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EAN : 9782402080606
61 pages
FeniXX réédition numérique (Saint-Germain-des-Prés) (01/01/1980)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Dans sa préface à « Je cours après mon ombre? » l'écrivain Jean Louis Curtis nous dit : « (...) Avec une superbe indifférence pour les modes et les mots d'ordre (...) enfin, de nouveau, des poèmes qui séduisent à première lecture, qui chantent à l'oreille et au c?ur. Et qui s'adressent à tous, ne nous y trompons pas, en effet. Intelligible ne veut pas dire facile, ni superficiel : ce serait méconnaître l'intelligence que de croire cela. L'apparente fluidité des poèm... >Voir plus
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La lettre

Et mon temps devient fête
Et j’attends… et je guette…

Et entre deux facteurs
Je ronronne en mon cœur
Ecris-moi… ou je crève…

Et mon temps devient lent
Chaque jour est un an…

Et entre deux questions
Je m’instille un poison
Ecris-moi. Ou je crève…

Et mon temps devient laid
Triste, lourd et inquiet…

Et en dedans de moi
Je gueule à pleine voix
Ecris-moi ! ou je crève !

Et mon temps devient gris
Et je m’y perds d’ennui…

Et entre deux sanglots
Je supplie sans un mot
Ecris-moi…! ou je crève

Et mon temps devient fiel
S’y meurtrit mon appel

Et d’espoir en dépit
Bouche cousue je dis
Ecris-moi… (ou je crève…)

Et mon temps devient sec
Je ne suis qu’ongles, bec…

Et mon temps devient fou
Comme un rêve debout…

Et mon temps devient… rien
Et mon temps devient leurre…
Et entre deux facteurs…

Ecris-moi ou je crève…
Ecris-moi ou je crève…
Ecris-moi ou je crève…
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Savoir


Savoir parler pour ne rien dire
Et faire en sorte qu’on vous admire
Je vous le dis en aparté
C’est là un gage de succès

Savoir prier. À rien ne croire
Savoir satisfaire aux regards
Je vous l’accorde sans ambages
Ça ne ternit point le plumage

Savoir pleurer au cinéma
Avec un cœur sec comme du bois
Il n’y a point contradiction
Entre ces deux situations

Savoir juger sans s’engager
Savoir promettre sans aider
Voilà judicieuse morale
Qui ne vous fera aucun mal

Savoir mettre ses intérêts
Plus haut que quelque liberté
C’est d’une sage politique
Et qui vous sera bénéfique

Savoir penser : « Comme il canule ! »
Dire : « Près de vous on se sent nul »
C’est là compliment bien tourné
Qu’à bon escient il faut placer…

Savoir…
Savoir parler…
Savoir parler pour ne rien dire…
                        1981.
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Saisir l’instant tel une fleur
Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant.

Saisir l’instant. S’y réfugier.
Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.

Saisir l’instant. Construire un monde.
Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.

Saisir l’instant tel un bouquet
Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.

Saisir l’instant à peine né
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?
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T’es pas beau, l’humain !


Remontant donc les millénaires
jusqu’au temps où (station debout)
tu devins maître de la terre
depuis l’éléphant jusqu’au pou,
tu te déclaras bien tourné,
te sacrant Narcisse à jamais.
Horreur ! De quel œil te vois-tu,
toi mammifère mal fichu !
Car pour te dire les choses en gros,
t’es pas beau, l’Humain ! T’es pas beau !…

Ta main te devenant l’outil
qui soudain te différentie
(étant quasi seul animal
à marcher à la verticale),
dès lors, balançant tes battoirs
en un va-et-vient ridicule,
tes bras te sont double pendule
marquant ton pas. Sans le vouloir.
Là, pour te dire les choses en gros,
t’es pas beau, l’Humain ! T’es pas beau !…

Dessous les voiles où tu enfermes
les déserts de ton épiderme,
tes crins en touffes et en bouquets
(sortes de burlesques futaies,
poils clairsemés et poils touffus,
forêts, oasis incongrues
où folichonnent tes attraits)
te font paraître bien plus nu.
Ça, pour te dire les choses en gros,
t’es pas beau, l’Humain ! T’es pas beau !…

Car te comparant au félin,
tu es l’ivraie, et lui l’or fin.
Le cheval a plus de noblesse
en chaque patte, en chaque fesse
que toi déployant ton meilleur.
Total aveugle à ta laideur,
tu ris pourtant comme un p’tit fou
en regardant les singes au zoo.
Vrai, pour te dire les choses en gros,
t’es pas beau, l’Humain ! T’es pas beau !…

Ô pesanteur ! Ô triste loi !
Ô traction du haut vers le bas !
C’est perpendiculaire au sol
que ta colonne se détraque,
te faisant vertèbres patraques
dès l’âge où tes chairs seront molles.
Alors, vieille outre flasque et terne,
panoplie de drapeaux en berne…
Bref, pour te dire les choses en gros,
t’es pas beau, l’Humain ! T’es pas beau !…
                                1981.
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Que ne suis-je !

Si j’étais oiseau
J’entrerais
Par la fenêtre
Où tu écris
Et te caresserais
Les joues
Du bout de mes ailes

Oiseau que ne suis-je !

Si j’étais fenêtre
Cette fenêtre
Où tu écris
Mes vitres te seraient
Miroir
Et je t’y caresserais
Le visage
Du bout de mes reflets

Fenêtre que ne suis-je !

Si j’étais plante
Cette plante entourant la fenêtre
Où tu écris
Je me tresserais
En couronne
Et t’en ceindrais le front
Et te caresserais
Les cheveux
Du bout de mes feuilles

Cette plante que ne suis-je !

Si j’étais l’Autre
Cet Autre
Auquel tu écris…

Moi qui
Jamais
N’ai
Caressé
Tes joues
Tes cheveux
Ni ton front
Même du bout de mes doigts…

Cet Autre que ne suis-je !
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"T'es pas beau l'humain", un poème de Esther Granek lu par Caalfein, pour la chaîne YouTube Grain2phonie. ♪ Bonne écoute de cette PoésiePhonie ♫
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