La Première Guerre mondiale vient de se terminer, laissant derrière elle son lot de morts, de rancune, d'incompréhension. Surtout, elle installe une grande pauvreté et elle a emporté la plupart des forces vives de chaque pays belligérant. C'est dans cette atmosphère que débarque le Padre Giovanni, prêtre italien, dans le village des Hautes-Alpes. Cependant, prendre une cure dans un pays dont on ne parle que difficilement la langue est une gageure. Comment sera-t-il accueilli? Comment faire pour la messe? A quoi ressemble son église? Y arrivera-t-il? Surtout que le Padre Giovanni n'a pas la foi. Il la cherche encore, sans vraiment y mettre du coeur. Peut-être la trouvera t-il… un jour.
Dans cette Provence de l'après-guerre, la vie est dure. Très dure. A l'image des hommes et des femmes du terroir. Padre Giovanni, avec humilité et surprise, se rend compte de la générosité de ses paroissiens envers lui. Eux ont la foi que lui n'a jamais eu. Il les connaît tous si bien. Avec leurs forces et leurs faiblesses. D'ailleurs, qui est-il pour leur dicter une conduite? Dans des mots forts, rudes, empreints d'une grande pudeur, l'auteur nous emporte dans la vie rurale d'après-guerre (14-18). Il nous fait entrer dans la vie de certaines familles. Dans leur intimité. Avec Padre Giovanni, nous découvrons la vie peu ordinaire de Camille, une des enfants du catéchisme. Doit-il parler? A qui?
La Première Guerre mondiale s'est terminée, rendant aux foyers des cohortes d'éclopés, de fous, de morts-vivants. En Provence comme ailleurs en France la vie reprend difficilement. Padre Giovanni aime profondément ses paroissiens dont la foi a le mérite d'exister, contrairement à lui. Il s'inquiète beaucoup pour eux. Surtout pour Camille, une petite catéchumène. Comment faire? faut-il parler aux parents, sachant que le père n'est ouvert à aucune discussion? Ces hommes et ces femmes réapprennent à vivre, malgré les horreurs de la guerre. Leur vie est une lutte de tous les instants. de tous les jours. Padre Giovanni les accepte comme ils sont. Il devient comme eux. Il parle peu. Peut-être un peu trop mutique. Que deviendra-t-il?
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Louis Martinez. Le premier cercle d'Alexandre Soljenitsyne