On ne présente plus Un chant de Noël, ni la plume tendrement satirique de Dickens qui déploie des trésors d'inventivité dans cette courte histoire à destination des enfants – autant que du parent qui se retrouverait à lire ce conte. On se laisse emporter de décor en décor à travers des descriptions qui parlent volontiers à l'imagination de l'illustrateur autant que du lecteur jusqu'à la morale fatale, d'abord amusés de Scrooge puis confrontés comme lui aux conséquences de ses actes jusqu'à craindre l'avenir qui lui tend les bras. La construction est efficace, faisant de cette lecture un plaisir que seule la traduction peut venir perturber ; notre langue permettra peut-être un jour de retranscrire au plus près les constants jeux et découvertes qui pavent un texte que la surabondance d'adaptations ne parvient pas à vider de sa saveur.
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Ce n’est pas un hasard si F.S Fitzgerald ne voulait pas « the Great Gatsby » comme titre de son roman. Gatsby, comme tous les personnages portent en eux une noirceur d’âme qui contraste avec les ors, les fêtes fastueuses et le palais vers lesquels tout le monde se presse d’abord. Mais Gatsby meurt seul dans sa piscine de marbre, assassiné, il sera inhumé dans la plus stricte indifférence. Loin sont les bulles de champagne, les musiques enivrantes et les mets raffinés qui attiraient des invités par centaines . Daisy n’enverra pas de fleurs à l’enterrement, Fitzgerald, décidément est l’écrivain des désillusions, des amours vouées à la destruction, du temps qui passe inexorablement pour tout briser. Le cœur de Fitzgerald s’arrêta net alors qu’il n’avait que 44 ans. La fête est finie…
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Voici un auteur et une oeuvre dont j'ai entendu parler il y a de nombreuses années, mais que je n'avais pas encore découvert. J'en avais une image romantique, voire fantastique, sans doute du fait de l'intérêt que lui portent les amateurs de musique et culture « gothique ». La lecture de ce recueil m'a détrompé en me faisant découvrir un auteur bien plus éclectique. Romantique à l'occasion, mais aussi doté d'un humour souvent féroce, quand il s'agit de se moquer des travers de ses contemporains. Certaines de ses critiques sont d'ailleurs toujours d'actualité. J'ai ainsi entendu parler d'un milliardaire russe envisageant de faire défiler des publicités sur la voute céleste, tout comme l'inventeur d'un de ses contes ! L'ennui est qu'à notre époque plus grand-monde ne lève le nez vers les étoiles, la fée électricité nous en cachant une bonne partie, tout en nous permettant d'admirer les « stars » dans nos écrans allumés à toute heure. Je pense d'ailleurs que notre société n'aurait pas manqué d'inspirer la « cruauté » de Villiers de l'Isle-Adam, tant il y aurait à dire !
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