M. Claude Debussy, qui a ouvert le feu par son Prélude à l’Après-midi d ’un Faune, était déjà connu par des pièces de chant : les Ariettes et les Proses lyriques (celles-ci toutes récentes) et par un quatuor à cordes interprété par M. Ysaye et ses concertants. Enfin son Prélude a déjà été donné à la Société nationale le 23 décembre dernier.
M. Debussy a la réputation d’un artiste original, même plus, d’un artiste particulièrement épris d’étrangetés et de choses rares. Si c’est de par nature qu’il fuit les voies battues, nous ne lui en ferons pas reproche. Si, par hasard, c’était en vue de se créer, par là, une situation un peu à part dans le monde des musiciens; il en serait moins digne d’éloges. J ’ai ouï dire que, dans le
monde des lettres, la personnalité de M. Mallarmé le fascinait un peu. Faut-il le croire? Je ne sais. En tous cas, ce ne sont là que des « on-dit » et toute la question se réduit à savoir si M. Debussy va vers la complexité ou d’instinct ou par bon vouloir. Or, sur un point aussi délicat, je n’aurai garde de me prononcer.
C’est avec toutes sortes de belles promesses que s’annonce la nouvelle saison musicale.
Au Cirque, grands changements. Un orgue est installé dans la salle, et, grâce à cette heureuse innovation, nous allons entendre la Symphonie de Saint-Saëns en ut mineur, le Messie d’Haendel et la Passion selon Saint-Mathieu. Que dire aussi de la perspective du Faust de Schumann monté par les soins de M. Lamoureux? Puis, autre chose encore: de nouveaux auteurs vont trouver place sur les programmes.