutes les Mariam et Laila qui existent à travers le monde.

Raman son truc à lui c’est de peindre des enseignes et il le fait très bien.

Daisy son truc à elle c’est le planning familial en Inde, elle milite durement pour ça.

Zulma leur truc à eux c’est de publier de bons livres et ils savent faire.

L’auteur son truc à lui c’est d’écrire pour faire vibrer son lectorat, là ça ne fonctionne pas.



Deux vies simples, pas minuscules ou insignifiants comme celles des intouchables, on est un poil plus haut dans la pyramide des castes indiennes, c’est entre les gens de peu « Shudras » et les « Vaishyas » castes des marchands, ca reste de la basse extraction, un peu prolétaire.



Lui trace des belles lettres sur des panneaux de bois de la pub à l’ancienne pour des clients souvent mauvais payeurs. Elle, essaye de limiter la croissance démographique aussi infatigable que menaçante pour la population indienne qui doit se contenter de peu. Lui est enfermé dans morale bien-pensante et rationaliste, elle, déterminée comme jamais à promouvoir la contraception partout où elle le peut.

« Drôle et poignant, un pur délice » nous dit le New-York Times. « Une merveilleuse histoire d’amour en Inde » indique un libraire (si je le chope…). Donc je me laisse tenter.



L’écriture est fluide et (un peu trop ?) facile, on rentre rapidos dans ce pays méconnu avec délectation de ces petites habitudes qui nous sont si étrangères en tant qu’occidentaux.

Malheureusement, cela ne dure pas.

Les descriptions sont trop simplistes, on ne ressent du souci de bien faire ni dans la qualité des descriptions, que ce soit sur le décor, l’artisanat du peintre, les odeurs, les saveurs, l’intensité des personnages ou des évènements qu’ils traversent. Le curry espéré tant épicé se révèle bien fadasse.

Est-ce du à des difficultés de traduction qui me laissent à côté de la plaque ou à un manque de repères culturels sur l’Inde qui m’empêchent de saisir le sens profond du récit ?



Le rythme lui aussi fatigue, d’un naturel assez lent, il se voit alourdi par des inclusions de termes religieux et culturels avec trop peu de contexte, et des histoires familiales de personnages secondaires n’apportant absolument aucun intérêt à l’histoire.



Tout n’est pas à jeter car il y a un peu d’humour et d’auto-dérision de la part du personnage principal, mais cela ne suffit pas à pimenter un arc narratif principal mollasson encré par une plume aussi sage et prude que le héros qu’elle invoque.

Les destins tragiques et poignants de Mariam et Laila répondent à l’histoire fracassée de l’Afghanistan depuis l’occupation soviétique à la prise de pouvoir des Talibans. Et la violence inonde tout : les rues lors des bombardements, l’intimité des foyers (si tant est que l’on puisse parler d’un foyer pour Mariam et Laila…), les personnes qui chancellent. Et pourtant, l’espoir et la confiance en une vie meilleure ne les quittent jamais.



Khaled Hosseini signe une nouvelle fois, après les sublimes Cerfs-volants de Kaboul, un roman fort et bouleversant, qui dénonce la condition féminine en Afghanistan, et les ravages de la guerre.

Le texte est cru et alterne entre lignes insoutenables et scènes d’une grande beauté lorsqu’il est question de solidarité, d’amour et d’espoir.

Sur fond de contexte historico-politique sombre, le chaos est illuminé de solidarité, d’amour et d’espoir. Et c’est tout le talent de l’auteur de mettre en équilibre ce contexte si noir et la lumière afghane qui revient toujours…

Mille soleils splendides est roman coup de poing qui m’a chavirée tant les émotions qu’il suscite sont fortes : Mariam et Laila m’accompagneront longtemps…



Milles soleils qui m’ont dévorée, mille mots qui m’ont renversée…