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Editions Le Livre de Poche [corriger]


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Dernières critiques
Une si longue nuit

La plume de Mary Higgins Clark toujours affûtée et douée pour mener l'enquête !

Les intrigues parallèles qui finissent par se connecter les unes aux autres comme des pièces de puzzle qui s'emboîtent à la perfection !

On ne s'ennuie pas même si on fait vite le lien et qu'on est pressé du coup que l'héroïne tilte sur l'évidence !!

J'ai aimé la tendresse des personnages abîmés et le happy end toujours de mise ! Une lecture parfaite pour reposer entre deux romans plus complexes !
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Que ma joie demeure

Cette prose cabossée, gonflée d'images et de sons à la paysanne, est un chant magnifique à la beauté du monde, à la vie, à l'amour, c'est une gloire aux cinq sens en immersion complète dans la nature, sur un vaste haut-plateau dans le sud, où tout est dur, où l'ennui guette, et où "la joie" est possible et pourrait "demeurer".

En guise de citation, il faudrait mettre l'intégralité du livre.

Sinon, pour ceux qui ont la version "livre de poche", ouvrir précautionneusement à la page 101, et ça commence comme ça: "Le vent parlait. C'était un vent laiteux comme tout le reste. Il était plein de formes, plein d'images, de lueurs, de lumières, de flammes qui n'éclairaient etc..." et pendant une page entière nous devenons le vent qui nous raconte mille choses inouïes à ses rythmes capricieux.

C'est beau à pleurer. Pleurer pour de vrai. C'est Jean Giono.
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Que ma joie demeure

Je suis un lecteur de Giono, depuis relativement peu de temps, celui-ci faisait partie des quelques livres que je n’avais pas lus. Lorsqu’un ami me l’a conseillé pour la richesse de la prose, les descriptions de paysages et de paysans, j’ai décidé de le lire. L’œuvre en elle-même est intéressante, on retrouve le sentiment écologique de l’auteur.

Il décrit une communauté isolée sur un plateau qui voit arriver au milieu de ces fermes un saisonnier d’un genre étrange. L’homme a eu une vie avant cela. Il est instruit et nous le devinons saltimbanque. Les paysans des quelques fermes plus ou moins riches dépérissent. Ils ont perdu la joie de vivre, parce que leur plateau a perdu une partie de sa vie sauvage.

Bobi, l’étranger, les aide à retrouver ce bonheur qui passe par de menus plaisirs quotidiens. Ils réintroduisent alors de la nature sous la forme d’un cerf et de quelques biches. Puis ils font revenir la vie avec un troupeau de moutons, les cavalcades amoureuses des chevaux ou des champs laissés au bois. Avec toutes ces parcelles de vie, les paysans du plateau regagnent un peu de joie. Ils prennent les choses en main en choisissant de laisser vivre plutôt que de tout contrôler pour le profit économique.

La communauté commence à prendre conscience d’elle-même. Les fermes isolées, les travailleurs, les familles s’entraident et finissent par vivre dans une forme de coopération, un communisme agraire. Le bonheur apparait comme leur bien commun, comme le cerf ou ces biches, comme le travail tissé d’entraide. Ils ralentissent la vie et vivent comme ils en ont envie en refaisant, parfois, des gestes oubliés. Il y a quelque chose de décroissant dans cette arcadie en édification.



Au-delà du récit, Giono nous livre une nature et une culture qui est déjà en train de disparaitre. Il nous parle d’un coin du monde sans urbanisme dans lequel nous avons encore le choix de vivre dans un temps long. Il nous fait vivre dans les champs, les bâtissent rustiques et les collines, sur les chemins et les sentiers. Nous aurions tort de négliger ces derniers. Tout au long du livre, ils reviennent. Bobi est un voyageur, d’autres voyagent encore. Les chemins unissent les fermes entre elles. Les routes unissent les plateaux à d’autres lieux, des villes, des villages et des hameaux. À travers la représentation de ce coin champêtre, nous pouvons encore penser à cet ailleurs. Les champs bien alignés des plaines à gros rendements, comme les villages qui n’ont pas assez de terre autour d’eux. Le plateau est un point de jonction entre la nature et la civilisation. Nature qui n’est déjà plus sauvage tant les gens la vivent et la modèlent.

Les descriptions poétiques vous portent ailleurs. Vous pouvez sentir l’herbe, les pluies torrentielles, la peau de l’homme au travail, les coups de faux. Vous pouvez voir Orion-fleur de carotte, un soir alors que vous n’avez pas encore quitté la parcelle.
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